Quand le conflit israélo-palestinien se joue par procuration en Irlande du Nord

Les rues de Belfast Ouest et de Derry résonnent d’un improbable écho proche-oriental depuis que républicains et unionistes s’identifient aux causes palestinienne et israélienne. Au milieu de tout cela subsiste une petite communauté juive quelque peu désorientée.

 

Une fresque de solidarité irlando-palestinienne sur le Mur International, à Belfast Ouest. Crédit : Jacob Judah

 

L’Irlande du Nord a beau être loin du Moyen-Orient, ses communautés rivales ressentent un lien étroit de solidarité avec Israël et la Palestine. Comme pour de nombreuses questions dans la vie politique polarisée de l’Irlande du Nord, cet enjeu a pris un tour compétitif qui n’a fait que s’aiguiser depuis la publication de cet article dans Haaretz en novembre 2019. Après les affrontements à Gaza à la mi-2021, le conseil muncipal de Belfast a par exemple adopté une résolution demandant l’expulsion des ambassadeurs israéliens du Royaume-Uni et de la République d’Irlande. Tous les conseillers républicains ont voté en faveur de la résolution, tandis que tous leurs homologues unionistes votaient contre.

Mais même lorsque Israël et la Palestine dominent le débat, la minuscule population juive d’Irlande du Nord reste oubliée. Elle n’a cessé de diminuer, et ce n’est peut-être qu’une question de temps avant que cette communauté – qui a vu naître Chaim Herzog – ne cesse d’exister. Au cours de l’année dernière, elle a souffert de pénuries aiguës de produits casher causées par les nouveaux accords commerciaux du Brexit. Mais ses appels à l’aide ont été éclipsés par l’orientation de plus en plus inquiétante de l’Irlande du Nord elle-même, qui a dérivé vers la violence comme jamais depuis l’accord du Vendredi saint. – Jacob Judah, février 2022

*

C’est dans le quartier du Bogside qu’a débuté, à la fin des années 1960, la brutale guerre d’Irlande du Nord. Aujourd’hui pourtant, il pourrait sembler aux visiteurs qui photographient les fresques murales glorifiant des paramilitaires encagoulés que c’est un tout autre conflit qui préoccupe les résidents catholiques de ce quartier gris et décrépi. Ici, le drapeau tricolore irlandais se dispute l’espace avec un autre : le drapeau palestinien. Des pancartes dénoncent le blocus israélien de la bande de Gaza. « Solidarité avec la Palestine ! » scande une fresque murale fraîchement peinte à l’extérieur d’un pub local. Des cartes nichées dans les coins des fresques pro-palestiniennes informent le public qu’en Palestine, comme en Irlande, il ne peut y avoir qu’un seul État.

Entre 1969 et 1998, la société nord-irlandaise a été déchirée par un conflit entre groupes paramilitaires rivaux. Les nationalistes irlandais catholiques se sont battus pour que le territoire soit uni à la République d’Irlande, tandis que les unionistes britanniques protestants souhaitaient qu’il continue à faire partie du Royaume-Uni, comme c’était le cas depuis la partition de l’île en 1921. Le conflit en Irlande du Nord (aussi appelé « les Troubles ») a tué plus de 3 500 personnes, dont quelques 1 800 civils, et le pays reste profondément divisé. Londonderry, la deuxième plus grande ville du pays, est un lieu si clivé qu’elle porte deux noms : les catholiques abandonnent le préfixe « London » qui est le nom britannique officiel de la ville.

Des drapeaux palestiniens et irlandais flottant sur des lampadaires dans le quartier de Bogside à Derry, à gauche, et un drapeau israélien dans un quartier unioniste de Belfast Ouest. Crédit : Jacob Judah

Les rues nationalistes et unionistes mettent en scène leur division par l’étalage excessif des symboles de leur identité. Les positions adoptées par les membres les plus radicaux de chaque communauté s’opposent de façon instinctive.

Le Museum of Free Derry, qui commémore la période durant laquelle les paramilitaires créèrent une enclave semi-autonome dans le Bogside, est dominé de l’extérieur par un énorme drapeau palestinien. Le directeur du musée, Adrian Kerr, explique que « les Irlandais issus d’un milieu nationaliste voient une similitude avec d’autres luttes contre l’oppression ». En parcourant les quartiers nationalistes de Londonderry, Belfast et d’ailleurs, les visiteurs découvrent en effet une panoplie de drapeaux accrochés aux lampadaires, aux fenêtres ou peints sur les murs : basque, catalan, cubain, aborigène australien. Mais les drapeaux et symboles non irlandais les plus courants sont de loin les drapeaux palestiniens.

Kerr explique que son musée a décidé de se draper des couleurs palestiniennes à l’occasion de la Grande Marche du retour dans la bande de Gaza, lorsque des milliers de Palestiniens ont organisé des manifestations hebdomadaires le long de la frontière. À l’apogée de ces marches, en mai 2018, lorsque les Américains annoncèrent l’ouverture de l’ambassade des États-Unis à Jérusalem, plus de 60 Palestiniens furent tués en une journée. « Nous avons vu la violence là-bas », dit Kerr, et « cela a produit une réaction émotionnelle ». Il pense que le sentiment de solidarité qui unit l’Irlande du Nord et les Palestiniens a une profondeur particulière. « Il suffit de regarder l’histoire », dit Kerr. « Israël-Palestine était une partition britannique ; l’Irlande était une partition britannique ».

Le Museum of Free Derry, dont les fenêtres sont recouvertes d’un drapeau palestinien. Crédit : Jacob Judah

Londonderry est à 75 % catholique (selon le recensement britannique de 2011), mais il existe une enclave protestante sur la rive ouest de la rivière Foyle : le Fountain estate. Cachée derrière des barrières d’acier renforcées, une seule rue serpente à travers cet habitat serré qui comptait autrefois plus de 10 000 protestants, mais n’en abrite plus que 250 aujourd’hui. A l’entrée, le mantra de la Londonderry unioniste est là, visible par tous : « Londonderry West Bank Loyalists Still Under Siege: No Surrender. » [« Les loyalistes de Londonderry West Bank sont toujours assiégés : pas de reddition »]

Plus loin dans la rue, une peinture murale rappelle aux passants qu’il existe une communauté protestante dans le monde entier et qu’ils ne sont pas seuls. Pendant des générations, les chefs religieux ont dit aux loyalistes d’Ulster que le Foutain estate était leur « terre promise » et qu’ils étaient son peuple élu.

La formation d’un lien

La solidarité pro-palestinienne parmi les républicains irlandais remonte à la fin des années 70, lorsque les principaux groupes paramilitaires – l’Armée républicaine irlandaise et l’Armée de libération nationale irlandaise communiste – ont établi des liens avec l’Organisation de libération de la Palestine. Dans un contexte où les jeunes recrues poussaient le républicanisme plus à gauche et commençaient à chercher des armes, des formations et des conseils sur la manière de mener une guerre d’usure à long terme contre les forces de sécurité britanniques, ils ont commencé à cultiver des liens et à valoriser les comparaisons avec d’autres luttes anti-impérialistes au niveau international.

Une nouvelle peinture murale pro-palestinienne dans le quartier Bogside de Derry, le 5 octobre 2019. Crédit : Jacob Judah.

La Palestine a été le sujet de la première peinture murale nord-irlandaise à exprimer une solidarité avec une lutte étrangère : peinte sur Beechmount Avenue, à Belfast Ouest, en 1982, elle montrait des combattants masqués de l’IRA et de l’OLP tenant ensemble un RPG soviétique [un lance grenade]. À l’époque, la rue était connue localement sous le nom de « RPG Ave. » en raison de la fréquence des tirs de grenades propulsées par fusée sur les soldats britanniques depuis le bastion républicain.

Les peintures murales, les drapeaux et les symboles qui marquent de nombreux quartiers républicains sont l’héritage de cette période. Aux yeux de certains observateurs, ces manifestations symboliques d’identité se sont en fait multipliées depuis la signature de l’accord du Vendredi Saint, en avril 1998, qui a officiellement apporté la paix en Irlande du Nord. « C’est la lutte qui se poursuit d’une manière différente », dit Kerr. « Les gens se servent des drapeaux pour marquer leur territoire ».

Le professeur Adrian Guelke, de l’université Queen’s de Belfast, partage cet avis. Les drapeaux palestiniens et israéliens « sont utilisés pour mener des batailles locales », dit-il. « Ils sont une forme d’expression de l’antagonisme envers l’autre communauté ».

Une peinture murale pro-israélienne à l’extrémité unioniste de Northumberland Road, à Belfast Ouest. Crédit : Jacob Judah

La présence visible de drapeaux israéliens dans les communautés unionistes est un phénomène plus récent ; les premières étoiles de David ayant fait leur apparition à Belfast en 2002. L’attaque terroriste du 11 septembre 2001 « a conduit les unionistes à penser que Tony Blair [alors Premier ministre] devait mettre la pression », explique Guelke, 72 ans. « Ils ont trouvé un excellent exemple de ce point de vue avec Ariel Sharon [le belliqueux premier ministre israélien de l’époque]. Ils signalaient ainsi qu’ils préféraient l’approche de Sharon à celle de Blair ». Depuis lors, dit-il, « il y a une idéalisation d’Israël » parmi les loyalistes.

Cette sympathie était ancrée dans la conviction unioniste que leur combat s’inscrivait dans le cadre global de la guerre contre le terrorisme. Les républicains, quant à eux, ont exprimé leur engagement en termes de lutte pour les droits de l’homme et contre l’impérialisme.

Des drapeaux israéliens sont encore visibles dans les communautés unionistes de Belfast. Au large de la Shankill Road, majoritairement loyaliste, dans l’ouest de la ville, quelques drapeaux bleus et blancs en lambeaux flottent – vestiges de la dernière vague de solidarité pro-israélienne pendant la guerre de Gaza en 2014.

Depuis lors, explique Guelke, « une partie de la pression sur ces sujets s’est relâchée » car, « il n’y a pas, pour l’instant, de revendication spécifique impliquant Israël que les Unionistes pourraient adresser au gouvernement britannique. Cela va et vient ». Il marque une pause avant de clarifier : « Israël n’est pas impliqué dans le Brexit »[1].

Peintures murales pro-palestiniennes sur le Mur international, à l’angle de Falls Road et Northumberland Street, Belfast Ouest. Crédit : Jacob Judah

« Du côté nationaliste domine l’opinion selon laquelle Israël est un projet colonial de peuplement », affirme Steven Jaffe, 54 ans, né à Belfast et basé à Londres, coprésident de Northern Ireland Friends of Israel, une organisation qui cherche à approfondir la compréhension et les liens avec Israël en Irlande du Nord. Cela reflète leur conviction selon laquelle « leur propre communauté a été déplacée par un projet de colonisation », explique-t-il. À l’inverse, chez les unionistes, il y a la perception d’un intérêt partagé avec un État « assiégé » par des forces hostiles et « incompris » au niveau international.

Le principal parti unioniste d’Irlande du Nord est le Parti unioniste démocrate [DUP], dont les 10 législateurs ont travaillé aux côtés du Parti conservateur sortant à Westminster. Au fil des ans, le DUP est devenu le groupe de soutien parlementaire à Israël le plus important et le plus actif sur la question. Selon Jaffe, c’est la forte base chrétienne évangélique du parti qui explique ce phénomène. « Cet élément chrétien est plus fort en Irlande du Nord que dans le reste du Royaume-Uni », dit-il, ajoutant que cela reflète le soutien qu’Israël reçoit de l’écrasante majorité des évangéliques aux États-Unis.

Mais le retrait du soutien du DUP aux conservateurs – faisant suite aux récriminations unionistes selon lesquelles l’accord de Brexit proposé par le Premier ministre britannique Boris Johnson « brade » la place de l’Irlande du Nord dans l’Union européenne – pourrait, tout comme en 2002, favoriser une identification plus visible avec Israël dans les communautés unionistes.

Les murs parlent

Quiconque a visité Belfast pendant les Troubles ne peut qu’être impressionné par la renaissance de la capitale au cours de la dernière décennie, grâce aux milliards d’euros d’argent européen investis.

Un magasin vendant des symboles républicains et des vêtements arborant des drapeaux palestiniens en signe de solidarité, William St, Derry. Crédit : Jacob Judah

Cependant, certaines choses ne changent jamais – comme le cœur républicain de la Falls Road. C’est ici que se trouve le Mur International, l’un des quelque 40 murs (aussi appelés, ironiquement, lignes de paix) qui séparent encore aujourd’hui les communautés catholique et protestante de la ville. Ce mur particulier (qui se trouve sur Divis Street) est le « ground-zero » de la solidarité internationale républicaine : des camarades irlandais et palestiniens s’y tiennent la main derrière des barreaux de prison ; des combattants de l’OLP et de l’IRA y posent avec leurs AK-47 ; et des manifestes y demandent que Dublin boycotte Israël. Le message dominant ici : Notre lutte continue.

Mais si vous remontez la rue républicaine Divis Street pour vous engager dans la rue loyaliste Northumberland Street, c’est un combattant bien différent qui vous accueille : une femme soldat des Forces de défense israéliennes en position de salut, un drapeau israélien à côté d’elle et, en dessous, une citation du Premier ministre Benjamin Netanyahu déclarant que « dans toute l’histoire juive, nous n’avons jamais eu d’ami chrétien aussi compréhensif et dévoué ». Des panneaux d’information racontent comment l’armée israélienne a été, à travers les Brigades juives, une création partiellement protestante. Le message dominant ici : Nous vous saluons.

Le « Mur International » sur la Republican Falls Road, à Belfast Ouest. Crédit : Jacob Judah

Ces fresques politiques jalonnent les rues de Belfast, la figure du combattant se métamorphosant pour correspondre au contenu idéologique du message. Ces témoignages de l’affection que chaque camp se porte entretiennent une mémoire de la lutte et du radicalisme figée dans les rues d’Irlande du Nord.

Tous les messages politiques ne sont cependant pas peints sur un mur. Depuis 2012, Gael Force Art – qui se décrit comme un collectif radical de Belfast Ouest (c’est-à-dire républicain) – a escaladé pas moins de quatre fois les Black Mountains qui surplombent Belfast pour y déployer d’immenses messages et drapeaux en solidarité avec la Palestine. La dernière démonstration en date remonte au mois d’août, lorsque l’équipe nationale de football israélienne a joué un match amical contre l’Irlande du Nord dans la capitale : un panneau de 60 x 20 mètres affichait « Free Palestine », accompagné d’un drapeau palestinien géant et du hashtag #BDS.

L’un des artistes du collectif, Risteard Ó Murchú, 50 ans, se souvient qu’il a commencé à s’intéresser de près à la cause palestinienne à la fin des années 80. « Cela ressemblait beaucoup à ce que je vivais ici », dit-il. Après avoir passé un certain temps derrière les barreaux dans les années 90, il s’est ensuite engagé dans l’art républicain. Cependant, il s’inquiète aujourd’hui du fait qu’ « il n’y a pas beaucoup de jeunes qui font preuve de ce [même] activisme radical. Les drapeaux sont réactifs – et la plupart n’iront pas plus loin ».

Une autre communauté religieuse

L’Irlande du Nord est peut-être synonyme de conflits entre chrétiens, le pays n’en compte pas moins également une minuscule population juive et une synagogue en activité[2]. Les Juifs, principalement originaires d’Allemagne, ont commencé à s’installer à Belfast dans les années 1860, attirés par le commerce florissant du chiffon. Aujourd’hui, la dernière shul du pays est cachée dans une rue secondaire d’une banlieue de classe moyenne du nord de Belfast. Après un pic d’environ 1 500 juifs au siècle dernier, leur nombre s’est aujourd’hui amenuisé jusqu’à environ 340. Et parce que la communauté est si peu nombreuse, les Juifs d’Irlande du Nord ne sont souvent qu’un sujet de réflexion secondaire – si tant est qu’on y pense – dans les discussions sur le conflit israélo-palestinien.

Michael Black, à gauche, et Tony Black à la synagogue de Belfast, le 8 octobre 2019. Crédit : Jacob Judah

Michael Black, 72 ans, est président de la communauté juive de Belfast. Les expositions ostentatoires de drapeaux palestiniens le mettent « mal à l’aise », mais ce n’est pas sa préoccupation première. « Belfast était bonne pour les Juifs », dit-il. « Aujourd’hui, il reste si peu d’entre nous… ». La congrégation de Belfast s’est réduite à moins de 70 membres. « Ce n’est qu’une question de temps », dit-il avec nostalgie.

Le frère cadet de Michael, Tony, qui jusqu’à présent plaisantait à ses côtés, se montre plus inquiet quant à la question palestinienne. « Nous sommes très légèrement protégés, mais la police garde un œil sur nous », déclare le septuagénaire. Il note à propos des militants pro-palestiniens : « Je suis sûr qu’aucun d’entre eux n’a jamais été en Israël ». Ils conviennent tous les deux que les slogans sur Israël-Palestine ont été source de problèmes pour la communauté juive.

Les Juifs de Belfast ont subi leur lot d’attaques antisémites ces dernières années, souvent lorsque les tensions s’exacerbent dans la bande de Gaza. En 2016, la section juive d’un cimetière désaffecté près de la Falls Road a été horriblement profanée. La synagogue et son ancien rabbin, David Singer, ont fait l’objet d’insultes antisémites sur Internet, et les fenêtres de la synagogue ont été brisées à plusieurs reprises. Aucune de ces affaires ne s’est soldée par la moindre arrestation.

L’écrivain israélien Tuvia Tenenbom (@tenenbom) – auteur de « To catch a Jew » – s’est rendu en Irlande du Nord pour découvrir ce qu’il en était réellement du soutien à la cause palestinienne dans certaines parties de la communauté. La vidéo qu’il a enregistré, dans laquelle on entend deux hommes tenir des propos violemment antisémites dans un bar de Londonderry, dépasse l’entendement :

Les politiciens de tous bords n’ont pas tardé à condamner l’incident, la chef du DUP, Arlene Foster, ayant tweeté : « La petite communauté juive d’Irlande du Nord aura toujours mon soutien et celui de toutes les personnes raisonnables ».

Malgré tout, on peut discerner quelques lueurs d’espoir concernant le conflit israélo-palestinien. Des organisations à but non lucratif telles que le Centre de recherche et d’information Israël/Palestine, basé à Jérusalem (créé en 1988 pour promouvoir le dialogue entre les deux partis), et Forward Thinking, basé à Londres (qui œuvre à la promotion d’un processus de paix plus inclusif au Moyen-Orient), ont financé des voyages pour que des chercheurs israéliens se rendent en Irlande du Nord et apprennent de son processus de paix. Forward Thinking a même organisé d’improbables rencontres en juin 2016, entre le parti israélien de droite Likoud et le Sinn Féin républicain de gauche, malgré le tollé des militants pro-palestiniens et des partisans du Sinn Féin.

En Irlande du Nord, nombreux sont ceux qui préfèrent s’éloigner des discussions sur les divisions communautaires, où qu’elles se produisent dans le monde. Après avoir discuté du « désordre » de la politique locale, par exemple, les frères Black sont beaucoup plus enthousiastes pour décrire leur amour du golf (un sport dans lequel l’Irlande du Nord excelle). « Notre club de golf était autrefois très waspy – mais il y a eu quatre capitaines juifs », dit Tony en riant.


Jacob Judah

Jacob Judah est un journaliste indépendant basé à Londres. Il réalise des reportages sur les affaires étrangères et les communautés juives d’Europe et d’Afrique du Nord. Il a récemment effectué des reportages au Sahara occidental, en Ukraine et en Arménie. Il est également le correspondant britannique de la Jewish Telegraphic Agency.

Notes

1 L’Irlande du Nord avait voté pour rester dans l’Union européenne à 56% contre 44. Elle était au centre de l’un des plus gros problèmes au moment des débats sur le Brexit : Comment éviter le retour d’une frontière irlandaise rigide lorsque le Royaume-Uni aura quitté l’UE.
2 Le pays abrite également de petites communautés musulmanes et hindoues.

Écrire à l’auteur

    Soutenez-nous !

    Le site fonctionne grâce à vos dons, vous pouvez nous aider
    Faire un don

    Avec le soutien de :

    Merci au mahJ de nous permettre d’utiliser sa photothèque, avec le voyage visuel dans l’histoire du judaïsme qu’elle rend possible.

    La revue a reçu le soutien de la bourse d’émergence du ministère de la culture.