Zemmour

Comment, en quelques mois, un leader juif d’extrême-droite, a-t-il pu susciter en sa faveur un large mouvement d’adhésion ? Et pourquoi nombre de Juifs français – dont la quantité est sans doute difficile à évaluer, mais qui seront toujours trop – peuvent-ils envisager de voter pour le nationalisme intégral qu’incarne ce candidat à l’élection présidentielle ? A quelques jours du premier tour de cette dernière, la rédaction de K. revient sur un phénomène que l’on considère notamment comme un affront fait à l’expérience juive.

Comment caractériser le zemmourisme ? Le philosophe Gérard Bensussan considère la manière dont Eric Zemmour s’affirme comme Juif-berbère et nostalgique de l’israélitisme, interrogeant la vision de l’histoire qui sous-tend la nostalgie aveugle du polémiste en même temps que son adoration de la force. Dans son texte pour K., il pointe ce qui lui apparait comme une curieuse affinité du candidat de « la Reconquête » avec une forme de marxisme éculée qui imprègne aussi en profondeur l’idéologie de la gauche radicale.

Que recouvre le phénomène Zemmour ? La popularité croissante du tribun nationaliste mérite d’être remise à sa vraie place : celle du conflit des identités qu’on a laissé enfler depuis au moins deux décennies, où aucune des positions en lutte n’a la légitimité à laquelle elle prétend.

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Merci au mahJ de nous permettre d’utiliser sa photothèque, avec le voyage visuel dans l’histoire du judaïsme qu’elle rend possible.

La revue a reçu le soutien de la bourse d’émergence du ministère de la culture.