Politique - Israël
Comment comprendre la forme prise par le gouvernement récemment formé par Benjamin Netanyahou, dont l’axe trouve son épicentre au carrefour d’un sionisme religieux et d’un nationalisme lui-même toujours davantage teinté du référent religieux ? Comment la comprendre historiquement et circonstantiellement ? Danny Trom revient sur cet événement, qui marque une rupture dans l’histoire d’Israël et du sionisme lui-même.
Après les récentes élections israéliennes, le gouvernement le plus à droite de l’histoire du pays devrait voir le jour. Si le résultat est l’effet d’une longue dynamique, il sidère néanmoins. Le philosophe Bruno Karsenti revient dans ce texte sur ce qui risque bien d’être un tournant dans l’histoire d’Israël, et sur le dévoiement du sionisme qu’il signale. Un dévoiement qui, pour être évité, implique de comprendre à nouveau le sionisme depuis la diaspora, et particulièrement depuis l’Europe.
L’identité des Juifs originaires des pays arabes fait l’objet d’un conflit de légitimité entre l’État d’Israël et les partisans de la cause palestinienne. Suite à la polémique qui a éclaté fin 2021 autour de l’exposition de l’Institut du Monde Arabe « Juifs d’Orient, une histoire plurimillénaire », Elie Beressi et Noémie Issan-Benchimol proposent une remise en contexte et une réflexion autour de cette notion de « Juifs arabes » et de ses usages politiques contemporains.
Bien qu’elle ait été réunie pour se consacrer prioritairement aux enjeux de pouvoir d’achat, les députés communistes et insoumis ont estimé nécessaire de profiter de cette session parlementaire estivale pour mettre au premier rang de leur combat une résolution condamnant le supposé régime d’apartheid institutionnalisé par l’État d’Israël. Au-delà des polémiques qu’elle a suscitées, Bruno Karsenti propose de lire cet empressement anti-israélien comme un énième symptôme de la crise de la critique que traverse la gauche française depuis plusieurs années.
« L’État d’Israël est né en tant qu’État juif. C’est la décision du peuple et la question ne porte pas sur l’identité de l’État. Il est né comme ça et il restera tel ». Cette petite phrase a été prononcé le 22 décembre 2021 par Mansour Abbas, député arabe d’un parti islamiste et ministre délégué au cabinet du Premier ministre israélien. Noémie Issan-Benchimol et Elie Beressi nous en rendent le contexte et l’analyse comme un moment qui fait césure dans l’histoire de la vie politique israélienne.
« Je n’ai pas d’autre pays » écrit l’Israélien Ehud Manor dans un poème cité par Nancy Pelosi devant le Congrès américain. « Il n’y a pas d’Israël pour moi » dit le narrateur de Soumission, le roman de Michel Houellebecq. Danny Trom propose, à partir d’une analyse conjointe de ces deux énoncés, une distinction entre plusieurs expériences du rapport politique à son propre pays : celle de n’avoir qu’un seul pays, celle de ne plus en avoir d’autre, et celle d’avoir une alternative fut-elle impraticable. Se pose ici la question : tout citoyen de son État en Europe, à présent, n’est-il pas en situation de toucher du doigt l’expérience juive ?
Pourquoi l’imagerie du pogrom revient-elle chez certains israéliens lorsqu’éclatent des troubles « intra-communautaire », comme si le pays vivait encore dans la Palestine mandataire ? En revenant sur un épisode des récents évènements, Danny Trom propose une réflexion politique sur les rapports entre majorités et minorités en Israël.
La décision de la Cour de cassation, qui a confirmé l’irresponsabilité pénale de l’assassin de Sarah Halimi, a provoqué une émotion collective considérable. Fait inédit : les parties civiles envisagent de se battre, non plus sur le terrain judiciaire français – lequel leur parait bloqué – mais en se tournant vers Israël… >>>
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