Histoire
Les Sassoon se sont proclamés descendants de la lignée du roi David, ils ont été décrits comme les « Rothschild de l’Est », ils ont parlé le judéo-arabe mais aussi l’hindoustani avant de se convertir à l’anglais. Leur itinéraire, que nous raconte Mitchell Abidor à partir de l’exposition « Les Sassoon », présentée en ce moment au Jewish Museum de New York, témoigne d’un désir irrésistible d’occidentalisation.
La communauté juive de Rhodes n’a pas survécu à la Shoah. La plupart des Rhodeslis, regroupés par les nazis le 23 juillet 1944 en vue de leur déportation, sont morts durant le trajet ou ont été assassinés à leur arrivée à Auschwitz-Birkenau. Il ne reste que peu de traces, dans la Rhodes d’aujourd’hui, de l’ancienne présence juive. Mais ce sont ces traces qui intéressent l’historien Dario Miccoli. Il partage ici ses impressions lors de son récent séjour sur l’île et son désir d’un réinvestissement de l’histoire juive locale pour penser ses défis contemporains.
« Je suis pile au centre de la photo. Nous sommes 25 garçons de la classe de 6e de l’école Aquiba, la principale école juive de Strasbourg (…) Souvent, je regarde la photo de classe. Chaque fois, je me surprends à traquer les infimes indices qui préfiguraient les destinées : la casquette Michael Jordan de l’un, la dissimulation d’un autre, l’air absent de celui-ci, la coquetterie de celui-là, un sourire espiègle, un faux air sûr de soi. Longtemps cette photo est restée ma boussole sociale, l’instrument de mesure de ma géométrie intérieure, celui par lequel j’évaluais la distance qui me séparait de chacun de mes camarades de classe. Chacun d’entre nous a suivi sa propre voie, le groupe s’est disloqué et c’est heureux. Je ne suis plus au centre du groupe, je suis mon propre centre. »
Deuxième partie de l’article de David Hirsh et Hilary Miller sur la « Conférence mondiale contre le racisme » organisée par les Nations unies en 2001 à Durban. Comment de nombreux participants ont intériorisé et adopté l’antisionisme qui y a été reconfiguré, et comment la proposition de reconnaître le sionisme comme la forme par excellence du racisme et de l’apartheid dans le monde après la chute du régime sud-africain a permis d’unifier différents mouvements et milieux politiques, notamment à gauche ?
L’antisionisme qui a occupé le devant de la scène lors de la « Conférence mondiale contre le racisme » organisée par les Nations unies à Durban en 2001 n’était ni un « nouvel antisémitisme », ni la dernière manifestation d’un phénomène anhistorique et éternel. Durant la période des négociations de paix israélo-palestinienne, entre la fin des années 80 et les années 90, l’accent mis sur Israël comme représentant clé de tout ce qui est mauvais dans le monde était en voie de disparition, mais à Durban, l’équivalence courante dans les années 70 selon laquelle « sionisme = racisme » a refait surface. David Hirsh et Hilary Miller reviennent sur cet événement, lors duquel a été thématisée la critique, devenue depuis classique, d’Israël comme État d’apartheid.
En 1943 a paru un Baedeker sur le Gouvernement général de Pologne. Le fameux guide touristique proposait aux Allemands de visiter l’avant-poste polonais de l’espace vital à l’Est — aussi désigné par les nazis comme « Wilder Osten », soit l’Est sauvage. Carol Fily s’est plongée pour K. dans l’ouvrage conçu alors sous le patronage de Hans Frank, le Gouverneur général de Pologne pendant la guerre.
Victor Serge, de son vrai nom Viktor Lvovitch Kibaltchitch est né à Bruxelles en 1890. Celui qui deviendra une figure capitale de la mythologie révolutionnaire européenne du XXe siècle, a grandi dans le milieu libertaire européen avant de rejoindre la Russie soviétique. Parmi les premiers dénonciateurs des abus du stalinisme, il est déporté en Sibérie avant d’être autorisé à s’exiler en Europe de l’Ouest d’abord, puis au Mexique. Mitchell Abidor, revient sur une part mal connue du parcours de celui qui, pendant la guerre, écrit « L’extermination des Juifs de Varsovie » : celle de son extrême attention – non teintée d’ambiguïté parfois – à la spécificité du sort des Juifs.
Un professeur écossais visite l’ancienne université de Salamanque et sa bibliothèque historique. Dans une pièce secrète, contenant la collection d’ouvrages interdits par l’Inquisition, un rouleau de la Torah y est précieusement conservé. Philip Schlesinger, lui-même professeur de Cultural Theory à l’université de Glasgow, raconte une histoire qui lui a été rapportée et la quête de son protagoniste sur les traces du passé juif de la ville espagnole.
Cette année marque le centenaire de la mort de Vladimir Medem (1879-1923), grand théoricien du Bund et de la question nationale juive dans l’Empire russe, théorisée dans le cadre des débats de l’internationalisme socialiste. Vladimir Medem s’est distingué par ses écrits et ses activités politiques mais aussi par la singularité de son parcours personnel, sur lequel revient Constance Pâris de Bollardière, l’auteure de la préface de la récente réédition de l’ouvrage d’Henri Minczeles Histoire générale du Bund (éditions L’échappée). Les mémoires de Medem, publiées à New York en 1923, servent de trame à cette évocation.
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