7 octobre
Le massacre du 7 octobre 2023 a provoqué un séisme dont l’onde de choc n’a pas fini de traverser le monde juif. En Israël, il a réactivé le spectre du pogrom que l’État devait rendre impossible ; en diaspora, il a révélé la fragilité d’une sécurité que l’on croyait acquise. L’historien Jacques Ehrenfreund interroge ce que cet événement dit de notre temps : la fin de l’après-Shoah, la dissolution des repères moraux européens, et la persistance d’une hostilité que l’histoire semblait avoir disqualifiée.
Le 7 octobre n’a pas seulement été importé dans les débats européens : il s’y est réfléchi, révélant la crise interne d’une Europe incertaine de son héritage post-Shoah et post-colonial, et désormais divisée entre trois récits inconciliables — l’occidentaliste, l’anticolonial et l’européen. Au cœur de cette fracture, deux questions obsédantes : que reste-t-il de l’Europe, si elle ne sait plus reconnaître ce que signifie, ici comme là-bas, la résurgence de l’antisémitisme ? Mais aussi, que reste-t-il du sionisme comme projet européen, si la réponse qu’il a donné à l’antisémitisme en termes de droit des peuples lui échappe tout autant?
Qu’est-ce que « l’invalidation traumatique » ? Selon les psychologues Miri Bar-Halpern et Jaclyn Wolfman, c’est un concept qui pourrait décrire adéquatement les effets subjectifs du 7 octobre sur la psyché de nombreux juifs. Leur travail important nous est ici présenté par la psychologue clinicienne Céline Masson.
Cet été, K. vous propose de retrouver chaque semaine une sélection de cinq textes déjà parus dans la revue. Nous avons choisi pour commencer quelques-uns des articles les plus lus depuis le début de l’année 2025 : un ensemble hétéroclite donc, mais révélateur des préoccupations de nos lecteurs.
Shiri, Ariel et Kfir sont enterrés aujourd’hui même, mercredi 26 février 2025. De quel espoir la famille Bibas avait-elle été le nom ? Et qu’est-ce qui s’est joué dans le geste d’arrachage des affiches donnant à voir leurs visages, comme ceux de tous les otages dans l’espace public ? Alors que douleur et se mêlent une fois découvert l’assassinat des enfants Bibas et de leur mère, Bruno Karsenti interroge leur destin dans l’horizon de la persistance de la vie juive, et du combat qu’elle suppose.
Panorama sur le tumulte provoqué par le 7 octobre dans le monde universitaire s’imposait — avec les points de vue d’Eva Illouz, Mona Khoury, Daniel Solomon, Bruno Karsenti, Julia Christ et Tal Rosenthal.
La découverte des corps des six otages tués par le Hamas, alors que Tsahal s’approchait du repaire où ils étaient détenus, revêt un sens profondément contradictoire.
Sur un versant, se manifeste aux yeux de tous le type d’ennemi que combat effectivement Israël : un mouvement dont le but est d’assassiner des juifs, un par un et le plus possible….
Cette semaine, nous vous proposons de (re) découvrir les textes de K. à propos de la symbiose judéo-américaine. Et de sa dégradation ? Avec des textes de Jean-Claude Milner, Mitchell Abidor, Elie Petit et Christian Voller.
Cet été, K. vous propose de retrouver chaque semaine une sélection de six textes, déjà parus dans nos pages, mais rassemblés pour l’occasion autour de quelques thématiques phares. Cette semaine, nous vous proposons de (re) découvrir le travail de K. sur les mots du conflit. Avec des textes de Bruno Karsenti, Julia Christ, Danny Trom, Diana Muir, Hussein Aboubakr Mansour et David Lemler.
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