Entretiens

Le style d’écriture de Daniel Mendelsohn est fait d’un savant mélange entre les récits personnels et l’évocation d’œuvres littéraires classiques ; entre l’intime et l’intellectuel. D’où vient, chez Daniel Mendelsohn, cet attrait pour la philologie ? En quoi cela a-t-il à voir avec son histoire familiale faite de tragédies et d’exils, avec le fait d’être juif, et d’être homosexuel ? Telles sont les questions que Daniel Mendelsohn a bien voulu explorer avec nous dans ce deuxième épisode de notre entretien.

Les romans de Daniel Mendelsohn sont associés au genre de l’autofiction. Toutefois, la richesse des sous-textes qui les irriguent, issus des traditions grecque et juive, complexifie le dispositif du récit de soi. À la représentation d’une identité multiple, juive, homosexuelle et américaine, attachée à l’Europe et aux cultures antiques, correspond par ailleurs la variété et la fluidité d’un style oral. Dans ce premier épisode, Daniel Mendelsohn revient sur sa manière d’écrire, sur son projet littéraire et sur le genre de son œuvre.

En janvier 2020, la télévision publique française diffusait ‘Chronique d’un antisémitisme’ de Georges Benayoun. Le réalisateur avait posé ses caméras à Toulouse, théâtre en 2012 des attentats de l’école Ozar Hatorah. Parmi les différents interviewés : des habitants, le personnel politique, des responsables associatifs, des imams… et Franck Touboul, le président du CRIF Toulouse Midi-Pyrénées. Dix ans après l’assassinat de Myriam Monsonégo, huit ans, de Jonathan Sandler et de ses deux fils, Gabriel, trois ans, et Arié, six ans, la Revue K. a voulu prolonger le dialogue avec ce dernier en l’interrogeant sur la réception du documentaire, la vie de la communauté juive toulousaine depuis l’attentat et la commémoration de son dixième anniversaire qu’il organise cette semaine.

En 2008, Ronen Eidelman, artiste israélien résidant en Allemagne, fonde le mouvement pour la création d’un État Juif en Thuringe : Medinat Weimar. Le projet artistique questionne, séduit certains et horrifie d’autres, fait réagir. Plus de 15 ans plus tard, il nous raconte, depuis Jérusalem où il vit aujourd’hui, ce qui l’avait conduit à imaginer un tel projet, oscillant entre provocation farfelue et incitation à débattre. Un entretien où il est question de culpabilité allemande, d’Herzl en plasticien, et d’un second État juif conçu comme un plan B…

Depuis de nombreuses années, le lien entre islam et politique s’est imposé au cœur de notre actualité européenne. Il s’est invité comme un problème, et nous avons toute la peine à en comprendre la logique. L’ouvrage d’Anoush Ganjipour – ‘L’ambivalence politique de l’islam’ qui vient de paraître au Seuil – n’est pas une contribution parmi d’autres à cette interrogation, il se distingue par la profondeur et la radicalité de l’analyse interne, frontale, qu’il nous propose. Rencontre.

Shulim Vogelmann est à la tête de la maison d’édition Giuntina, fondée par son père Daniel. Tous ses livres sont liés, d’une manière ou d’une autre à la tradition, la culture, l’histoire et la littérature juives. Giuntina représente aujourd’hui le cas unique en Italie d’un petit éditeur spécialisé dans le judaïsme qui s’insère pleinement dans le débat culturel et les idées.

Michael Blume est, depuis 2018, le commissaire à la lutte contre l’antisémitisme du Land Bade-Wurtemberg. Stuttgart, la capitale de cet Etat du sud de l’Allemagne, est au cœur des débats Outre-Rhin depuis le Printemps dernier car c’est là que s’est formé le mouvement anti-confinement et anti-vaccin aux relents antisémites le plus virulent du pays, ‘Querdenken 711’.  Samuel Petit l’a interviewé pour K.

La vocation du Forum Humboldt est d’accueillir des expositions sur les cultures non européennes. Mais ce musée ethnographique est aujourd’hui au cœur d’une controverse concernant la propriété d’œuvres d’art et d’objet obtenus à l’époque de l’empire colonial allemand en Afrique et en Asie. Nous avons voulu, dans cet entretien avec l’historien d’art Horst Bredekamp, en savoir davantage sur une tradition ethnographique allemande oubliée – et en particulier sur la contribution des savants et collectionneurs juifs au sein de cette tradition.

« Les Juifs d’Europe doivent réexaminer les moments où leurs rencontres avec le monde extérieur ont été positives ainsi que leur vieille passion pour les valeurs universelles. »

Avec le soutien de :

Merci au mahJ de nous permettre d’utiliser sa photothèque, avec le voyage visuel dans l’histoire du judaïsme qu’elle rend possible.

La revue a reçu le soutien de la bourse d’émergence du ministère de la culture.