Culture

Hannah Arendt est une des figures intellectuelles majeures du XXe siècle. Vient de paraître un volume des prestigieux ‘Cahiers de l’Herne’ consacré à Arendt, riche de nombreux textes inédits et qui nous invite à découvrir de nouvelles facettes de Hannah Arendt théoricienne de la politique, penseur engagé de son temps, et intellectuelle juive.

Née en Allemagne, qu’elle a fuie pour s’installer à Londres, la narratrice de « Jewish Cock » s’épanche alors que l’ausculte son gynécologue, le Dr Seligman. Résolument provocateur, mélangeant fantasmes sexuels sur Hitler et aperçus aigus sur nos société contemporaine, le roman a récemment été traduit en français. Une parabole satirique où plane l’ombre de Philip Roth, Woody Allen et Thomas Bernhardt.

La prestigieuse Pléiade a récemment fait paraître un volume : « L’Espèce humaine » et autres écrits des camps. Philippe Mesnard interroge la nature du regroupement proposé, où Robert Antelme voisine avec Piotr Rawicz et Charlotte Delbo avec Elie Wiesel. Ce faisant, il insiste sur la façon dont la somme proposée — notamment parce qu’elle installe une utilisation générique et englobante des « camps » — ne parvient pas à mettre clairement en évidence la différence entre le système concentrationnaire et la politique d’extermination des Juifs.

Albert Cohen est le plus souvent considéré comme un écrivain français, alors qu’il est né citoyen ottoman et fut naturalisé suisse. Il est mort le 17 octobre 1981, il y a quarante ans. Cet anniversaire est l’occasion de revenir sur la figure de celui qui fut représentant de l’Agence juive pour la Palestine avant de se concentrer essentiellement à son œuvre, où se mêlent un lyrisme et une invention narrative hors norme – sans compter une puissante réflexion sur la judéité et le judaïsme.

Frédéric Brenner, après plus de quarante ans de reportages sur la vie juive dans le monde a passé les trois dernières années à explorer Berlin, scène d’un judaïsme européen paradoxal et fascinant où se mêlent des Allemands convertis aux Israéliens en rupture de ban avec le sionisme, la récente immigration des juifs russes avec les rares juifs allemands revenus après-guerre dans le pays où fut décidé leur extermination.

Il y a cinquante-cinq ans, en 1966, Jean Améry faisait paraître ‘Par-delà le crime et le châtiment. Essai pour surmonter l’insurmontable’. Dans la préface à la première édition de son livre capital, il évoquait « l’obscur envoûtement qui [l’avait paralysé] » jusqu’au moment où « tout voulait soudain être dit ». Ce « tout » qui voulait être dit, il désigne d’abord une impuissance : celle de la culture et de l’esprit devant Auschwitz.

Shulim Vogelmann est à la tête de la maison d’édition Giuntina, fondée par son père Daniel. Tous ses livres sont liés, d’une manière ou d’une autre à la tradition, la culture, l’histoire et la littérature juives. Giuntina représente aujourd’hui le cas unique en Italie d’un petit éditeur spécialisé dans le judaïsme qui s’insère pleinement dans le débat culturel et les idées.

Bien que Proust n’ait pas été élevé dans la religion juive, une bonne partie de son éducation fut culturellement et socialement juive. Mais peut-il pour autant être lu comme un écrivain juif ? Y a-t-il quelque chose du Talmud ou de la Kabbale à trouver dans À la recherche du temps perdu ?

Que signifiait l’œuvre de Kafka pour la jeune génération de juifs allemands qui s’en est saisi avec ferveur dans les années 1910 et 1920 ? Quelle expérience du juif européen moderne se réfractait pour eux dans ses écrits ?

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Merci au mahJ de nous permettre d’utiliser sa photothèque, avec le voyage visuel dans l’histoire du judaïsme qu’elle rend possible.

La revue a reçu le soutien de la bourse d’émergence du ministère de la culture.