Témoignage
Parmi tous les courriers plus ou moins agréables adressés à la rédaction de K., une lettre nous a fait particulièrement chaud au cœur. Elle provient d’un de nos plus estimés collaborateurs qui, paradoxalement, vient de découvrir qu’il écrivait pour la revue.
À un dîner de famille, une réflexion antisémite, dite l’air de rien, vient rompre l’atmosphère festive, et précipiter la rupture. O. Bouquet nous propose ses variations sur le topos de « l’oncle raciste », en profitant pour interroger un pan de l’histoire familiale et nationale.
Notre cher collaborateur Karl Kraus nous a confié le fruit de son labeur estival : deux brèves inspirées par des événements dont la banalité lui a semblé lourde de sens. D’un parc viennois à un Hypercasher parisien, une courte phrase suffit parfois pour témoigner de la bêtise de l’époque ou, au contraire, pour exprimer avec justesse ce qu’elle a d’éreintant.
Cette semaine, nous vous proposons de (re)découvrir quelques témoignages écrits à la première personne pour K. Avec des textes de Ruben Honigmann, Yossef Murciano, Judith Lyon-Caen, Judith Offenberg, Ivan Segré, Gabriel Abensour et Frédéric Brenner.
Pour les juifs, la situation politique actuelle donne l’impression d’être pris dans un étau, comme s’il était impossible de se positionner sans se trahir. Dans ce texte, Judith Lyon-Caen témoigne de ce doute qui l’assaille et de la manière dont un simple petit « h » de trop peut venir inscrire l’impossibilité de s’en défaire.
À trente ans, Cléo Cohen est représentative d’un mouvement qui traverse une partie de la jeune génération sépharade : le désir de renouer, par-delà les silences et parfois les réticences de leurs parents et de leurs grands-parents, avec leur histoire arabe. Partie vivre en Tunisie – où elle a eu « l’impression de [se] sentir chez [elle] » – elle était dans la synagogue de la Ghriba quand a eu lieu l’attentat. Dans ce texte, elle témoigne de son angoisse pendant l’attaque, et surtout de la façon dont l’évènement est venu percuter son parcours. Elle dit l’antisémitisme terroriste, l’antisémitisme latent de la société tunisienne, l’antisémitisme qui interdit de reconnaître les juifs comme des victimes, et le grand silence, en Tunisie comme en France, au milieu duquel cet antisémitisme se déploie.
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Merci au mahJ de nous permettre d’utiliser sa photothèque, avec le voyage visuel dans l’histoire du judaïsme qu’elle rend possible.
La revue a reçu le soutien de la bourse d’émergence du ministère de la culture.