Que dit la presse yiddish orthodoxe du 7 octobre et de la guerre à Gaza ?

Depuis le 7 octobre, l’enrôlement de jeunes haredim, juifs ultra-orthodoxes, dans l’armée israélienne, n’est plus tabou. Plusieurs rabbins ou directeurs d’écoles religieuses l’ont même encouragé en Israël, dans un monde « noir » traditionnellement non sioniste, qui se différencie de l’univers sioniste religieux. Une partie importante du mouvement hassidique reste cependant imperméable au chant du canon. Le courant hassidique de Satmar, inconnu en France mais puissant aux Etats-Unis, critique même violemment les partis religieux qui soutiennent la guerre. Pour plonger dans leur univers, entièrement yiddishophone, K. présente de longs extraits de leurs journaux.

 

Di Tzeitung, Une du 14 février 2024, « Les pourparlers en vue d’un cessez-le-feu avec le Hamas avancent très lentement ». 

 

Amis lecteurs,

De temps en temps, je vous donne quelques nouvelles du monde yiddish – une poignée d’universitaires originaux, de sérieux étudiants bûchant dans leurs yeshivas, et surtout, de nombreux foyers hassidiques dont le yiddish est la seule langue quotidienne. Aujourd’hui, je vous propose d’explorer la presse yiddish hassidique pour l’entendre parler du sujet qui nous obsède tous – et m’horrifie à titre personnel : la guerre.

Comment la presse hassidique de langue yiddish couvre-t-elle donc le conflit à Gaza ? J’ai consulté, depuis trois mois, deux hebdomadaires : Di Tzeitung, « Le Journal », et Der Yid, « Le Juif ». Tous deux sont publiés à Brooklyn et sont lus à travers le monde par les hassidim de langue yiddish. Il existe d’autres parutions, par exemple Der Blat, « La Page ». Ces journaux sont publiés par le groupe hassidique satmar, d’origine hongroise. Absente de France, cette mouvance a fédéré, aux États-Unis notamment, un certain nombre de factions hassidiques ou ultra-orthodoxes autour de ses principes, parmi lesquels l’antisionisme. Cet antisionisme est lui-même lié à l’attachement au yiddish comme langue quotidienne, par opposition à l’hébreu moderne ou aux langues non-juives. Certains Satmars habitent en Israël, mais ils refusent d’y prendre part aux élections. Ils ne sont donc pas représentés politiquement et fustigent les hassidim et ultra-orthodoxes qui participent à la vie politique du pays alors qu’ils ne se revendiquent pas du sionisme religieux. Ils refusent également toutes les aides étatiques d’Israël et leurs institutions dans ce pays sont entièrement financées depuis les États-Unis. Petite note : ne pas confondre les hassidim de Satmar avec les ultra-orthodoxes (non hassidiques) du courant ultra-minoritaire de Neturei Karta, qui n’ont pas hésité à se rapprocher de Téhéran depuis les années d’Ahmadinejad, dans leur opposition drastique au sionisme. Les grands rabbins de Satmar les ont condamnés à partir de la fin des années 1960.

On n’attend pas de Der Yid ou du Tzeitung une admiration enflammée à l’égard de l’État d’Israël et de son armée, et on ne la trouve pas. En revanche, on retrouve la même sidération et la même angoisse que dans presque toute la presse juive.

La réaction de ces journaux aux massacres du 7 octobre est celle de juifs meurtris par le supplice d’autres juifs. Le « pogrom de chemini atsereth », les « massacres du 7 octobre », sont le « fruit cruel » des « meurtriers du Hamas », ce « groupe terroriste » qui a ouvert un nouveau chapitre de sa « sinistre histoire ». Concernant les manifestations pro-palestiniennes aux États-Unis, les rédacteurs pointent leurs débordements, nombreux. L’antisémitisme sur les campus est abondamment décrit et suscite de brûlantes inquiétudes. Jusque-là, rien de particulier, donc.

Si la presse hassidique yiddishophone est spécifique dans son traitement du conflit par rapport au reste de la presse diasporique, c’est plutôt dans sa franche critique du gouvernement d’Israël et dans son insistance à souhaiter la fin de la guerre le plus tôt possible. La coutume satmar veut que l’on critique moins durement l’État d’Israël en temps de guerre. Elle a été respectée, surtout dans les premiers temps ; toutefois, dès le départ, la riposte militaire a été questionnée.

Di Tzeitung, 1er novembre 2023 « Quand les Etats-Unis ont bombardé Falloujah (Irak) en 2004, ils ont fait environ 600 mors parmi les civils, c’est-à-dire 0,2% de la population de la ville. A la fin de la semaine dernière, le nombre de tués à Gaza s’élevait au-dessus de 8000 morts, c’est-à-dire 0.3% de la population. »

Je vous propose un petit retour en arrière dans le temps – la situation ne s’est hélas pas améliorée depuis que j’ai sélectionné les quelques articles traduits ci-dessous, qui datent de la mi-janvier. Je limite ma revue de presse aux hebdomadaires publiés par le groupe satmar à la fois parce qu’ils sont de très loin les plus importants de la presse yiddish en nombre de tirages et de lecteurs, et parce qu’ils sont les seuls à avoir une périodicité permettant de couvrir le conflit, et l’actualité en général, de façon régulière. Il existe d’autres journaux, magazines, almanachs ou bulletins en langue yiddish, la plupart issus du monde hassidique, et quelques-uns destinés principalement aux yiddishistes laïcs. Voici ce que l’on pouvait lire après trois mois de guerre, entre le 11 et le 19 janvier, dans Der Yid et Di Tzeitung.

Di Tzeitung titre : « GUERRE À GAZA : L’ÉTAT D’ISRAEL VA COMMENCER À RETIRER SES TROUPES ». Le journaliste note que « pour répondre aux besoins de son économie nationale, l’État d’Israël fait rentrer plusieurs milliers de ses soldats de Gaza ». Puis il espère : « Dans la mesure où de leur côté, les États-Unis demandent à ce que la guerre cesse rapidement et réclament en attendant une réduction a minima des bombardements qui font tant de morts, on aurait pu espérer voir poindre la fin de la guerre, ou du moins une réduction des terribles pertes civiles à Gaza, qui font tant de mal au prestige de l’État d’Israël à travers le monde ». « Mais il n’en est rien », conclut-il, déçu, après plusieurs lignes.

Les hassidim de Satmar reconnaissent l’existence de l’État d’Israël, mais ils ne considèrent pas que cet État soit le leur plus qu’un autre. Ils se montrent en outre en général très loyalistes vis-à-vis des États-Unis.

Passons à présent à une analyse publiée dans Der Yid, organe historique de l’ultra-orthodoxie juive américaine. Publié à environ 55 000 exemplaires chaque semaine, il est la voix satmar par excellence depuis les années 1970. À la mi-janvier, comme presque toutes les semaines depuis le mois d’octobre, il s’interroge sur le bien-fondé de l’entrée de l’armée israélienne à Gaza. Écoutons.

« LE PÉCHÉ DE LA GUERRE. La guerre amère des sionistes contre le peuple palestinien à Gaza s’étire déjà depuis plus de trois mois – depuis Simhat Torah, quand les assassins du Hamas ont réussi à briser les barrières installées autour de Gaza et ont accompli leurs gigantesques massacres […], détruisant le cours de milliers de vies juives. […] Depuis ce jour, les sionistes ont entamé une guerre de revanche à Gaza, d’abord avec des bombardements massifs, puis à travers une invasion terrestre, lesquels ont totalement détruit les villes palestiniennes de Gaza. 22 000 Palestiniens, en majorité au sein de la population civile, ont été tués, et leurs images sont utilisées par le Hamas pour salir les sionistes, ce qui a fait bondir la fureur et la haine contre les juifs dans le monde entier ».

Le rédacteur ne considère pas que le sionisme, ou l’existence de l’État d’Israël, ou le comportement des soldats israéliens, soient à l’origine de l’antisémitisme. Les Satmars savent très bien (ils sont bien placés historiquement pour savoir) que celui-ci existait avant Théodore Herzl et a même motivé ce dernier à développer ses projets. Leur idée est que les Nations sont toujours susceptibles de céder – du moins un nombre variable de leurs membres – à la haine anti-juive. Ce qu’il faut, c’est donc éviter autant que possible qu’un trop grand nombre de gens ne soient tentés par une vision antisémite du monde, et surtout, obtenir la protection des gouvernants dans les pays où habitent des juifs, afin qu’ils empêchent grâce à leur Justice, leurs lois ou leur bras armé, les antisémites de passer à l’acte.

Le rédacteur continue, et choisit de souligner l’inefficacité de l’action de Tsahal :

« Mais après trois mois de guerre, les sionistes n’ont toujours pas atteint leurs principaux objectifs : ils ne sont pas parvenus à abattre les chefs du groupe terroriste du Hamas, […] ils n’ont pas réussi à libérer par la force les otages prisonniers et 180 soldats juifs sont déjà tombés dans la guerre à Gaza. Des centaines sont blessés ou infirmes, Dieu nous garde, et ils ne sont pas parvenus non plus à faire cesser les tirs de roquettes du Hamas sur le Sud d’Israël. La guerre s’accompagne aussi d’une recrudescence d’actes cruels contre des vies juives en Israël, avec des attaques terroristes palestiniennes à Jérusalem et en Cisjordanie, et avec les missiles lancés depuis le Liban par le groupe terroriste du Hezbollah sur le Nord d’Israël. La guerre a déplacé des milliers de juifs, qui ont dû quitter les villes du Nord et du Sud de l’État d’Israël et sont en exil loin de chez eux. Comme l’ont dit les prophètes : ‘ Le peuple de Galilée errera de ville en ville et ne s’installera nulle part’ ».

Les références religieuses, les citations de versets, sont absentes dans les articles relatant des faits mais très nombreuses dans les articles d’analyse ou les tribunes de Der Yid, tout comme les locutions hébraïques en général. Le rédacteur appuie son raisonnement sur des valeurs juives et des arguments issus de sa lecture du Talmud. Selon lui, le sionisme politique ne peut pas être religieux. Cette idée a été développée par le rabbin Joel Teitelbaum, organisateur du courant satmar après la Deuxième Guerre mondiale. Dans son ouvrage théologique Vayoel Moshe, il interprète un texte du traité talmudique de Ketubot en soulignant l’importance de trois serments exigés par Dieu. Deux d’entre eux sont demandés aux enfants d’Israël : ils ne devront pas émigrer en masse en Israël avant la rédemption messianique, ni se révolter contre les Gentils parmi lesquels ils sont exilés. Le troisième est exigé des Gentils : ils ne devront pas opprimer trop durement le peuple d’Israël. Il va sans dire que la violation du troisième commandement par des Gentils ne justifie pas que les juifs se sentent délivrés des deux premiers. D’autres arguments s’ajoutent à ceux-là. Un individu juif peut tout à fait s’installer en Terre Sainte, c’est une mitsvah, une bonne action, mais qui reste personnelle et ne doit pas nécessiter l’utilisation des canons. Le point de vue satmar s’oppose aussi à l’acquisition de territoires non-reconnus par l’ONU, considérée comme une provocation vis-à-vis des Nations et surtout des Arabes. En outre, ils reprochent aux gouvernants israéliens actuels d’être corrompus (reproche qui n’est pas spécifique aux Satmars, comme on le sait) et de sacrifier des vies à leurs propres intérêts.

C’est dans cet état d’esprit que le rédacteur continue, en faisant appel à des arguments à classer plutôt du côté du bon sens :

« Les juifs honnêtes ont dès le départ fait valoir que cette guerre était insensée et de plus opposée à la Torah, dans la mesure où les décisions de guerre ont été prises par les pires dirigeants possible, lesquels n’accordent aucune valeur aux vies juives. Ils n’ont absolument pas pour objectif de sauver des âmes d’Israël. Ils mènent leur guerre mus par la passion de la vengeance et de la victoire. En effet, toute personne raisonnable a bien commencé à comprendre qu’il serait impossible d’éliminer l’intégralité des meurtriers palestiniens de Gaza. Au contraire, la guerre constitue un terreau pour faire advenir des milliers de nouveaux meurtriers palestiniens, mus par la colère et le désir de vengeance après le meurtre de leur famille. […] »

Si le rédacteur est opposé à l’idéologie sioniste en général, au départ émancipatrice et laïque, c’est le sionisme religieux qu’il critique avec le plus de vigueur, et de loin. Il dénonce le mélange entre religion et politique comme pourrait le faire un laïc – mais naturellement, ses arguments sont en partie religieux :

« Accepter la nécessité de l’existence de l’État sioniste amène de toute façon à accepter la perte de vies juives dans des guerres. […] Mais il y a bien pire que la position [des juifs laïcs] sur cette question : celle des militants religieux appartenant au gouvernement de Netanyahou. Ceux-ci ont nourri la colère des Palestiniens en soutenant les installations de colonies dans la partie occupée de la Cisjordanie, au milieu des populations palestiniennes. Ils ont insisté pour se rendre sur le Mont du Temple pour provoquer les Arabes et prouver leur domination. Pendant Hol Hamoed Soukkot, au milieu de la fête de Soukkot, trois mille juifs se sont rendus sur le Mont du Temple, ce qui a enflammé la colère des meurtriers du Hamas, lesquels se sont vengés avec cruauté pendant Chemini Atsereth, en lançant ce qu’ils ont appelé le Déluge d’Al-Aqsa (du nom de la mosquée d’Al-Aqsa sur le Mont du Temple). […]

Der Yid, vendredi 22 mars 2024 – paracha Vayikra.

Les grands partis religieux qui soutiennent cette guerre en affirmant qu’elle est voulue par Dieu [sont éminemment coupables]. […] Le journal Hamodia (journal ultra-orthodoxe publié par le parti Agoudat Israël) a publié la tribune d’un rabbin hassidique, juste après le massacre, selon lequel cette guerre est de volonté divine. […] Un autre journal d’Agoudat Israël, Hamevaser, écrit que selon la Torah, on a le droit de tuer non seulement les combattants du Hamas, mais aussi la population civile, hommes, femmes et petits enfants, comme l’ont fait Siméon et Lévi quand ils détruisirent la ville de Sichem parce que ses habitants retenaient une jeune fille. Que leur bouche s’emplisse de terre pour ces paroles. Le journal du parti Degel Hatorah, Yated, a écrit que les soldats entrés à Gaza étaient saints et que leurs parents avaient plus de mérite que n’en a suscité la ligature d’Isaac : car Abraham n’a pas sacrifié son fils Isaac, alors que leurs enfants sont morts. Que leur bouche s’emplisse de terre pour ces paroles. […] Bref, les grands partis religieux ont complètement empoisonné les esprits de la rue haredi avec leur soutien enflammé à la guerre. Ils rivalisent de flatterie envers Tsahal, l’un avec des bénédictions, l’autre en accrochant des tsitsit (franges rituelles) aux soldats ; un troisième envoie cadeaux et nourriture pour l’armée, un autre joue de la musique et danse… Les bénédictions des directeurs de yeshivah ont porté leurs fruits. Des jeunes hommes et garçons haredi se sont enrôlés pour prendre part à la « grande mitsvah de la guerre ». […] Non seulement des jeunes hommes, mais aussi des jeunes femmes. […] »

Arrêtons-nous un instant ici, pour rappeler que les Satmars sont tout-à-fait opposés à l’enrôlement de jeunes hommes religieux dans l’armée et absolument catastrophés par la vision de jeunes femmes soldates – même si elles devaient porter une jupe longue. Ce point de vue est de fait en train de changer dans le monde haredi, lequel accepte de plus en plus que des femmes effectuent certaines tâches dans l’appareil militaire. Notons cependant que ce refus de soutenir une armée juive ne signifie pas que les journaux satmars ne pleurent pas la mort de chaque soldat juif, ni qu’ils ne témoignent pas de respect, dans d’autres articles, pour les femmes soldates ayant tenté d’alerter leur hiérarchie des plans du Hamas sans être écoutées… Plusieurs articles ont aussi évoqué avec émotion le sort des soldates tuées dans leur base, ou capturées.

Quelques lignes plus tard, le rédacteur revient à sa dénonciation du militarisme de Netanyahou :

« Pire encore, ces grands partis religieux soutiennent Bibi Netanyahou, ce chef de voyous, jusque dans ses plans pour étendre la guerre sanglante de Gaza dans d’autres pays. […] Il prévoit d’envahir le Liban pour détruire les terroristes du Hezbollah, qui envoient depuis là-bas des roquettes sur le Nord de l’État d’Israël. Or, une guerre avec le Hezbollah serait coûteuse, car il est très armé, et cela pourrait déboucher sur une guerre avec l’Iran et la Syrie, Dieu nous en garde. Netanyahou sert […] ses intérêts politiques, même si cela doit coûter des milliers de vies. […] Les vies juives n’ont aucune importance face au désir de l’État. »

Concluons cette revue de presse de la mi-janvier avec un éditorial publié alors par Der Yid. L’hebdomadaire en appelle au discours de patriotes israéliens eux-mêmes pour condamner une guerre meurtrière et apparemment inefficace – on pense à Eisenkot, Golan, Ayalon, entre autres. Des hommes de guerre, des laïcs, des sabras… Comme eux, les Satmars s’inquiètent : qu’adviendra-t-il, après la guerre ?

« ÉDITORIAL. « CENT JOURS DE GUERRE, ET APRÈS ? […] Voilà cent jours que les assassins du Hamas ont tué plus de mille juifs et en ont enlevé plus de deux cent cinquante. Plus de cent jours depuis que l’État d’Israël a lancé une guerre pour « détruire le Hamas » et rétablir sa force de dissuasion. Cent jours, et on en est encore à alef. Des milliers de personnes ont bel et bien été tuées à Gaza, toute une population a été déplacée. Mais les roquettes continuent à tomber. Tsahal se vante de chaque centimètre gagné à Gaza, mais qu’en sort-il ? Les buts de guerre ont-ils été atteints ? Peut-on dire : « mission accomplished » ? […] Chez les patriotes du plus haut rang en Israël même, certains demandent à ce que l’on prenne le temps de faire le point et de déterminer des objectifs pour après [la guerre]. Ils font remarquer que les otages n’ont pas été libérés. Les morts n’ont pas été ressuscités. Presque deux cents soldats ont déjà perdu la vie, en plus de ceux qui ont péri tragiquement à Simhat Torah. Alors quel est le plan pour après ? Si l’on tue encore des milliers de Palestiniens, l’endroit deviendra-t-il un havre paisible ?  Si l’État d’Israël parvient vraiment à attraper ses chefs, le Hamas fermera-t-il boutique ? »


Macha Fogel

 

 

 

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