Politique - États-Unis

Qu’est-ce qui explique l’errance politique de certains Juifs, qui semblent irrésistiblement glisser vers la droite ? Katie Ebner-Landy propose ici de la comprendre à partir de trois paradoxes contre lesquels il faudra lutter pour rasséréner les Juifs de gauche.

Le monde juif, que l’on sent actuellement engagé dans un processus de clivage, pourrait-il aller jusqu’à la guerre intestine ? Pour Bruno Karsenti, l’éventuelle élection de Donald Trump à la présidence américaine pourrait bien venir consommer la rupture. Car elle rendrait impossible à ignorer le fossé qui sépare désormais les juifs de la force, et ceux du droit.

Dans ce texte – tiré d’un conférence donnée début avril à Columbia – Pierre Birnbaum revient sur l’exceptionnalisme américain, dans lequel Salo Baron voyait la promesse d’un bonheur possible pour les juifs, à l’abri de la persécution. Mais, alors qu’on assiste à une flambée de l’antisémitisme aux États-Unis, cet espoir a-t-il toujours du sens ? Fin analyste, Pierre Birnbaum éclaire la manière dont, après le 7 octobre, les angoisses liées à la déstabilisation de la synthèse judéo-américaine viennent reconfigurer les modalités du rapport des juifs américains au pouvoir et à l’État d’Israël.

Jean-Claude Milner analyse, dans le contexte déterminé par le 7 octobre et la guerre à Gaza, la restructuration du rapport entre Israël et les États-Unis.

Notre collaborateur Mitchell Abidor témoigne ici de sa colère contre une partie de son camp politique qui, « aveuglé par la haine d’Israël, craignant d’être associé aux gouvernements occidentaux [a fait disparaître] la boussole morale de la gauche ». Son récit de la production éditoriale au sein de cette dernière depuis le 7 octobre, en particulier celle de la presse juive de gauche, est précieux pour nous faire comprendre les ressorts d’une sorte d’impossibilité physique à y condamner les massacres du Hamas.

L’antisémitisme connait depuis quelques années une escalade vertigineuse aux États-Unis. Dans ce contexte, la principale idée reçue des Juifs américains – à savoir que la violence antisémite ne se produit que « là-bas », en Europe et au Moyen-Orient – a été mise à rude épreuve. Daniel Solomon revient sur ce phénomène, et insiste sur ce que lui apporte de nouveau la figure de Kanye West, en qui se croisent de manière inédite des tropes antisémites venant de la droite et d’autres venant de la gauche.

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Merci au mahJ de nous permettre d’utiliser sa photothèque, avec le voyage visuel dans l’histoire du judaïsme qu’elle rend possible.

La revue a reçu le soutien de la bourse d’émergence du ministère de la culture.