Politique
C’est aujourd’hui, le 20 octobre, que le jugement de Cassandre Fristot a été rendu. Aussi, nous avons voulu revenir sur la rhétorique dont témoignait la pancarte, et son fameux « Qui ? », brandie par cette militante d’extrême droite lors d’une manifestation contre le pass sanitaire. L’image est vite devenue virale. Elle fournit un cas d’école d’un antisémitisme à décrypter, où il s’agit pour le locuteur de dire ce qu’il pense tout en se camouflant et de coder la violence de son propos pour le faire circuler dans l’espace public.
Qu’est-ce que « assumer » peut bien vouloir dire dans l’imaginaire zemmourien de la France. Notre petit Karl Kraus à nous — qui ne saurait bien sûr remplacer l’original qui manque si cruellement à notre époque — imagine Zemmour cherchant des arguments pour « assumer » et donc absoudre l’horreur de la violence couvée et couverte par l’Église catholique de France révélée la semaine dernière par le rapport de la CIAISE, lui, le juif disant que « pour devenir français, il faut s’imprégner du catholicisme » et qui n’a pas de problème pour « assumer » et absoudre la participation de la France dans la déportation des Juifs.
Depuis de nombreuses années, le lien entre islam et politique s’est imposé au cœur de notre actualité européenne. Il s’est invité comme un problème, et nous avons toute la peine à en comprendre la logique. L’ouvrage d’Anoush Ganjipour – ‘L’ambivalence politique de l’islam’ qui vient de paraître au Seuil – n’est pas une contribution parmi d’autres à cette interrogation, il se distingue par la profondeur et la radicalité de l’analyse interne, frontale, qu’il nous propose. Rencontre.
Que recouvre le phénomène Zemmour ? La popularité croissante du tribun nationaliste mérite d’être remise à sa vraie place : celle du conflit des identités qu’on a laissé enfler depuis au moins deux décennies, où aucune des positions en lutte n’a la légitimité à laquelle elle prétend.
Le journaliste américain Abe Silberstein a été frappé, lors du dernier cycle de violence israélo-palestinien de mai dernier, par l’expression de l’antisémitise qui, sous la forme qu’elle a prise à cette occasion, manifestait un climat politique nouveau. Son texte pour K. témoigne de ses interrogations et d’une ambiance qui lui fait craindre que quelque chose de similaire à la situation européenne s’installe aux Etats-Unis.
Alors que l’antisémitisme sévit dans le monde entier, la mémoire de la Shoah est de plus en plus critiquée au nom d’idées postcoloniales. La dernière attaque en date est signée par l’historien australien Dirk Moses. Le grand historien de la Shoah Saul Friedländer, dans un article originairement paru dans Die Zeit, contre-attaque : l’extermination des Juifs est un événement qui diffère fondamentalement des atrocités coloniales commises par l’Occident.
La semaine dernière, Ewa Tartakowsky nous racontait les conditions dans lesquelles se déroule aujourd’hui, à l’époque du PiS, une visite scolaire comme celle du « Musée des Polonais sauvant les Juifs durant la Seconde Guerre mondiale – Famille Ulma » à Markowa. Suite et fin de cette plongée au cœur de ce qui apparait comme un récit ethno-religieux biaisé de l’histoire des relations entre Polonais non juifs et Juifs de Pologne.
Après avoir lu ‘Retour à Lemberg’, Danny Trom est revenu dans la ville de Galicie, hier polonaise et aujourd’hui ukrainienne, parcourant la région sur les traces de sa famille. Les traces de Lemkin et de Lauterpacht, les deux héros du best-seller de Philippe Sands, s’y chevauchent avec celle de son grand-père. Terre du crime et épicentre du droit pénal international naissant, pourquoi Sands efface-t-il qu’elle fut aussi un lieu où l’on rêvait le sionisme en yiddish ? À présent la guerre fait rage en Ukraine — et donc à Lviv, autrefois Lemberg. Danny Trom ajoute un post-scriptum à son texte où il se demande en quoi et comment la situation tragique de l’Ukraine implique les Juifs…
Un groupe d’élèves inscrits à une formation autour des Justes polonais se rend à Markowa, dans les Basses-Carpates, afin de visiter le « Musée des Polonais sauvant les Juifs durant la Seconde Guerre mondiale – Famille Ulma ». Ewa Tartakowsky a accompagné cette visite. Elle nous explique comment le discours qui l’accompagne résonne avec les politiques historiques promues par le gouvernement du PiS.
Accompagnez-nous
Avec le soutien de :
Merci au mahJ de nous permettre d’utiliser sa photothèque, avec le voyage visuel dans l’histoire du judaïsme qu’elle rend possible.
La revue a reçu le soutien de la bourse d’émergence du ministère de la culture.