Cet été, K. vous propose de retrouver chaque semaine une sélection de textes, déjà parus dans nos pages, mais rassemblés pour l’occasion autour de quelques thématiques phares. Cette semaine, nous vous proposons de (re)découvrir quelques témoignages écrits à la première personne pour K. Avec des textes de Ruben Honigmann, Yossef Murciano, Judith Lyon-Caen, Judith Offenberg, Ivan Segré, Gabriel Abensour et Frédéric Brenner.
Le 8 octobre
Ruben Honigmann – Paru le
Que se passe-t-il lorsque, l’insouciance des festivités rituelles prenant fin, le cours impitoyable de l’Histoire reprend ses droits sur les esprits ? Ruben Honigmann nous livre dans ce texte le récit intime de ce week-end du 7-8 octobre où la mesure de l’événement n’est prise qu’une fois les portables rallumés. De ce décalage temporel et existentiel, il fait un élément constitutif du trouble des juifs qui, en attendant l’aurore du 9, sont condamnés à claudiquer.
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L’arabe, ma langue juive morte
Yossef Murciano – Paru le 5 juin 2024
Méssaouda, c’est une arrière-grand-mère juive arabe qui vient de mourir. De son histoire, de son humour et, surtout, de sa langue, Yossef Murciano, son arrière-petit-fils, garde avant tout le souvenir d’une incompréhension. Dans ce texte, le descendant lointain évoque, à l’heure des adieux, son rapport d’étrange familiarité avec la culture juive marocaine, dans laquelle il a baigné toute sa vie, sans pourtant jamais véritablement la connaître.
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Quand le vin est tiré – sur la dualité entre guerre et vie
Judith Offenberg – Paru le 17 avril 2024
C’est le calme après la tempête. / C’est le calme avant la tempête. / Nous savons ce qui s’est passé. / On a repris une vie normale. / Nous savons ce qui est encore à venir. / On égarera cette vie normale. / La guerre est là, et plus est à venir.
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Le retour du petit « h » (lapsus typographique et antisémitisme)
Judith Lyon-Caen – Paru le
Pour les juifs, la situation politique actuelle donne l’impression d’être pris dans un étau, comme s’il était impossible de se positionner sans se trahir. Dans ce texte, Judith Lyon-Caen témoigne de ce doute qui l’assaille et de la manière dont un simple petit « h » de trop peut venir inscrire l’impossibilité de s’en défaire.
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Un désarroi dans l’air : réflexion sur le judaïsme français contemporain
Gabriel Abensour – Paru le
Pour Gabriel Abensour, le franco-judaïsme serait oublieux de ses héritages spirituels. Déplorant l’adoption d’une ultra-orthodoxie qui rigidifie pratiques et esprits, et critiquant le manque d’audace des institutions représentatives de la communauté juive, il en appelle à renouer avec un judaïsme qui connait à la fois la valeur de l’universalisme révolutionnaire et la richesse intellectuelle de la civilisation sépharade.
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« Sans les feuilles, je n’aurais pas commencé. » Le Berlin de Frédéric Brenner
Frédéric Brenner – Paru le
Après plus de quarante ans de reportages sur la vie juive dans le monde – ainsi qu’un film anthologique : Les derniers marranes – le grand photographe Frédéric Brenner a passé les trois dernières années à explorer Berlin, scène d’un vaste éventail d’expressions et de représentations du judaïsme. Zerheilt : Healed to Pieces est le nom de l’exposition au musée juif de Berlin, inaugurée en 2021, ainsi que du livre qui l’accompagne. On y trouve les photographies de figures fascinantes et emblématiques de l’étrangeté de la présence juive à Berlin aujourd’hui – à l’image de cette photographie d’un homme qui s’est fait tatouer les premières pages de Minima Moralia d’Adorno sur le dos. « Faire l’expérience de l’étrangeté », c’est une des formules de Frédéric Brenner pour définir son travail et c’est ce qui l’entraîne à publier ses images sans légende. Car elles sont pour lui des « béquilles qui ne disent rien d’essentiel et privent d’une connaissance par notre imagination ».
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