Tous les articles de Avishag Zafrani
Les travaux historiques de Carlo Ginzburg ont permis d’éclairer de manière novatrice la condition juive, en la donnant à penser dans sa dimension minoritaire, marginale, aux côtés des sorcières et lépreux persécutés par l’Inquisition. Dans cet entretien avec Avishag Zafrani, le célèbre historien revient sur les déterminations subjectives qui l’ont poussé à aborder l’histoire de la persécution depuis le point de vue des victimes, et sur la manière dont cet angle d’approche vient interroger la pratique et la position de l’historien.
Vladimir Jankélévitch est né il y a 120 ans, en 1903. La biographie de ce métaphysicien et moraliste, mais aussi résistant entré en clandestinité en 1941 – ‘Vladimir Jankélévitch. Le charme irrésistible du je-ne-sais-quoi’, de Françoise Schwab (Albin Michel, 2023) – est parue cette année. Elle a été suivie d’un Cahier de l’Herne et de l’édition d’un volume entièrement consacré à ses textes sur le judaïsme : ‘La conscience juive’ (L’Herne, 2023). Dans ce contexte éditorial, Avishag Zafrani s’interroge sur quelques aspects de son rapport à la conscience juive après la Shoah, à partir d’une interprétation du temps juif, qui se distingue notamment du temps tragique.
Dans ce nouveau PodKast, Avishag Zafrani s’entretient avec Annette Wieviorka, au sujet de son dernier livre Tombeaux, une autobiographie de ma famille. L’historienne y plonge dans ses archives intimes pour nous raconter ce qu’était le monde juif polonais de l’entre-deux guerres en France, sa vie artisanale, sa vie intellectuelle et ses mouvements ouvriers. Comment s’y constitua une culture spécifique, avant les persécutions et la Shoah ? Et quel est le regard de l’historienne sur sa propre histoire ?
Suite de l’entretien d’Avishag Zafrani avec les philosophes Gérard Bensussan et Ivan Segré sur les usages politiques de la tradition juive au sein de la tradition révolutionnaire moderne. Comment penser les processus de sécularisation d’éléments de la tradition prophétiques ou messianiques à l’œuvre à l’extrême gauche, et leur participation aux idées d’émancipation et de rédemption du monde ? Pourquoi cette permanence d’une pulsion théologico-politique dans le contexte de notre modernité politique européenne ?
Comment comprendre l’apparition d’un usage politique de la tradition juive au sein d’une certaine gauche radicale ? Cet usage est-il paradoxal, idéologiquement surdéterminé, ou procède-t-il d’un intérêt réel pour certaines sources religieuses, susceptibles de ressusciter un messianisme révolutionnaire ? Avishag Zafrani a posé la question aux philosophes Ivan Segré et Gérard Bensussan, tous les deux fins connaisseurs de la tradition juive autant que de celle de la gauche révolutionnaire.
Lola Lafon publie ‘Quand tu écouteras cette chanson’, pour la collection Ma nuit au musée des éditions Stock. Si les auteurs choisissent en général des musées d’art, l’écrivaine décide de se rendre à la maison Anne Frank. Ce choix singulier s’inscrit dans le prolongement des thèmes de Lola Lafon, de l’écoute de la parole des jeunes filles, mais il ouvre un chapitre nouveau dans son œuvre : celui de la judéité et de la Shoah, dont on apprend comment il a été occulté dans les relectures du Journal d’Anne Frank, et comment la nécessité d’y revenir a permis à l’écrivaine de dévoiler son histoire juive, longtemps tue. Rencontre et podcast avec Lola Lafon.
L’exposition pensée par la commissaire Isabelle Cahn et scénographiée par Joris Lipsch au mahJ – Proust du côté de la mère – recueille les traces mnésiques de la condition juive de Proust. Elle sollicite aussi une réflexion plastique sur le sens de l’art et de son histoire, sur l’institution muséale elle-même, sur la puissance de l’image et son effet sur le regard comme sur la pensée – autant de thèmes, incessamment travaillés dans La Recherche du temps perdu, sur lesquels Avishag Zafrani revient pour K.
Comment photographier l’identité juive ? Celle qui a disparu, celle qui se dérobe et celle qui se revendique ? Ces questions sont au cœur de l’exposition de l’œuvre du grand photographe Patrick Zachmann, au Musée d’Art et d’Histoire du judaïsme jusqu’au 6 mars prochain. L’occasion de voyager entre les récits silencieux des images en quête de généalogies invisibles. L’occasion, aussi, de s’interroger sur une esthétique de la mémoire.
Avishag Zafrani nous propose une réflexion sur l’ « antisémitisme métaphysique ». L’expression est de Bernard Lazare pour désigner l’antisémitisme sophistiqué des intellectuels et philosophes, puis elle est reprise par Gershom Scholem et Hans Jonas pour circonscrire l’antisémitisme de Heidegger. Cet antisémitisme a ceci de spécifique qu’il désigne, directement ou indirectement, les juifs comme les responsables d’un processus général d’aliénation au monde.
Accompagnez-nous
Avec le soutien de :
Merci au bureau de Paris de la Fondation Heinrich Böll pour leur coopération dans la conception du site de la revue.
Merci au mahJ de nous permettre d’utiliser sa photothèque, avec le voyage visuel dans l’histoire du judaïsme qu’elle rend possible.