Dossier : Témoignages

Cet été, K. vous propose de retrouver chaque semaine une sélection de textes, déjà parus dans nos pages, mais rassemblés pour l’occasion autour de  quelques thématiques phares. Cette semaine, nous vous proposons de (re)découvrir quelques témoignages écrits à la première personne pour K. Avec des textes de Ruben Honigmann, Yossef Murciano, Judith Lyon-Caen, Judith Offenberg, Ivan Segré, Gabriel Abensour et Frédéric Brenner.

 

Paul Klee, ‘Gespenst eines Genies’, 1922. Wikiart.

 


Le 8 octobre

 

Ruben Honigmann – Paru le

Que se passe-t-il lorsque, l’insouciance des festivités rituelles prenant fin, le cours impitoyable de l’Histoire reprend ses droits sur les esprits ? Ruben Honigmann nous livre dans ce texte le récit intime de ce week-end du 7-8 octobre où la mesure de l’événement n’est prise qu’une fois les portables rallumés. De ce décalage temporel et existentiel, il fait un élément constitutif du trouble des juifs qui, en attendant l’aurore du 9, sont condamnés à claudiquer.

 

Montres de poche avec chiffres en hébreux, Musée juif de Berlin, Wikipedia Commons

 

>>> Lire le texte de Ruben Honigmann   

 


L’arabe, ma langue juive morte

 

Yossef Murciano – Paru le 5 juin 2024

Méssaouda, c’est une arrière-grand-mère juive arabe qui vient de mourir. De son histoire, de son humour et, surtout, de sa langue, Yossef Murciano, son arrière-petit-fils, garde avant tout le souvenir d’une incompréhension. Dans ce texte, le descendant lointain évoque, à l’heure des adieux, son rapport d’étrange familiarité avec la culture juive marocaine, dans laquelle il a baigné toute sa vie, sans pourtant jamais véritablement la connaître.

 

Femmes juives de Tiznit, région du Souss, Maroc, années 1930. Photographie de Jean Besancenot © mahJ

 

>>> Lire le texte de Yossef Murciano

 


Quand le vin est tiré – sur la dualité entre guerre et vie

 

Judith Offenberg – Paru le 17 avril 2024

C’est le calme après la tempête. / C’est le calme avant la tempête. / Nous savons ce qui s’est passé. / On a repris une vie normale. / Nous savons ce qui est encore à venir. / On égarera cette vie normale. / La guerre est là, et plus est à venir.

 

Nicolas de Staël, Chemin de fer au bord de la mer, soleil couchant, 1955, Wikiart

 

>>> Lire le texte de Judith Offenberg

 


Le retour du petit « h » (lapsus typographique et antisémitisme)

 

Judith Lyon-Caen – Paru le

Pour les juifs, la situation politique actuelle donne l’impression d’être pris dans un étau, comme s’il était impossible de se positionner sans se trahir. Dans ce texte, Judith Lyon-Caen témoigne de ce doute qui l’assaille et de la manière dont un simple petit « h » de trop peut venir inscrire l’impossibilité de s’en défaire.

 

Palais Royal, la galerie d’Orléans, Wikipédia Commons

 

>>> Lire le texte de Judith Lyon-Caen

 


Un désarroi dans l’air : réflexion sur le judaïsme français contemporain

Gabriel Abensour – Paru le

Pour Gabriel Abensour, le franco-judaïsme serait oublieux de ses héritages spirituels. Déplorant l’adoption d’une ultra-orthodoxie qui rigidifie pratiques et esprits, et critiquant le manque d’audace des institutions représentatives de la communauté juive, il en appelle à renouer avec un judaïsme qui connait à la fois la valeur de l’universalisme révolutionnaire et la richesse intellectuelle de la civilisation sépharade.

 

Edouard Moyse, Le grand Sanhedrin, 1868, mahJ

>>> Lire le texte de Gabriel Abensour

 


« Sans les feuilles, je n’aurais pas commencé. » Le Berlin de Frédéric Brenner

 

Frédéric Brenner – Paru le

Après plus de quarante ans de reportages sur la vie juive dans le monde – ainsi qu’un film anthologique : Les derniers marranes – le grand photographe Frédéric Brenner a passé les trois dernières années à explorer Berlin, scène d’un vaste éventail d’expressions et de représentations du judaïsme. Zerheilt : Healed to Pieces est le nom de l’exposition au musée juif de Berlin, inaugurée en 2021, ainsi que du livre qui l’accompagne. On y trouve les photographies de figures fascinantes et emblématiques de l’étrangeté de la présence juive à Berlin aujourd’hui – à l’image de cette photographie d’un homme qui s’est fait tatouer les premières pages de Minima Moralia d’Adorno sur le dos. « Faire l’expérience de l’étrangeté », c’est une des formules de Frédéric Brenner pour définir son travail et c’est ce qui l’entraîne à publier ses images sans légende. Car elles sont pour lui des « béquilles qui ne disent rien d’essentiel et privent d’une connaissance par notre imagination ».

 

 

>>> Lire le texte de Frédéric Brenner 

 


Les deux pôles de l’identité juive

Ivan Segré – Paru le

Un juif qui transgresserait le shabbat sans avoir conscience de son existence devrait-il l’expier ? Partant de ce problème d’une judéité inconsciente d’elle-même, Ivan Segré interroge la bipolarité de l’être juif, entre la facticité de l’inscription généalogique et la radicalité de l’affirmation subjective. Par-là il éclaire l’articulation juive entre l’émancipation individuelle et collective : ce n’est pas parce qu’il se sait juif que Moïse décide de quitter la maison de Pharaon mais, en posant cet acte, il l’était pourtant déjà…

Pablo Picasso, ‘Autoportrait face à la mort’, 1972.

>>> Lire le texte de Ivan Segré 

Écrire à l’auteur

    Soutenez-nous !

    Le site fonctionne grâce à vos dons, vous pouvez nous aider
    Faire un don

    Avec le soutien de :

    Merci au mahJ de nous permettre d’utiliser sa photothèque, avec le voyage visuel dans l’histoire du judaïsme qu’elle rend possible.

    La revue a reçu le soutien de la bourse d’émergence du ministère de la culture.