Il n’y a pas si longtemps, l’antisémitisme se manifestait avec une évidente clarté : « Mort aux Juifs » criaient des hommes aux crânes rasés tatoués de croix gammées. Les choses semblent désormais s’être opacifiées, si bien que la qualification de l’antisémitisme suscite des polémiques sans fin. L’université en est notamment le théâtre régulier, puisque de nombreux étudiants juifs perçoivent l’atmosphère entourant les mobilisations antisionistes comme menaçante pour eux, mais en peinant à convaincre l’administration de la justesse de cette perception. Et après tout, la question qui leur est renvoyée est légitime : pourquoi êtes-vous si certains qu’il s’agit d’antisémitisme, quand personne ne parle de cibler les juifs en tant que tels ? Pour éclaircir ce problème, Valérie Boussard, professeure de sociologie à Paris Nanterre, a mené l’enquête auprès de ces étudiants juifs qui se sentent de moins en moins chez eux à l’université.
L’État d’Israël a-t-il besoin de la permission des nations pour exister ? C’est du moins ce qu’Emmanuel Macron aurait laissé entendre en Conseil des Ministres. Car si on insiste sur la nécessité de se souvenir qu’Israël doit sa naissance à une décision de l’ONU, c’est qu’on pense que son existence est conditionnée par le bon vouloir de la communauté internationale. Or, c’est là non seulement commettre une faute diplomatique, mais acter que l’on ne comprend pas cet État et l’histoire dont il est le produit. Gabriel Abensour, échauffé par la balourdise de notre Président, tenait à le rappeler : la réalisation du projet sioniste a justement signifié la possibilité d’une existence juive qui ne dépende du bon vouloir de personne.
Nous rendons cette semaine accessible un article publié en mars 2024 sous forme de podcast. Vous pourrez désormais – alors que la mort de Yahya Sinwar donne à espérer la débâcle du Hamas et la fin de l’offensive israélienne à Gaza –, redécouvrir, en version audio, le texte de Bruno Karsenti « Gaza : comment (s’)en sortir » lu par la comédienne Roxane Kasperski.