#35 / Edito

La rentrée éditoriale francophone a été marquée par la parution d’un Cahier de l’Herne consacré à Hannah Arendt. Pour l’occasion, K, en partenariat avec Akadem, revient sur les dimensions juives de la vie et de l’oeuvre d’une figure intellectuelle majeure de la deuxième moitié du XXe siècle, auteure d’une oeuvre pléthorique. Théories arendtiennes de l’antisémitisme, rapport de la philosophe politique au sionisme mais aussi interrogations sur ses liens avec Heidegger, Avishag Zafrani s’entretient avec les philosophes Martine Leibovici et Aurore Mréjen, directrices de cette importante publication, sur ces différents sujets qui interrogent la disposition depuis laquelle lire aujourd’hui cette grande oeuvre « énigmatique ». Centrale dans la pensée d’Arendt, autant que dans la philosophie qui se pense depuis Auschwitz, la question de la responsabilité devant la Shoah revient également dans ces discussions. 

Or, c’est ce même thème qui, sur un autre mode, sourd de la nouvelle de Sam Sussman que K. a grand plaisir à publier cette semaine. Lauréat des prestigieux BAFTA New Writing Contest et Oxford Review of Books Short Fiction Prize, ce jeune auteur prometteur reste encore méconnu dans une Europe qui est ici le décor de sa fiction. Dans le palais raconte l’histoire d’un étudiant juif américain en visite en Allemagne que sa liaison avec une étudiante berlinoise ramène sur les traces d’une histoire familiale engloutie par la Shoah.

Enfin, après les élections municipales italiennes du mois dernier, K. remet à la une son entretien avec Tobia Zevi. Candidat juif à la mairie de Rome, Zevi s’est finalement retiré de la course avant d’être nommé par le nouveau Maire, Roberto Gualtieri, adjoint chargé du Patrimoine et des politiques de l’habitation. Un poste clef depuis lequel il pourra incarner cette voix juive dont il détaillait il y a quelques mois l’histoire et les enjeux dans la vie publique italienne.

Hannah Arendt est une des figures intellectuelles majeures du XXe siècle. Vient de paraître un volume des prestigieux ‘Cahiers de l’Herne’ consacré à Arendt, riche de nombreux textes inédits et qui nous invite à découvrir de nouvelles facettes de Hannah Arendt théoricienne de la politique, penseur engagé de son temps, et intellectuelle juive.

« Alors que ses doigts me saisissaient la peau, j’étais déjà en train de faire mes bagages dans le studio d’Oranienstrasse, trouvant un vol bon marché pour aller de l’autre côté de la Manche, qu’Hitler n’était pas parvenu à traverser, et je m’asseyais à mon bureau à Oxford pour donner du sens à cette comédie burlesque. Mais je savais que même après m’être extirpé de la vie de Christine, elle, Ingrid et Klaus pourraient toujours dire : « Oh oui, Christine est sortie avec un charmant jeune homme juif autrefois… » Je ne pouvais la laisser me posséder comme un objet aussi minutieusement disposé que ses tasses à thé et les livres d’histoire de son appartement. »

Cent ans après la mort d’Ernesto Nathan, maire historique de Rome entre 1907 et 1913, un autre politicien juif s’était lancé au début de l’année dans la bataille pour prendre la tête de la capitale italienne : Tobia Zevi, témoignait alors pour K. du défi politique qu’il s’était fixé et se livrait sur le sens d’un engagement juif dans la vie publique, en Italie comme en Europe. Tobia Zevi n’a pas été élu, mais le 3 novembre dernier, il a été nommé par le nouveau Maire de Rome Roberto Gualtieri (PD) Assesseur au Patrimoine et aux Politiques de l’habitation. Une occasion pour relire son entretien avec Simone Disegni.

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Merci au mahJ de nous permettre d’utiliser sa photothèque, avec le voyage visuel dans l’histoire du judaïsme qu’elle rend possible.

La revue a reçu le soutien de la bourse d’émergence du ministère de la culture.