Reportages

Plus de 500 ans après l’expulsion des Juifs d’Espagne, et à la surprise générale, le parlement espagnol a adopté en 2015 une loi visant à réparer cette « erreur historique » en permettant aux descendants d’expulsés d’adresser une demande de naturalisation. La réalisatrice Juliette Senik avait alors décidé de poser sa caméra dans le bureau du consulat d’Espagne à Paris et de suivre l’officier d’état-civil chargé d’accompagner les demandes de naturalisation…

Le journaliste américain Abe Silberstein a été frappé, lors du dernier cycle de violence israélo-palestinien de mai dernier, par l’expression de l’antisémitise qui, sous la forme qu’elle a prise à cette occasion, manifestait un climat politique nouveau. Son texte pour K. témoigne de ses interrogations et d’une ambiance qui lui fait craindre que quelque chose de similaire à la situation européenne s’installe aux Etats-Unis.

Lors de l’affrontement avec le Hamas, le chancelier conservateur autrichien Sebastian Kurz a fait hisser le drapeau israélien sur les bâtiments gouvernementaux. Après avoir gouverné avec l’extrême droite, Kurz dirige maintenant une coalition avec les Verts. À l’inverse d’autres leaders d’Europe centrale qui écartent les responsabilités historiques de leurs nations, Kurz tient un discours limpide sur l’implication autrichienne dans la Shoah. Au sein de la communauté juive, la satisfaction prévaut. Mais des personnalités juives emblématiques restent à l’écart de cet engouement pour Kurz.

Le monument dédié à la mémoire des victimes de la Shoah prévu pour être installé à Zagreb dans les mois qui viennent est terminé, mais encore conservé dans trois usines différentes. Il faut dire que la controverse, qui témoigne d’une mémoire croate ambiguë à l’égard du passé oustachi et de ses crimes pendant la guerre, est toujours en cours. Que faut-il inscrire sur le monument ? De quel message doit-il être le porteur ?

David Hirsh raconte la controverse qui flambe depuis quelques semaines autour de David Miller, du nom de ce professeur de sociologie à l’université de Bristol, pour qui « la sphère publique britannique est prise d’assaut par l’État d’Israël et ses défenseurs ». Un récit qui permet de revenir sur la question de l’antisémitisme qui gangrène une partie de la gauche britannique depuis des années.

Quel type de coexistence Viktor Orbán envisage-t-il comme fonctionnel pour les juifs hongrois et comment ceux-ci considèrent-ils la politique qui en découle ? Le journaliste János Gadó répond à cette question pour K., dressant un panorama dans lequel il évoque à la fois la lourde question de la mémoire de la Shoah en Hongrie, les rapports d’Orban avec Israël, et les clivages qui existent au sein du judaïsme hongrois.

À Sofia, en février, se déroule la « Marche de Lukov », organisée depuis près de vingt ans par l’Union nationale bulgare – Edelweiss (BNUE), qui commémore la mémoire d’un ministre de la Défense des années 1930, pro-Nazi, assassiné par des résistants communistes en 1943. La journaliste Emmy Barouh, auteure de plusieurs livres sur l’histoire des Juifs Bulgares et sur la mémoire de la Shoah dans son pays, était en 2021 dans les rues de Sofia : elle revient pour nous sur l’histoire et l’actualité de ce rendez-vous où la fine fleur de la mouvance néo-nazie européenne aime chaque année se retrouver. Et en 2022, elle augmente son reportage d’une mise à jour sur l’ambiance bulgare du moment… qui ne s’est pas arrangée.

Eugène Lazowski a-t-il sauvé 8,000 Juifs polonais pendant la Seconde Guerre mondiale ? Ou pas ? Barbara Necek revient sur l’histoire d’une fake news historique devenue une légende tenace qui continue imperturbablement son petit bonhomme de chemin >>>

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Merci au bureau de Paris de la Fondation Heinrich Böll pour leur coopération dans la conception du site de la revue.

Merci au mahJ de nous permettre d’utiliser sa photothèque, avec le voyage visuel dans l’histoire du judaïsme qu’elle rend possible.