Reportages

Parti à la recherche de Sabbataï Tsevi, de sa tombe, de son héritage surtout, Benny Ziffer, journaliste et auteur israélien, nous invite à un étrange voyage au cœur des Balkans où la présence du faux messie juif continue d’infuser imperceptiblement les esprits. Le messie autoproclamé qui fonda une secte crypto-juive, puis se convertit sous la menace de mort à l’islam, nous y a légué quelque chose de joyeux, une légèreté religieuse qui par les temps qui courent nous soulage. Une autre manière de visiter l’Albanie.

Victime collatérale du Brexit, la communauté juive d’Irlande du Nord, fondée en 1870, pourrait ne pas passer le siècle et demi d’âge. En effet, l’accord du Brexit et son protocole nord-irlandais, combinés aux accords de paix de 1998 conclus à la fin des “Troubles” (connus sous le nom de Good Friday Agreement), ont créé une nouvelle frontière douanière, sur la mer. Une frontière qui menace l’approvisionnement en nourriture casher de la centaine de Juifs vivant encore dans la région de Belfast. Comment une petite communauté vieillissante s’est évertuée, dans une situation rocambolesque, à trouver une solution ?

Un collectif d’artistes et de militants viennois a ravivé l’année dernière le débat autour de la statue de Karl Lueger, maire antisémite du parti Chrétien-Social de la capitale autrichienne entre 1897 et 1910, que Hitler considérait comme l’un des plus grands « maires allemands de tous les temps ». Liam Hoare revient pour K. sur cette querelle mémorielle, qui agite encore à ce jour la vie politique de Vienne.

La communauté juive d’Islande est à la fois jeune et très petite. Et pourtant, l’île située aux confins de l’Europe a une histoire riche en matière d’antisémitisme. Pour en savoir davantage sur cet apparent paradoxe, K. publie ici un texte troublant du chercheur Vilhjálmur Örn Vilhjálmsson. Il y raconte l’Islande, ses élites aux ascendances douteuses, ses relents antisémites… et ses quelques juifs.

Plus de 500 ans après l’expulsion des Juifs d’Espagne, et à la surprise générale, le parlement espagnol a adopté en 2015 une loi visant à réparer cette « erreur historique » en permettant aux descendants d’expulsés d’adresser une demande de naturalisation. La réalisatrice Juliette Senik avait alors décidé de poser sa caméra dans le bureau du consulat d’Espagne à Paris et de suivre l’officier d’état-civil chargé d’accompagner les demandes de naturalisation…

Le journaliste américain Abe Silberstein a été frappé, lors du dernier cycle de violence israélo-palestinien de mai dernier, par l’expression de l’antisémitise qui, sous la forme qu’elle a prise à cette occasion, manifestait un climat politique nouveau. Son texte pour K. témoigne de ses interrogations et d’une ambiance qui lui fait craindre que quelque chose de similaire à la situation européenne s’installe aux Etats-Unis.

Lors de l’affrontement avec le Hamas, le chancelier conservateur autrichien Sebastian Kurz a fait hisser le drapeau israélien sur les bâtiments gouvernementaux. Après avoir gouverné avec l’extrême droite, Kurz dirige maintenant une coalition avec les Verts. À l’inverse d’autres leaders d’Europe centrale qui écartent les responsabilités historiques de leurs nations, Kurz tient un discours limpide sur l’implication autrichienne dans la Shoah. Au sein de la communauté juive, la satisfaction prévaut. Mais des personnalités juives emblématiques restent à l’écart de cet engouement pour Kurz.

Le monument dédié à la mémoire des victimes de la Shoah prévu pour être installé à Zagreb dans les mois qui viennent est terminé, mais encore conservé dans trois usines différentes. Il faut dire que la controverse, qui témoigne d’une mémoire croate ambiguë à l’égard du passé oustachi et de ses crimes pendant la guerre, est toujours en cours. Que faut-il inscrire sur le monument ? De quel message doit-il être le porteur ?

David Hirsh raconte la controverse qui flambe depuis quelques semaines autour de David Miller, du nom de ce professeur de sociologie à l’université de Bristol, pour qui « la sphère publique britannique est prise d’assaut par l’État d’Israël et ses défenseurs ». Un récit qui permet de revenir sur la question de l’antisémitisme qui gangrène une partie de la gauche britannique depuis des années.

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Merci au mahJ de nous permettre d’utiliser sa photothèque, avec le voyage visuel dans l’histoire du judaïsme qu’elle rend possible.

La revue a reçu le soutien de la bourse d’émergence du ministère de la culture.