Histoire

L’interdiction de l’abattage rituel ne mettrait-il pas en péril l’existence même d’un judaïsme européen ? L’enjeu dépasse le simple confort de la communauté juive : c’est de la pérennité du pacte liant les juifs à la nation qu’il s’agit. Au-delà se jouent l’identité de l’Europe et la place qu’elle entend donner, au XXIe siècle, à ses propres racines hébraïques. Suite de l’essai pour K. de David Haziza sur la shehita en Europe.

Pourquoi l’imagerie du pogrom revient-elle chez certains israéliens lorsqu’éclatent des troubles « intra-communautaire », comme si le pays vivait encore dans la Palestine mandataire ? En revenant sur un épisode des récents évènements, Danny Trom propose une réflexion politique sur les rapports entre majorités et minorités en Israël.

La vocation du Forum Humboldt est d’accueillir des expositions sur les cultures non européennes. Mais ce musée ethnographique est aujourd’hui au cœur d’une controverse concernant la propriété d’œuvres d’art et d’objet obtenus à l’époque de l’empire colonial allemand en Afrique et en Asie. Nous avons voulu, dans cet entretien avec l’historien d’art Horst Bredekamp, en savoir davantage sur une tradition ethnographique allemande oubliée – et en particulier sur la contribution des savants et collectionneurs juifs au sein de cette tradition.

À travers quatre discours, se donnent à voir les débats qui agitèrent la France révolutionnaire à l’hiver 1789 lorsqu’elle décida de se pencher sur le cas des Juifs. La question qui préoccupe alors l’Assemblée est simple : les Juifs peuvent-ils être des citoyens comme les autres ? « Oui ! » répondent Clermont-Tonnerre et l’Abbé Grégoire. « Pas encore » nuance le Prince de Broglie. « Jamais » affirme Monseigneur de la Fare…

Problème marginal ou futile pour les uns, coutume barbare qu’il conviendrait de moderniser pour les autres, l’abattage rituel est l’un des piliers de la vie juive. Imposer l’étourdissement préalable des bêtes n’est pas contraire au droit, a pourtant conclu la Cour de justice de l’Union dans un arrêt récent. L’abattage rituel est-il européano-compatible ? Première partie d’un essai de David Haziza.

Le 19 avril dernier, Jean Claude Kuperminc chroniquait les livres « Aux sources juives de l’histoire de France » de Mathias Dreyfuss et « Les juifs, une tache aveugle dans le récit national » codirigé par Claire Soussen et Paul Salmona. Ce dernier lui répond et revient sur le débat à propos de la tension qui se révèle entre l’histoire des juifs en France et la place de ceux-ci dans le récit national.

La Shoah constitue-t-elle un crime d’une nature absolument singulière faisant césure dans l’histoire de l’Europe ou faut-il ne la compter que comme un crime parmi d’autres, n’ayant à ce titre rien d’extraordinaire ? Cette question a départagé, il y a plus de trente ans, l’intelligentsia allemande en une droite conservatrice et une gauche libérale. On la croyait tranchée. Apparemment, il n’en est rien…

Deux livres paraissent en même temps et posent une même question : Quelle place occupe l’histoire des Juifs dans l’histoire de France ? Faut-il y voir une grande absence, ou au contraire les éléments existent-ils pour lui permettre d’occuper toute sa place dans le récit national ?

A travers Moses Mendelssohn, le plus grand représentant de la Haskala, les Juifs cessaient d’être des intrus, pour gagner le rang d’invités de marque. Aujourd’hui que l’Europe cherche à renouer avec le courant des Lumières, il se pourrait bien que Mendelssohn redevienne notre contemporain. Mais sous un autre visage que celui qu’il avait à l’époque de l’émancipation…

Avec le soutien de :

Merci au bureau de Paris de la Fondation Heinrich Böll pour leur coopération dans la conception du site de la revue.

Merci au mahJ de nous permettre d’utiliser sa photothèque, avec le voyage visuel dans l’histoire du judaïsme qu’elle rend possible.