Politique

Cet été, K. vous propose de retrouver chaque semaine une sélection de quatre articles, déjà parus dans nos pages, mais rassemblés pour l’occasion autour de  quelques thématiques phares. Cette semaine : un dossier sur la gauche, les Juifs et l’antisémitisme aujourd’hui, avec des textes de Milo Lévy-Bruhl, Jonas Pardo, Sylvaine Bulle et Hugo Latzer.

Professeur américain d’histoire des religions, éminent spécialiste du Talmud et du judaïsme antique, Daniel Boyarin a récemment fait paraître ‘The No-State Solution. A Jewish Manifesto’ [Pas d’État : la solution. Un manifeste juif] qui se présente, dès sa quatrième de couverture, comme un « livre provocateur ». Celui-ci – qui n’est pas encore traduit en français – suscite déjà la discussion. Danny Trom revient sur l’antisionisme et le diasporisme radical qu’y défend l’auteur.

L’insupportable agression de la Russie contre l’Ukraine se combine avec le fait que le pays attaqué témoigne d’un rapport pour le moins problématique avec son passé. L’histoire de sa construction nationale et sa mémoire trouée de la Shoah violentent parfois la mémoire juive. Boris Czerny revient sur la place accordée à la Shoah en Ukraine et s’interroge sur ce qu’elle signifie dans le débat concernant la perspective de son éventuelle intégration à l’union européenne.

Une résolution déposée par le député communiste Jean-Paul Lecoq visant à condamner « l’institutionnalisation par l’État d’Israël d’un régime d’apartheid » a été défendue le jeudi 4 mai dernier à l’Assemblée, avant d’être rejetée. Bruno Karsenti revient sur le texte de cette résolution et montre à quoi sert réellement le spectre de l’apartheid brandi par la partie aujourd’hui hégémonique de la gauche française. Il montre aussi comment, tout en cherchant à tirer profit du mouvement d’opposition au gouvernement qui se manifeste en ce moment en Israël, les rédacteurs de la résolution s’interdisent d’en comprendre le sens et la portée. 

Il y a quelques mois, la documentariste Juliette Senik a réalisé pour K. un entretien avec le député Jose Rebeiro e Castro, principal initiateur de la loi accordant la nationalité portugaise par naturalisation aux descendants des Juifs séfarades portugais expulsés (souvent appelée « loi du retour »). Or, depuis cet entretien, la loi a été gelée. En cause des dysfonctionnements et des polémiques sur lesquels le journaliste Elie Petit revient dans cet article.

Où l’on se demande ce que signifie qu’un avocat franco-palestinien ayant plaidé coupable lors d’un procès où il était accusé de planifier l’assassinat d’un rabbin et d’être lié à une organisation reconnue comme terroriste par l’Union Européenne soit accueilli pour parler des droits de l’Homme au sein d’une grande institution de la République.

Devant les tentations illibérales du gouvernement Netanyahou, comment trier les critiques d’Israël qui visent à trouver une solution en rappelant ce que fut l’intention directrice de cet État et celles qui visent à détruire ce qui est ? Et, notamment, comment la critique des juifs de la diaspora, en particulier d’Europe, peut-elle s’affranchir de ses inhibitions et de ses craintes d’être mal récupérée pour faire valoir sa position singulière ?

La crise en Israël et le combat pour la démocratie qu’elle manifeste, parmi les Israéliens comme au sein de la diaspora, a au moins ce mérite de clarifier une situation qui apparaissait jusque là comme paralysée et paralysante. Elle oblige à se saisir d’un moment opportun pour reprendre certaines questions fondamentales qui conditionnent l’avenir des juifs dans leur ensemble.

Ce texte est une réaction à l’article de Danny Trom – « Israël : vers la rupture ? » – paru dans K., qui traitait du déroulement dramatique des événements israéliens depuis les dernières élections. Le chercheur israélien en histoire juive moderne Amos Morris-Reich y insiste sur ce qui peine, selon lui, à être clairement vu depuis l’Europe : le rôle actif de Benjamin Netanyahou dans la crise que traverse Israël et l’extrême fragilité de la cohésion de sa société.

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Merci au mahJ de nous permettre d’utiliser sa photothèque, avec le voyage visuel dans l’histoire du judaïsme qu’elle rend possible.

La revue a reçu le soutien de la bourse d’émergence du ministère de la culture.