Hongrie

Yudit Kiss est née à Budapest en 1956, l’année même où les chars soviétiques entraient dans la ville. Après une enfance et une jeunesse en Hongrie, elle passe de l’autre côté du rideau de fer. Son père, lui, rescapé de la Shoah et communiste convaincu, y demeurera toute sa vie. Coincé entre les craintes nées des persécutions antisémites, et les espoirs suscités par l’avènement de l’homme nouveau, il apparait dans le portrait qu’en fait sa fille comme à la fois incapable d’être juif et incapable de ne pas l’être.

La Hongrie connaîtra le 3 avril prochain des élections législatives. La campagne a été marquée par de nombreuses accusations d’antisémitisme à l’endroit des adversaires du gouvernement actuel. À l’inverse ce dernier se pose en principal défenseur des Juifs sur le continent européen. Le journaliste János Gadó raconte la centralité des questions juives dans la Hongrie contemporaine et la manière dont les Juifs hongrois se retrouvent divisés face à un gouvernement qui semble vouloir troquer leur protection contre une réécriture du rôle du nationalisme hongrois dans la Shoah.

Quel type de coexistence Viktor Orbán envisage-t-il comme fonctionnel pour les juifs hongrois et comment ceux-ci considèrent-ils la politique qui en découle ? Le journaliste János Gadó répond à cette question pour K., dressant un panorama dans lequel il évoque à la fois la lourde question de la mémoire de la Shoah en Hongrie, les rapports d’Orban avec Israël, et les clivages qui existent au sein du judaïsme hongrois.

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