Soyons sérieux
Dans l’entre-deux-tours des élections, la protestation étudiante s’est fait entendre, à la Sorbonne d’abord, puis à l’EHESS, dont un bâtiment, a été sévèrement dégradé. Les mots d’ordre du mouvement étaient le refus de se laisser enfermer dans le choix entre fascisme et néolibéralisme. Mais ici, parmi les nombreuses dégradations, au milieu d’inscriptions au contenu particulièrement violent, l’antisémitisme de quelques tags a été relevé. Confrontés à cela, les étudiants occupants s’en sont expliqués : « L’occupation est antifasciste et condamne fermement tout acte antisémite. Nous avons effacé les symboles haineux que nous avons eu le malheur de trouver sur nos murs, et aurions effacé ceux-ci si nous les avions vus ». Que penser de cette curieuse activité d’effacement de l’antisémitisme au sein d’un tel mouvement ?
Qu’est-ce que « assumer » peut bien vouloir dire dans l’imaginaire zemmourien de la France. Notre petit Karl Kraus à nous — qui ne saurait bien sûr remplacer l’original qui manque si cruellement à notre époque — imagine Zemmour cherchant des arguments pour « assumer » et donc absoudre l’horreur de la violence couvée et couverte par l’Église catholique de France révélée la semaine dernière par le rapport de la CIAISE, lui, le juif disant que « pour devenir français, il faut s’imprégner du catholicisme » et qui n’a pas de problème pour « assumer » et absoudre la participation de la France dans la déportation des Juifs.
Les manifestations antivax et contre le passe sanitaire où fleurissent les étoiles jaunes sont le mouvement social de l’été, en France comme en Europe. Pour Julia Christ, ce n’est pas l’arrière-garde « antisystème » de la société qui s’exprime par le geste de détournement de ce symbole historique mais bien au contraire une sorte d’avant-garde hyper-individualiste et ultralibérale.
« Mon combat » de Adolf Hitler (Mein Kampf, traduit de l’Allemand par Olivier Manoni, Fayard 2021) : Un compte-rendu pour K. par Danny Trom.
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