L’arrivée impromptue de la famille Nétanyahou un jour de l’hiver 1959 sous le toit de la famille de Ruben Blum fait vaciller la vie du jeune professeur d’histoire dans une université de province de l’Etat de New York. Mais comment comprendre cet événement explosif que le romancier américain Joshua Cohen met en scène sans nous en livrer la clé ?
« Je m’appelle Ruben Blum et je suis historien, oui, c’est ça historien » — telle est la phrase inaugurale du roman Les Nétanyahou de Joshua Cohen. Se remémorant ses années d’études dans l’immédiate après-guerre lorsqu’un professeur malintentionné lui lança « Blum vous dites ? Donc juive, votre histoire », le narrateur du récit, professeur désormais à la retraite, nous confie que « Non, moi je suis spécialiste de l’histoire américaine, du moins l’étais-je ». Pourquoi donc, l’affirme-t-il au passé ? On ne le saura pas. Voilà pourtant très exactement l’énigme du roman de Cohen, si du moins l’on consent à le lire politiquement. Heureusement, dans ce prologue, le narrateur nous fournit lui-même une piste qu’il nous faudra suivre, même lorsqu’elle s’ensable dans le cours du récit. Cette piste s’ouvre immédiatement, au moment même où l’historien désabusé médite sur son propre désarroi : « Nous [les historiens ] sommes les seuls à nous transformer en notre objet d’étude : nous vieillissons, nous jaunissons, nous nous flétrissons et devenons aussi fragiles que les matériaux que nous analysons, jusqu’à ce que nos vies se laissent happer par le passé et deviennent la substance même du temps. À moins que ce ne soit le juif en moi qui parle… ». Alors voici la question qui se pose au lecteur de Joshua Cohen : qu’est-ce qui est venu happer Ruben Blum pour dissoudre sa vie d’historien, la vider de sa substance, pour le projeter sur un plan où le temps historique semble aboli ?
« Les Nétanyahou » est à la fois le titre du roman de Joshua Cohen et de l’événement qui a fissuré le parcours biographique de Ruben Blum. Et l’on imagine alors la déception de ceux qui anticipaient que le romancier y règle des comptes avec le réprouvé, souvent détesté, Benjamin Nétanyahou. Car l’ancien premier ministre figure dans le récit comme l’un des trois rejetons de Benzion Nétanyahou, historien né à Varsovie en 1910 sous le nom de Mileikowsky, militant sioniste dans la mouture que lui donna Jabotinsky, grandi en Palestine mandataire, docteur en histoire d’une université américaine, ostracisé par l’académie israélienne, en quête d’un poste de professeur alors qu’il est déjà un père de famille d’âge mûr. Le récit peut se ramasser en quelques lignes. L’annonce de la venue, fin décembre 1959, du docteur Benzion Nétanyahou, spécialiste des juifs de la Péninsule ibérique médiévale, candidat à une chaire d’histoire dans une petite université provinciale de l’État de New York, trouble Ruben Blum, jeune professeur d’histoire économique des États-Unis, qui y enseigne et ambitionne, sans passion mais avec un professionnalisme anxieux, de s’intégrer dans un monde académique étriqué et ennuyeux, en effaçant autant que possible qu’il est juif. Chargé par la faculté — parce qu’il est historien et juif de surcroit — d’accueillir le candidat Nétanyahou, avec lequel il ne nourrit a priori aucune affinité, Blum s’acquitte de cette tâche avec réticence. Mais l’accueil poli vire à la catastrophe burlesque, puisqu’il s’avère que Benzion Nétanyahou, imbu de lui-même, sans gêne, méprisant et autoritaire, est accompagné d’une furie pour épouse et flanqué de trois gosses mal élevés. L’hôtel du bourg étant complet, la famille Néthanyahou, envahissante, s’impose sous le toit des Blum. Rentrant tardivement du cocktail qui clôture les deux leçons probatoires du candidat à la faculté, les couples Blum et Nétanyahou retrouvent la maisonnée, soigneusement tenue par l’épouse Blum, ravagée par le triplet sauvage, alors que l’aîné de la fratrie Nétanyahou et la fille des Blum (adolescente, chargée de les surveiller, qui n’a pour seule ambition dans la vie de se faire refaire le nez) se font surprendre nus au lit.
Derrière le comique de situation qui rappelle parfois les Marx Brothers, Joshua Cohen déploie une fresque du judaïsme américain de l’après-guerre, composé de juifs émigrés encore calés sur la forme de vie juive de l’Europe de l’Est (les parents de Ruben Blum) et ceux, déjà parfaitement intégrés, qui participent de cette symbiose judéo-américaine en formation (les parents d’origine allemande de son épouse Edith). Le père de Ruben considère le pays où il a échoué avec suspicion car l’expérience lui a enseigné que la défiance est un gage de réalisme. Renfrogné, d’une humeur également mauvaise, agité, il est imperméable aux promesses de l’Amérique, tandis que le beau-père de Ruben, enthousiaste, fier de sa réussite, lui prodigue des conseils de bricolage comme si cette activité était la clé, à portée de main, du rêve américain. Ruben Blum, tourmenté, se meut maladroitement dans sa dynamique ascensionnelle: le doyen de sa faculté lui fait sentir qu’il demeure un intrus, sa belle-mère, snob comme l’est une bourgeoise parvenue, le méprise parce qu’il installe sa famille dans un bled perdu de cul-terreux pour un salaire minable, et ses propres parents, qui vivent modestement et fréquentent la shul de leur quartier new-yorkais, ne comprennent rien à sa carrière. La plongée aussi fortuite que contrainte du professeur Blum dans le dossier de candidature de Benzion Nétanyahou, pauvre en publications mais parsemé de fulgurances, déclenche un processus dont le lecteur cherche à saisir la logique.
C’est ici que ce roman juif-américain, pour nous d’abord si familier, se fait unheimlich, étrange. Car l’ouragan qui souffle dans la paisible maison des Blum, déclenché par cette horde d’Israéliens malotrus qui en ravage la disposition intérieure, n’est que la face extérieure, visible, de la tornade qui souffle dans la tête du professeur Blum. Mal à l’aise dans sa vie professionnelle et familiale, inquiet de nature, Ruben Blum navigue péniblement entre le doyen de la faculté, hypocritement bienveillant, artificiellement amical mais manipulateur et naturellement alcoolique, une épouse insatisfaite, boudeuse, qui lui refuse toute marque d’affection, une belle-mère accusatrice, vouée à l’accumulation de biens matériels et culturels, son propre père, rugueux et sceptique, la tête encore plongée dans le monde dangereux du ghetto de l’Est, et une fille narcissique et délurée qui vit mal son déménagement imposée dans une campagne peuplée d’ouvriers mineurs et de fermiers. Alors, réitérons la question : quelle est la nature de ce déchaînement intérieur, dans la maisonnée et dans la tête de Blum, déclenché par le débarquement éclair des Nétanyahou ? Contrarié de devoir examiner un dossier parce qu’il se sait incompétent en histoire médiévale, parce qu’il doit jouer le juif de service, Ruben Blum est fasciné par le personnage dès qu’il se plonge dans le dossier, au point d’y passer des nuits blanches. L’historien prudent et méthodique reçoit les assertions péremptoires de Nétanyahou comme autant de flèches décochées dans sa direction, sans qu’il ne parvienne, ni d’ailleurs le lecteur, à identifier ce qui précisément se trouve atteint.
Benzion Nétanyahou insinue comme un point de repère extérieur, étranger à la carte mentale qui balise la trajectoire de Blum. Joshua Cohen laisse entendre que la traversée inopinée des Nétanyahou dans le monde des Blum, a, telle une météorite, percuté et dévié de sa course l’itinéraire bien réglé de ce professeur d’histoire qui s’est trouvé un confortable filon dans le domaine en friche de l’histoire fiscale américaine. Mais que distille précisément Nétanyahou dans ses écrits, qu’insuffle-t-il lors de sa courte visite en tête à tête à son hôte, ou à l’occasion des deux leçons devant les collègues, ceux de la faculté d’histoire et ceux de la faculté de théologie (protestante), pour que Blum vacille ? Aux professeurs de théologie qui pensent qu’un juif pourra faire double emploi en enseignant aussi la critique biblique — naïveté et pragmatisme d’une Amérique chrétienne qui ignore tout des juifs, les rabat sur une authenticité biblique — Nétanyahou explique vertement qu’il n’existe pas théologie juive, que dieu n’est qu’un personnage d’une épopée nationale. Et devant le parterre d’historiens, son ton se fait théologique, à tout le moins destinal, et méprisant pour la discipline historique : les juifs n’ont rien à voir avec l’histoire chrétienne si ce n’est qu’ils y sont immergés malgré eux ; l’histoire telle qu’elle se pratique est un pur produit du christianisme de sorte qu’il convient de raconter l’aventure des juifs autrement. Le récit juif est cyclique, martèle Nétanyahou. Même lorsque les juifs s’intègrent dans la société environnante, ils finissent par s’en désynchroniser, souvent de force, retrouvant alors leur chemin singulier, immuable, celui d’un peuple sur lequel le cours du temps n’a pas prise. L’expulsion des juifs de la Péninsule ibérique, puis la persécution des conversos, en sont la preuve, assène-t-il, tandis que la Shoah n’est qu’une réplique particulièrement virulente et donc un condensé final du même sempiternel mécanisme. Conclusion de Benzion Nétanyahou, qui fut le secrétaire de Jabotinsky aux États-Unis dans les années 1930 et dont il reprit la mission d’activiste sioniste-révisionniste dans Amérique d’après-guerre: face au danger qui gronde il faut que les juifs quittent l’Europe, édifient à la hâte, dès à présent, une nation en Palestine en s’imposant par la force si nécessaire, et à présent qu’un État juif existe, il convient d’œuvrer à le consolider, quitte à le militariser, afin de faire face à l’hostilité. Surtout, il faut que les juifs opèrent une révolution intérieure, que le peuple rejoigne impérieusement le point d’amorce de son aventure collective, en se territorialisant dans le berceau qui l’a vu naître, en s’assemblant et en s’étatisant, afin de refermer définitivement le cycle catastrophique de l’exil. Tel est l’unique objectif grandiose, à tout le moins réaliste, qui mérite tous les sacrifices.
Ruben Blum écoute, en silence. Il déteste ce propagandiste qui n’aborde la matière historique qu’à des fins politiques et pourtant il est aimanté par l’audace, la hutzpa, de Nétanyahou qui, sans complexe aucun, prend de haut son public d’historiens chrétiens ou de théologiens, ce qui pour l’impétrant revient au même, et n’a cure de l’impression qu’il dégage auprès du jury qui décidera pourtant de son sort. Ruben Blum n’avait-il pas été alerté par la longue missive d’un collègue israélien disant espérer vivement que le dangereux Nétanyahou trouvera un poste n’importe où, pourvu que ce soit ailleurs qu’en Israël, car l’énergumène est en somme une réminiscence de cette figure du juif doué mais déviant et incontrôlable, ce genre de personnage que la communauté traditionnelle d’antan subventionnait sans autre but que de le neutraliser ? Et, effectivement, Nétanyahou est incontrôlable, il se lance, sans notes, à l’assaut du public, tel un tank de Tsahal. L’historien, si ce métier à un sens lorsqu’il s’agit des juifs, n’est rien d’autre qu’un sismographe qui enregistre les secousses jusqu’à la conflagration finale. Car passé et présent se fondent et se confondent, l’un éclairant l’autre en un jeu de renvoi qui annule le temps historique pour ne dégager finalement qu’un espace pour l’action politique imminente, lâche Nétanyahou devant un auditoire apathique, affable ou indifférent, absorbé par les petites affaires de l’université.
Mais Blum, lui, encaisse. La plaidoirie de Benzion lui sape le moral. Le souffle de la bombe épistémologique balaye simultanément l’assurance de l’historien de métier et sa vision commune, très peu politique, celle d’un monde plat, horizontal, où les juifs se dissolvent dans l’épopée américaine qui n’a pourtant plus que le nihilisme pour horizon, ne laissant à Ruben Blum que sa morne vie privée pour consolation. L’audace de Nétanyahou ramène alors Blum à sa condition d’historien sans envergure ou plutôt à la petitesse du métier d’historien dès lors qu’il n’est pas animé politiquement. Et Benzion Nétanyahou, entièrement délié de toute stratégie d’intégration, renvoie Blum à sa prudence anxieuse, son conformisme, son besoin de plaire aux goyim, sa soumission au doyen qui lui intime de jouer le père Noël au nom de la tradition de l’université. Lorsque Blum, abasourdi par la leçon publique du candidat, par sa portée que lui seul capte, et par son culot, lui confirme sur le chemin du retour que son recrutement est moins qu’assuré, Nétanyahou s’inquiète nonchalamment de sa rémunération pour la leçon qu’il a daigné dispenser, avant de traiter Ruben Blum de juif de cour, de larbin du pouvoir, qui un jour sera balayé par le vent de l’histoire. La météorite Nétanyahou, mixte improbable de schnorrer pathétique et de sioniste exalté, aussi hautain, infecte, et parfois ridicule soit-il, laisse Blum esseulé face à la déprime de sa femme et à la sottise de sa fille. Il éprouve la vacuité de son existence.
Avec la destruction de la coquette maison des Blum, surtout du premier téléviseur fièrement acquis, c’est certes le rêve américain que Joshua Cohen étrille dans son roman, mais c’est surtout l’idylle judéo-américaine qui se fissure à mesure que l’on avance dans le récit. Joshua Cohen semble vouloir nous dire, sans pathos, sur un mode comique, à travers la confrontation fortuite et explosive des deux familles, que la symbiose judéo-américaine, comme celles du passé, judéo-allemande ou judéo-française, finira inexorablement par se désintégrer. Alors que Philippe Roth était le romancier des juifs si confortablement lovés dans cette nouvelle Terre promise — Roth pour qui la tentation dystopique du Complot contre l’Amérique prenait la forme d’une réassurance — Joshua Cohen nous livre peut-être ici le premier roman du doute judéo-américain. On suppose que dans la conjoncture actuelle qui clive le pays entre une société réactionnaire dont Trump est le porte-voix et un camp progressiste submergé par les dérives incubées dans une Université en perdition, deux mondes opposés qui saturent un espace devenu peu accueillant pour les juifs, Joshua Cohen hésite. Il nous informe, en fin de roman, que Ruben Blum est un double de Harald Bloom, l’éminent critique littéraire, son ami qui lui confia peu avant sa mort l’anecdote ici relatée, bien que le portrait de Blum ne doit rien à Bloom, tandis que les Nétanyahou sont vraiment les Nétanyahou, sans écart aucun, ce Benzion qui finira par obtenir une chaire à l’université de Cornell, auteur d’une monographie remarquée sur don Isaac Abravanel tirée de sa thèse d’histoire, et d’une étude monumentale sur l’origine de l’Inquisition en Espagne. Et il est vraiment le père de ces trois fils dont deux contribueront à l’épopée de l’État d’Israël, Benjamin en tant que premier ministre d’une longévité hors normes, son frère aîné Jonathan, chef du commando de Tsahal qui tomba en héros lors de l’opération Entebbe. Mais la fille de Blum, précise Cohen, celle qui se fit surprendre au lit avec l’audacieux Jonathan, n’est nullement la fille de Harald Bloom, elle est une jeune fille du Bronx accueillie dans sa maison à l’époque. Aussi, le roman de Cohen prend l’allure d’une comédie d’action hybride mêlant animation ou images de synthèse et prises de vue réelles. Le roman est comme recouvert d’une patine de technicolor, alors que c’est bien de l’Amérique d’aujourd’hui dont il est question. Le trouble qui s’insinue dans l’alliance judéo-américaine, l’écrivain le saisit sur le vif. Le plus réel, ce sont indubitablement les Nétanyahou, ceux que nous connaissons, ceux que nous devons détester, tandis que la famille américaine est synthétique, nous y reconnaissons le teneur d’expériences juives, et à ce titre, elle s’anime pour nous plonger dans un dilemme que Joshua Cohen à l’élégance de soulever de manière burlesque, sans nous indiquer de voie de sortie.
Peut-être est-ce alors à travers la fausse fille des Blum que le dilemme de Cohen prend un tour aigu, sombrant dans une crise sans issue. Le nez de la fille Blum, en attente de rectification, sera finalement remodelé suite à cet accident cocasse où son grand-père paternel, impatient, le fracture par accident en forçant la porte de la chambre de l’adolescente retranchée, rendant l’opération non pas esthétique, différée tel un idéal atteignable moyennant finance, mais médicale, urgente. L’intégration des juifs dans leur environnement est douloureuse et paradoxale. Car si Ruben Blum est déstabilisé par Benzion Nétanyahou, c’est que Joshua Cohen a profondément médité la vision de celui que nous aimons aborder en propagandiste rustique du sionisme révisionniste. À l’ère post-Shoah, le propos supposément délirant de Benzion Nétanyahou prend une tournure non pas surréaliste mais hyperréaliste. Du moins, Joshua Cohen nous rend-il palpable l’irrésistible impact de ce sionisme qui prend son impulsion dans le danger éprouvé, ce sionisme élémentaire que les juifs post-Shoah, même aux États-Unis, ont, consciemment ou non, métabolisé et qui colorie imperceptiblement leur existence, aussi heureuse puisse-t-elle paraître. Ici, le lecteur européen de Cohen assiste au spectacle sidérant d’un monde juif américain qui doute, comme si l’expérience de la précarité européenne avait désormais atteint l’Amérique — inquiétude que Daniel Mendelsohn a récemment confessée à K.
Lorsque Joshua Cohen reprend la main à la fin du roman sous le titre Crédits & Bonus, pour s’enquérir de savoir cette fois-ci qui est vraiment la fille adolescente fictionnelle des Blum, en lui envoyant son manuscrit pour avis, Judy éructe, tel l’oracle d’un monde post-politique, que les juifs sont désormais du mauvais côté de l’histoire, qu’à l’heure où la planète brûle « toutes ces conneries juives » n’ont plus d’importance, qu’il ne demeure qu’un seul « peuple humain » et que « la gouine non binaire qu’elle est » viendra « danser à poil » sur la tombe de la littérature dont le récit de Cohen — son « livre » écrit-elle entre guillemets — est un avatar périmé. Alors, le lecteur, à l’instar de Ruben Blum, se retrouve lui aussi esseulé, coincé entre deux fulgurances, celle, mystique, de Benzion Nétanyahou qui veut arracher les juifs à leur perte programmée pour les rédimer, et celle non moins mystique de Judy qui dissout les juifs dans une humanité ne se connaissant plus que sous la modalité d’une multitude de corps sexués. Et l’on comprend à présent pourquoi l’historien — Ruben Blum qui l’est désormais au passé, et nous-mêmes qui vivons encore dans un monde historique en sursis — désaffecté, débranché d’un temps qui n’est plus ni scandé, ni vectorisé, ne trouve aucune destination. Devant l’alternative que dégage Joshua Cohen en fin de roman, nous ne formons plus que son public désorienté.
Danny Trom
Joshua Cohen, The Netanyahus: An Account of a Minor and Ultimately Even Negligible Episode in the History of a Very Famous Family, New York Review Books, 2021
Joshua Cohen, Les Nétanyahou, trad. Stéphane Vanderhaeghe, Paris, Grasset, 2022.