Tous les articles de Bruno Karsenti
Shiri, Ariel et Kfir sont enterrés aujourd’hui même, mercredi 26 février 2025. De quel espoir la famille Bibas avait-elle été le nom ? Et qu’est-ce qui s’est joué dans le geste d’arrachage des affiches donnant à voir leurs visages, comme ceux de tous les otages dans l’espace public ? Alors que douleur et se mêlent une fois découvert l’assassinat des enfants Bibas et de leur mère, Bruno Karsenti interroge leur destin dans l’horizon de la persistance de la vie juive, et du combat qu’elle suppose.
À l’occasion de la commémoration des dix ans des attentats de 2015, et de la soirée organisée en commun par le CRIF et Charlie Hebdo, Bruno Karsenti interroge le sens de cette alliance sous le slogan « Nous sommes la République ». Car si les juifs ont embrassé la condition politique moderne, c’est selon une modalité critique qui emporte une certaine acception de la République.
Le monde juif, que l’on sent actuellement engagé dans un processus de clivage, pourrait-il aller jusqu’à la guerre intestine ? Pour Bruno Karsenti, l’éventuelle élection de Donald Trump à la présidence américaine pourrait bien venir consommer la rupture. Car elle rendrait impossible à ignorer le fossé qui sépare désormais les juifs de la force, et ceux du droit.
Qu’est-ce qui explique la capacité de l’antisionisme à agréger les luttes au nom de l’émancipation, et qu’Israël soit devenu le «mauvais objet » de la critique s’énonçant depuis l’université ? Dans un texte mesuré et éclairant, Bruno Karsenti interroge pas à pas la grammaire des mobilisations étudiantes pour dégager une perspective sur les reconfigurations politiques qui s’annoncent. Dans cette grammaire deux notions sont opposées comme irréconciliables : la nation et le peuple, deux notions dont la signification et les liens sont perdus de vue. C’est ainsi qu’une critique à la dérive se met en place. Et, sans que les étudiants le sachent nécessairement, c’est alors la vieille ‘question juive’ qui trouve une nouvelle formulation, autour de l’impensable persistance du peuple juif dans la nation moderne.
Reprise d’un article du 3 mars 2024. Comment parler de Gaza ? Face aux attaques du 7 octobre, la guerre devait être menée, avec son double but : la libération des otages et le rétablissement durable de la sécurité d’Israël, c’est-à-dire l’éradication du Hamas. Cela dans les conditions inextricables d’un combat où l’adversaire souhaite le martyre de son peuple et où Israël en tant qu’État juif et démocratique doit veiller à ce qu’il n’arrive à aucune de ses fins, y compris celle-là. Or ce n’est pas ce qui est en train de se produire…
Deux mois après le 7 octobre, Bruno Karsenti s’attache à décrire le tournant que représente un tel événement, pour Israël comme pour la diaspora. Une coordonnée existentielle du monde juif a été touchée, et si la réaction a été immédiate et forte de la part du peuple israélien et de son État, ce qui s’est produit n’en emporte pas moins la nécessité de penser à nouveaux frais les contraintes et les devoirs qui pèsent sur le monde juif tout entier. Ce qui engage aussi, et sans doute avant tout, de considérer la question palestinienne autrement qu’on ne l’a fait jusqu’à présent.
Alors que la situation de la population de Gaza s’aggrave et que le sort des otages aux mains du Hamas reste suspendu, l’appel légitime au cessez-le-feu devient de plus en plus insistant. Dans ce contexte, où domine un sentiment d’urgence à la fois humanitaire et politique, se pose en en effet la question du degré auquel la riposte d’Israël doit se produire après le crime inouï qui l’a frappé. Bruno Karsenti s’en saisit en posant la question tout aussi cruciale de la position dont doit être capable Israël pour rester fidèle à ce qu’il est.
Figure majeure du débat intellectuel mondial, Jürgen Habermas est l’auteur d’une œuvre philosophique monumentale qui peut se lire comme le support théorique de l’idéal politique européen depuis la Seconde Guerre Mondiale. La conscience du crime allemand et l’apport juif à la philosophie européenne sur sa longue histoire occupent une place fondamentale dans cette pensée. C’est ce qu’entend montrer ce texte du philosophe Bruno Karsenti conçu comme un hommage. Un hommage qui entend également marquer ce que l’esprit européen tel que le prolonge l’œuvre d’Habermas peut encore, dans l’autre sens, apporter aux juifs d’aujourd’hui.
Une résolution déposée par le député communiste Jean-Paul Lecoq visant à condamner « l’institutionnalisation par l’État d’Israël d’un régime d’apartheid » a été défendue le jeudi 4 mai dernier à l’Assemblée, avant d’être rejetée. Bruno Karsenti revient sur le texte de cette résolution et montre à quoi sert réellement le spectre de l’apartheid brandi par la partie aujourd’hui hégémonique de la gauche française. Il montre aussi comment, tout en cherchant à tirer profit du mouvement d’opposition au gouvernement qui se manifeste en ce moment en Israël, les rédacteurs de la résolution s’interdisent d’en comprendre le sens et la portée.
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