Politique
Cet été, K. vous propose de retrouver chaque semaine une sélection de six textes, déjà parus dans nos pages, mais rassemblés pour l’occasion autour de quelques thématiques phares. Cette semaine, nous vous proposons de (re) découvrir le travail de K. sur les mots du conflit. Avec des textes de Bruno Karsenti, Julia Christ, Danny Trom, Diana Muir, Hussein Aboubakr Mansour et David Lemler.
Que signifie pour une nation d’exister ? À partir de la position de Milan Kundera – disparu il y a exactement un an – et du mouvement de résistance culturelle à la dissolution dans le totalitarisme soviétique, Danny Trom interroge la différence qu’il y a entre les rêves nationalistes de puissance et l’irréductible revendication d’un esprit national (et européen). N’y-aurait-il pas là un enjeu pour l’avenir d’Israël ?
Au Canada, une nouvelle page de l’antijudaïsme est en train de s’écrire pour Ben Wexler, étudiant en dernière année à l’université McGill de Montréal, qui observe avec inquiétude les manifestations anti-israéliennes secouant sa ville natale. Ces manifestations ont souvent basculé dans un « antisémitisme manifeste » : en novembre dernier, une synagogue située dans la banlieue de la ville a ainsi été la cible d’une bombe incendiaire. Pour Ben Wexler les 300 000 Juifs du Canada — qui forment une des communautés les plus importantes de la diaspora — subissent un curieux enchevêtrement d’antisionisme et d’antisémitisme. Ils y sont assimilés à des « colons »…
À écouter certains, le RN ne serait plus antisémite et les juifs voteraient en grande majorité Bardella. Retour sur, à la fois le sentiment de danger dans lequel vivent les juifs de France, et la stratégie de communication du parti de Marine Le Pen.
Sans rien changer à sa matrice idéologique, l’extrême droite a su faire du soupçon qui pesait sur elle une force – celle d’assumer ce qu’elle fait et de contrôler ce qu’elle dit –, aidée en cela par des adversaires qui, plutôt que d’assumer leur responsabilité politique, se réfugient dans des postures enfantines : « on ne savait pas… »
Au cours des élections législatives, la question de l’antisémitisme s’est trouve placée au centre du débat politique. K. se devait de s’y positionner. Deux voix juives, celles de Bruno Karsenti et de Danny Trom, s’articulent et se répondent ici. Mais qu’on ne s’y trompe pas : il ne s’agit pas de faire tenir à chacun un pôle du dilemme électoral, mais bien plutôt de le saisir à deux niveaux différents…
« Outrage », « infamie », « affront ». L’accusation d’antisémitisme portée contre la FI a éveillé la susceptibilité d’un groupe d’intellectuels organiques. Ces derniers ont publié une tribune dans le média de gauche Au poste dans le but de récuser de la « manière la plus sérieuse et précise possible » cette incrimination.
Depuis qu’y durent les mobilisations étudiantes en soutien à Gaza, les universités sont devenues l’objet de toutes les curiosités médiatiques et politiques. Mais comment la situation se présente-t-elle quand on l’observe de l’intérieur ? Un étudiant, familier du monde militant, nous livre son regard sur ce qui s’est passé dans les facs, sur les forces en présence et les ambiguïtés qui traversent la mobilisation pro-palestinienne.
Le résultat du sionisme réalisé, c’est-à-dire l’accès à la souveraineté politique, a aussi signifié pour l’État des juifs la nécessité d’exercer une violence. Dans ce texte, Danny Trom revient sur les difficultés à assumer cette violence infligée, et sur son articulation avec la violence subie par les juifs. Comme si, après la révolution sioniste, les juifs ne pouvaient qu’osciller dans leur rapport à la violence.
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Merci au mahJ de nous permettre d’utiliser sa photothèque, avec le voyage visuel dans l’histoire du judaïsme qu’elle rend possible.