Tunisie

À trente ans, Cléo Cohen est représentative d’un mouvement qui traverse une partie de la jeune génération sépharade : le désir de renouer, par-delà les silences et parfois les réticences de leurs parents et de leurs grands-parents, avec leur histoire arabe. Partie vivre en Tunisie – où elle a eu « l’impression de [se] sentir chez [elle] » – elle était dans la synagogue de la Ghriba quand a eu lieu l’attentat. Dans ce texte, elle témoigne de son angoisse pendant l’attaque, et surtout de la façon dont l’évènement est venu percuter son parcours. Elle dit l’antisémitisme terroriste, l’antisémitisme latent de la société tunisienne, l’antisémitisme qui interdit de reconnaître les juifs comme des victimes, et le grand silence, en Tunisie comme en France, au milieu duquel cet antisémitisme se déploie.

Le départ des Juifs de Tunisie, généralement associé aux conséquences de la guerre des Six Jours, prend en fait racine dans un conflit tuniso-français, celui de la crise de Bizerte, en 1961. L’accusation de trahison formulée à l’encontre des Juifs de Bizerte, puis leur sauvetage in extremis inaugure le mouvement de départ, provoquant la disparition rapide de la présence juive dans le pays.

Avec le soutien de :

Merci au bureau de Paris de la Fondation Heinrich Böll pour leur coopération dans la conception du site de la revue.

Merci au mahJ de nous permettre d’utiliser sa photothèque, avec le voyage visuel dans l’histoire du judaïsme qu’elle rend possible.