Culture

Barbara Honigmann dresse le portrait de l’écrivain Jakob Wassermann (1873-1934), à travers qui s’exprime le malaise qu’a pu ressentir une génération, au début du XXe siècle, à l’idée d’être à la fois juive et allemande – ou de ne pas être vraiment ni l’un, ni l’autre. Wassermann disait croire en une symbiose possible des deux identités, tout en jugeant déplorable la condition du juif occidental de son époque, coupé de son passé. Le texte Barbara Honigmann nous plonge au cœur d’une tension vécue comme une épreuve de force.

Mendy Cahan est acteur, chanteur, et sauveteur de livres en yiddish… Il en a stocké 90 000 dans un local improbable situé dans la gare routière de Tel-Aviv. Dans ce petit morceau d’Europe de l’est niché au coeur de l’Etat d’Israël, Mendy fait vibrer la langue et la culture yiddish, marginalisées mais survivantes. Visite du Yung Yiddish et portrait de son créateur.

Publié en 1876, Daniel Deronda est un roman unique dans l’histoire de la littérature anglaise du XIXe siècle. Élevé dans un foyer aristocratique, Deronda aspire à découvrir ses véritables origines. Qui sont ses vrais parents ? Une rencontre fortuite l’entraîne dans le Londres de Whitechapel et le monde des Juifs britanniques. Une affinité croissante le lie à ce monde, avant de découvrir finalement l’histoire de sa propre naissance. Situé au zénith de l’Angleterre victorienne, le dernier roman de George Eliot témoigne d’une profonde empathie envers les Juifs britanniques, tout en exposant les sympathies pro-sionistes de l’auteur. Comment a-t-elle réussi ce singulier exploit ? Et pourquoi ?

Juillet 1942. Robert Klein est un marchand d’art parisien qui profite de l’Occupation pour s’enrichir sur le dos de Juifs contraints de revendre les oeuvres d’art qu’ils possèdent à bas prix. Un jour, il reçoit un exemplaire à son nom d’Information Juive. Mais Klein n’est-il pas un bon Français catholique ? Qui est donc cet homonyme ? S’agit-il d’une méprise ? D’une manipulation ? Klein part à la recherche de cet autre… et par là de lui-même. Jean-Baptiste Thoret revient sur le film de Joseph Losey à l’occasion de sa parution en Blu-ray et d’un livre collectif commentant ce chef d’œuvre de 1976.

Le musée d’art et d’histoire du Judaïsme de Paris présentait de juin à octobre une exposition sur les artistes juifs de l’École de Paris. L’exposition s’appuyait sur l’œuvre de Hersh Fenster « Nos artistes martyrs » paru en 1951 en yiddish et qui, pour l’occasion, a fait l’objet, grâce au MahJ, d’une première traduction en français. Véritable mémorial dressé en hommage aux artistes disparus durant la Shoah, l’ouvrage de Fenster dévoile la place des peintres juifs dans le Paris artistique des années folles. Paul Salmona, actuel directeur du mahJ, et la marchande d’art Nadine Nieszawer évoquent ces artistes du « shtetl perdu de Montparnasse ».

Hannah Arendt est une des figures intellectuelles majeures du XXe siècle. Vient de paraître un volume des prestigieux ‘Cahiers de l’Herne’ consacré à Arendt, riche de nombreux textes inédits et qui nous invite à découvrir de nouvelles facettes de Hannah Arendt théoricienne de la politique, penseur engagé de son temps, et intellectuelle juive.

Née en Allemagne, qu’elle a fuie pour s’installer à Londres, la narratrice de « Jewish Cock » s’épanche alors que l’ausculte son gynécologue, le Dr Seligman. Résolument provocateur, mélangeant fantasmes sexuels sur Hitler et aperçus aigus sur nos société contemporaine, le roman a récemment été traduit en français. Une parabole satirique où plane l’ombre de Philip Roth, Woody Allen et Thomas Bernhardt.

La prestigieuse Pléiade a récemment fait paraître un volume : « L’Espèce humaine » et autres écrits des camps. Philippe Mesnard interroge la nature du regroupement proposé, où Robert Antelme voisine avec Piotr Rawicz et Charlotte Delbo avec Elie Wiesel. Ce faisant, il insiste sur la façon dont la somme proposée — notamment parce qu’elle installe une utilisation générique et englobante des « camps » — ne parvient pas à mettre clairement en évidence la différence entre le système concentrationnaire et la politique d’extermination des Juifs.

Albert Cohen est le plus souvent considéré comme un écrivain français, alors qu’il est né citoyen ottoman et fut naturalisé suisse. Il est mort le 17 octobre 1981, il y a quarante ans. Cet anniversaire est l’occasion de revenir sur la figure de celui qui fut représentant de l’Agence juive pour la Palestine avant de se concentrer essentiellement à son œuvre, où se mêlent un lyrisme et une invention narrative hors norme – sans compter une puissante réflexion sur la judéité et le judaïsme.

Avec le soutien de :

Merci au bureau de Paris de la Fondation Heinrich Böll pour leur coopération dans la conception du site de la revue.

Merci au mahJ de nous permettre d’utiliser sa photothèque, avec le voyage visuel dans l’histoire du judaïsme qu’elle rend possible.