Histoire

Daniel Szeftel poursuit son enquête sur les origines des accusations de génocide contre l’Etat juif. Ce discours s’ancre dans le nationalisme arabe des années trente décrit dans la première partie de ce texte, nationalisme fortement influencé par les extrême-droites européennes et américaines. Compromis dans la collaboration avec le nazisme, les nationalistes arabes reformuleront leurs discours après guerre pour déligitimer Israël auprès de l’opinion internationale. Bien que toujours antisémite et suprématiste, leur idéologie procède dès lors d’un retournement, opéré sous le nom de settler colonialism : l’occultation chez soi et la projection sur Israël d’une volonté éliminationniste.

Quelles sont les origines du discours qui fait d’Israël une entité intrinsèquement génocidaire, arcboutée sur la destruction du peuple indigène palestinien ? Dans cette première partie de son enquête historique, Daniel Szeftel étudie le renouveau du nationalisme arabe dans les années 20 à 40, mettant en évidence l’influence du fascisme mais aussi de l’antisémitisme européen et américain sur sa structuration.

Comment expliquer le désarroi de la conscience européenne face à la montée de cet antisémitisme qu’elle s’était promis de ne “plus jamais” tolérer ? Les historiennes Henriette Asséo et Claudia Moatti interrogent dans ce texte les paradoxes d’une Europe confrontée à la tentation identitaire.

Les Juifs, « Heureux comme Dieu en France » ? Dans cette conférence, donnée au colloque du CRIF « Les Juifs dans la République », l’historien Pierre Birnbaum revient sur l’histoire de l’émancipation juive en France, et sur les dangers qu’elle a aujourd’hui à affronter.

Méssaouda, c’est une arrière-grand-mère juive arabe qui vient de mourir. De son histoire, de son humour et, surtout, de sa langue, Yossef Murciano, son arrière-petit-fils, garde avant tout le souvenir d’une incompréhension. Dans ce texte, le descendant lointain évoque, à l’heure des adieux, son rapport d’étrange familiarité avec la culture juive marocaine, dans laquelle il a baigné toute sa vie, sans pourtant jamais véritablement la connaître.

Et si l’antijudaïsme n’était pas seulement un préjugé irrationnel à l’encontre des juifs, mais une structure fondamentale de la pensée occidentale ? C’est la thèse défendue par David Nirenberg dans Antijudaïsme, que cette conférence de juin 2023 au Collège de France présente à l’occasion de sa traduction en français. On y découvre un problème vertigineux : la dépendance de nos systèmes moraux, philosophiques et critiques à une figure repoussoir du juif imaginaire.

Perdus au milieu de la forêt tropicale, les vestiges d’une autonomie juive oubliée viennent d’être inscrits au patrimoine de l’UNESCO. Anshel Pfeffer nous emmène en expédition au Suriname, ce tout petit pays d’Amérique du Sud qui, à en croire certains de ses habitants, aurait pu devenir un véritable État juif.

Comment échapper à l’affrontement stérile entre sionisme messianique et antisionisme obsessionnel ? Dans ce texte de diagnostic, Noémie Issan-Benchimol et Gabriel Abensour indiquent une issue à cette alternative funeste. L’enjeu ? Réinscrire l’État d’Israël dans la condition exilique, et ainsi lui ôter son caractère d’exceptionnalité venant enflammer les passions radicales.

Cette semaine, nous nous immergeons dans quelques uns des méandres du débat intellectuel entourant l’État d’Israël. Avec des textes de Denis Charbit, Eva Illouz, Danny Trom, Abraham Zuraw, Karl Kraus et Boris Czerny.

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Merci au mahJ de nous permettre d’utiliser sa photothèque, avec le voyage visuel dans l’histoire du judaïsme qu’elle rend possible.

La revue a reçu le soutien de la bourse d’émergence du ministère de la culture.