Comprendre “l’invalidation traumatique” vécue par les Juifs après le 7 octobre

Présentation de l’article « Traumatic Invalidation in the Jewish Community after October 7 »

 

Qu’est-ce que « l’invalidation traumatique » ? Selon les psychologues Miri Bar-Halpern et Jaclyn Wolfman, c’est un concept qui pourrait décrire adéquatement les effets subjectifs du 7 octobre sur la psyché de nombreux juifs. Leur travail important nous est ici présenté par la psychologue clinicienne Céline Masson.

 

Frank Auerbach (1931-2024), « Head of E.O.W. IV », WikiArt

 

« L’invalidation traumatique au sein de la communauté juive après le 7 octobre 2023 », tel est le titre de l’article de Miri Bar‑Halpern et Jaclyn Wolfman publié en mai 2025 dans le Journal of Human Behavior in the Social Environment. Les deux psychologues mettent un nom sur une réalité souvent méconnue : l’invalidation traumatique (traumatic invalidation). Il s’agit du déni de la souffrance induite par le traumatisme vécu par les communautés juives après les crimes de masse du 7 octobre 2023 (nommés encore razzia pogromiste). Les deux thérapeutes spécialistes du psychotraumatisme rapportent les témoignages de personnes qui, au lieu d’être écoutées avec « compassion et attention », ont été confrontées à des réactions de gêne, de silence ou de mépris résultant d’un déni des atrocités commises le 7 octobre.

En France, les témoignages que nous, psychologues, psychiatres, recevons, indiquent que des personnes juives et même non juives[1] souffrent parfois davantage de ce déni de réalité que des événements du 7 octobre qui les ont bouleversées. Fortes de leur expérience clinique, les autrices considèrent que l’« invalidation traumatique » offre un cadre pertinent pour analyser les effets de l’antisémitisme sur la santé mentale de la communauté juive, notamment depuis le 7 octobre. Elles signalent une augmentation de 140% des cas d’antisémitisme aux États-Unis entre 2022 et 2023, avec un pic important après le 7 octobre (Anti-Defamation League[2]).

La délégitimation du récit empêche la reconnaissance de la souffrance et du traumatisme.

Que signifie « l’invalidation traumatique » ? Cette notion désigne la minimisation, la négation, la disqualification du vécu traumatique dont témoigne un sujet. Cette délégitimation de son récit et de ses émotions empêchent la reconnaissance de sa souffrance et de son traumatisme. Il y a parfois, comme nous l’avons constaté, une véritable annihilation de l’empathie. Les auteurs citent la psychologue et chercheur Melanie Harned[3], qui écrit que « Les comportements invalidants peuvent prendre de multiples formes, mais ils partagent une caractéristique commune : ils attaquent l’estime de soi et la valeur de la personne en lui faisant comprendre qu’elle est mauvaise, qu’elle a tort, qu’elle est inacceptable et indésirable »[4]. On appelle traumatisme psychique une expérience soudaine, très intense et disruptive – véritable choc qui change la vie de la personne – provoquée par une exposition à une menace qui atteint la vie physique et psychique sans que le sujet ait les moyens d’y faire face[5]. Habituellement, une personne victime d’un traumatisme suscite dans son entourage une forme d’empathie qui favorise l’aide et le soutien. En revanche, lorsque la souffrance est déniée ou minimisée, il devient beaucoup plus difficile pour la victime de bénéficier de cette aide.

Les deux thérapeutes observent que leurs patients, ainsi que leurs collègues juifs, ont dû affronter des réactions d’amis, de collègues ou d’institutions marquées par l’indifférence, voire par le refus de l’attention et de la compassion. Pire encore, ils se sont parfois heurtés au déni des atrocités du 7 octobre, dont l’impact les a atteints directement ou indirectement. Tous, sans exception, en ont éprouvé une profonde douleur.

Après le 7 octobre : déni, silence et typologie des invalidations

L’« invalidation traumatique » se manifeste par des silences gênés, voire dédaigneux, un détournement du regard, des rationalisations qui occultent la souffrance, une déformation des propos exprimés, des relativisations du vécu traumatique et de la douleur voire un déni de la réalité, des signes de lassitude, une neutralisation de la portée du vécu, une mise en concurrence de la souffrance, une banalisation des émotions exprimant cette souffrance. 

L’« invalidation traumatique » fondée sur l’identité juive peut se manifester de diverses manières : par des insultes telles que « sale sioniste », par des passages à l’acte, comme l’arrachement d’une mezouzah au chambranle de la porte d’un domicile ou encore par l’exposition répétée à des propos ou à des témoignages d’actes antisémites.

Le manque de reconnaissance – indifférence, déni ou soutien discret – provoque un sentiment d’abandon.

Les personnes confrontées à une invalidation traumatique sont exposées au risque de développer des symptômes de stress post-traumatique (SSPT) : intrusions, conduites d’évitement, fluctuations de l’humeur ou encore phénomènes de dissociation traumatique. L’ensemble de ces manifestations pouvant entraîner des répercussions psychologiques majeures, parfois lourdement invalidantes. 

Neuf formes d’« invalidation traumatique » sont identifiées, parmi lesquelles :

1. La négligence émotionnelle

C’est une forme d’invalidation traumatique majeure : il s’agit de nier ou d’ignorer la détresse d’autrui, en lui refusant soutien et reconnaissance, notamment lorsqu’il s’agit de la douleur associée à l’antisémitisme. Depuis le 7 octobre, de nombreux témoignages issus des campus américains illustrent ce phénomène. Des étudiants juifs relatent l’absence de réaction de leurs pairs face à leur angoisse ou à leur deuil, certains continuant « comme si de rien n’était » ou allant jusqu’à afficher des slogans favorables aux attaques. Des enseignants et des membres du personnel disent avoir ressenti un isolement profond : silence des collègues, justification des violences, peur de s’exprimer. Enfin, des administrations universitaires (Harvard, Stanford, entre autres) sont accusées d’avoir publié des déclarations minimisant ou relativisant l’attaque du 7 octobre et de ne pas avoir clairement condamné l’antisémitisme. Ce manque de reconnaissance – qu’il s’agisse d’indifférence, de déni ou d’un soutien privé trop discret – provoque un sentiment d’abandon et renforce la souffrance des personnes concernées. Les rapports (notamment de l’Anti-Defamation League) soulignent que la majorité des étudiants, juifs et non-juifs, jugent insuffisantes les mesures prises par leurs universités pour combattre les préjugés antisémites.

2. Critique systématique

La « critique systématique » est également une forme d’invalidation traumatique et se manifeste par des insultes, des accusations, des agressions ou des propos injurieux (« tueurs de bébés », « Zioterroriste », « juif stupide », « mort aux sionistes ») qui nourrissent une tension permanente. L’Anti-Defamation League (ADL) a enregistré en 2023 une hausse de 184 % des actes de harcèlement antisémites par rapport à 2022, avec une forte progression des discours de haine en ligne. On observe également des atteintes aux institutions et aux personnes (synagogues, centres communautaires, professeurs et étudiants accusés de « nettoyage ethnique » ou perturbés lors de conférences sans lien avec le conflit israélo-palestinien). À l’université, des étudiants, des enseignants comme des administrateurs, ont tenu des propos méprisants et essentialisants à l’égard d’étudiants juifs (clichés sur l’argent, accusation de prétendu privilège…), contribuant ainsi à instaurer un climat de défiance et un sentiment d’insécurité. 

3. Le traitement inégal

Concerne à la fois les occurrences de minimisation de la souffrance des civils israéliens et des otages dans la couverture médiatique, la stigmatisation des noms supposés juifs ou israéliens dans le cadre d’envoi de CV, la diffusion de matériel pédagogique pro-Hamas par le Massachusetts Teachers Association, le peu de soutiens aux étudiants juifs et israéliens à Stanford ou encore l’ignorance de plaintes pour violences antisémites à Harvard. 

4. L’ignorance (faire comme si la personne n’existait pas)

Autre forme d’invalidation traumatique, elle concerne le fait que des aspects de l’identité d’une personne soient rejetés, sa souffrance négligée ou ignorée, ce qui suscite un sentiment d’abandon et de trahison. Des organisations féministes sont restées silencieuses sur les violences sexuelles bien documentées du massacre du 7 octobre, elles ont parfois refusé de condamner ces violences ou ont tardé à le faire. Par ailleurs, des actes de vandalisme ont visé des affiches d’otages, autre façon d’ignorer la douleur des familles et d’effacer leurs récits. 

5. L’exclusion

Sur les campus universitaires, les étudiants ainsi que les enseignants juifs et israéliens ont été confrontés à une hostilité croissante, marquée par le harcèlement antisémite, l’ostracisme social et diverses formes d’intimidation. Cette exclusion s’est également traduite par l’annulation d’événements culturels consacrés à la culture juive. Par ailleurs, certains thérapeutes se sont retrouvés sur des listes noires en raison de leur nom à consonance juive.  

L’invalidation par le contrôle impose aux juifs de modifier leurs comportements, de dissimuler leur identité ou de renier leurs liens avec Israël pour être socialement acceptés.

6. La mauvaise interprétation (dénaturation des propos ou des sentiments)

La mauvaise interprétation consiste à attribuer aux juifs ou aux sionistes des intentions négatives ou hostiles, déformant leur identité et leurs engagements. Alors que pour une majorité de juifs, le lien à Israël est intrinsèque à l’identité juive, il est souvent diabolisé. Conférenciers ou enseignants assimilent le sionisme à une idéologie coloniale, à la violence, voire au génocide. Sur certains campus, des professeurs stigmatisent les étudiants juifs comme « colonisateurs » ou mettent en doute leur légitimité, allant jusqu’à tourner en dérision la mémoire de la Shoah. Dans l’espace artistique, exprimer la douleur du 7 octobre a été interprété comme de la « propagande impériale ». Enfin, des professionnels de santé ont vu leur compétence questionnée au motif qu’ils étaient juifs. Ces inversions accusatoires – qui présentent les juifs comme oppresseurs ou « colonisateurs blancs » – effacent la mémoire de l’Holocauste, voire annihilent l’histoire de la persécution des juifs, et nourrissent un climat de déshumanisation et de danger.

7. Le contrôle excessif

L’invalidation par le contrôle impose aux juifs de modifier leurs comportements, de dissimuler leur identité ou de renier leurs liens avec Israël pour être socialement acceptés. Sur les campus, cela passe par des attaques contre des symboles religieux (mezouzahs arrachées), des injonctions à ne pas paraître « trop juif » ou à condamner Israël pour s’intégrer. Cette pression concerne aussi certains espaces progressistes ou LGBTQ où même les Juifs qui se déclarent antisionistes peuvent être rejetés dans certains espaces queer, en raison de l’accusation récurrente selon laquelle tout Juif soutiendrait Israël. Le contrôle s’exerce également à travers la négation du ressenti juif : des slogans ou propos perçus comme antisémites par les intéressés sont relativisés ou niés par d’autres. Ces expériences contribuent à renforcer l’isolement et la marginalisation, en invalidant la légitimité des juifs à définir ce qui constitue pour eux une atteinte ou une menace. 

8. Le blâme (accuser ou rendre responsable de façon injuste)

Selon l’Alliance internationale pour la mémoire de l’Holocauste (IHRA), l’antisémitisme peut notamment se manifester par la tendance à blâmer les juifs individuellement ou collectivement, par exemple en leur imputant la responsabilité des actions menées par l’État d’Israël. Le blâme du gouvernement israélien devient le blâme de tous les juifs. Par exemple à l’Université de Stanford, on a pu entendre des manifestants crier aux étudiants juifs : « Sionistes, sionistes, vous ne pouvez pas vous cacher. Nous vous accusons de génocide ! ».

9. Le déni de la réalité

Un certain nombre de témoignages et de médias ont nié ou minimisé les violences sexuelles commises par le Hamas le 7 octobre et les souffrances des otages. Le déni de réalité est la dernière forme de l’invalidation traumatique. De nombreux rapports signalent des tentatives de nier ou de minimiser la gravité des attaques du 7 octobre, mettant en cause les témoignages vécus par de nombreux membres de la communauté juive. Le Washington Post (2024) souligne que, bien que l’attaque terroriste du Hamas du 7 octobre soit « l’une des mieux documentées de l’histoire », des théories complotistes se diffusent largement. Celles-ci vont de la minimisation des violences à l’accusation selon laquelle Israël aurait mis en scène les attaques pour justifier la guerre à Gaza, voire aurait enlevé ses propres citoyens, certaines rumeurs allant jusqu’à attribuer la responsabilité aux États-Unis.

Effets cliniques et leviers d’action

Après avoir établi cette typologie de neuf formes d’invalidation traumatique, les autrices proposent ensuite d’en décrire les effets. Elles citent Harned qui décrit six catégories de conséquences potentielles, à savoir le syndrome de stress post-traumatique qui se manifeste par des cauchemars, une détresse émotionnelle, des formes de dissociation, des conduites d’évitement, de l’hypervigilance, des troubles du sommeil, de l’irritabilité, de la culpabilité ou de la honte. Elle accentue la vulnérabilité émotionnelle et empêche toute régulation affective adéquate. Depuis octobre 2023, de nombreux étudiants et personnels juifs ou israéliens dans les universités américaines rapportent un sentiment d’isolement, d’insécurité face aux slogans hostiles et aux manifestations répétées. 

« Ils me détestent, et la seule façon pour eux de ne pas me détester est que je me déteste encore plus ». Des étudiants juifs participant à une étude ont décrit avoir accepté l’antisémitisme par un processus de normalisation pour mieux le supporter.

Deuxième effet, l’auto-invalidation qui serait une forme d’antisémitisme intériorisé impliquant la honte et le dégoût de soi. À Stanford, un étudiant a déclaré : « Ils me détestent, et la seule façon pour eux de ne pas me détester est que je me déteste encore plus ». Des étudiants juifs participant à une étude ont même décrit avoir accepté l’antisémitisme par un processus de normalisation pour mieux le supporter. Le manque de confiance dans son jugement est une autre conséquence de l’invalidation traumatique. La répétition de messages remettant en cause la validité des perceptions subjectives peut conduire le sujet à intérioriser l’idée que ses réponses ne sont pas fiables. Un tel processus d’invalidation favorise alors une hétéronomie psychique, caractérisée par une dépendance aux jugements d’autrui pour construire ses propres représentations et élaborer une opinion.

Normes irréalistes. Une enquête de l’American Jewish Committee a révélé que 27% des juifs américains ont évité de dévoiler leur identité lors de nouvelles interactions sociales. Par ailleurs, les étudiants américains ont indiqué qu’ils dissimulaient leur identité juive sur le campus. Un étudiant de Harvard a déclaré : « C’est beaucoup plus difficile pour les étudiants qui sont visiblement juifs. J’ai un ami qui porte une kippa et qui a été physiquement acculé par un groupe d’étudiants exigeant qu’il dénonce le soi-disant génocide [à Gaza] ». La dissimulation de l’identité juive par peur a également été documentée avec des professeurs qui ont supprimé leur affiliation juive de leurs profils en ligne, et certains étudiants israéliens qui se sont sentis si peu en sécurité qu’ils ont décidé de retourner en Israël.

Des incidents répétés d’invalidation traumatique, la critique, le blâme, l’inégalité, peuvent conduire à une insécurité omniprésente, à un sentiment chronique d’anxiété et de peur. Un habitant du Massachusetts, âgé de 69 ans, a décrit se trouver dans un « état d’inquiétude constant ». Un habitant du Vermont, âgé de 63 ans, a déclaré : « Je marche toujours les antennes en l’air [« antennas up »] (…) même quand je sais qu’il n’y a aucune raison de le faire ».

Le rejet peut engendrer un profond sentiment d’invalidité, marqué par la conviction de ne pas être digne d’existence ou d’être fondamentalement mauvais, accompagné d’un sentiment de honte. Chez certaines personnes juives, cela se traduit par des réactions émotionnelles ambivalentes allant d’une fierté identitaire renforcée à une honte de leur judéité ou de leur lien avec Israël. 

Jaclyn Wolfman & Miri Bar-Halpern

À l’issue de ce constat, les deux autrices formulent des recommandations afin de remédier à l’invalidation traumatique. Divers dispositifs peuvent contribuer à en atténuer les effets, dont l’efficacité reste à explorer dans le cadre de la communauté juive. Harned (2022) propose notamment de définir clairement l’invalidation traumatique, d’apprendre à dépasser l’auto-invalidation, d’adopter des normes réalistes, de restaurer la confiance en ses propres intuitions, de faire le deuil du rejet par les autres, de rechercher des environnements rassurants, et de recourir à des prises en charge psychothérapeutiques. Ces recommandations, adaptées au vécu spécifique des personnes confrontées à l’antisémitisme, ouvrent des pistes cliniques et préventives.

La littérature met en évidence plusieurs axes d’intervention pour limiter les effets délétères de l’invalidation traumatique chez les personnes juives confrontées à l’antisémitisme. Diminuer les comportements d’évitement, favoriser l’action et l’engagement (signalement, recours juridiques, participation communautaire), établir une relation thérapeutique sécurisante, identifier les déclencheurs, travailler l’exposition graduée et, si nécessaire, proposer une prise en charge psychiatrique. Pour les praticiens il est recommandé de connaître l’histoire juive, de décrypter l’antisémitisme et notamment l’antisémitisme contemporain, sortir de la logique binaire « j’ai raison/tu as tort ».

En France, les cliniciens juifs se trouvent particulièrement exposés, comme nous avons pu le constater au sein de la cellule psychologique de crise communautaire en France, coordonnée par Eric Ghozlan de l’OSE (réunissant psychologues, psychiatres et psychanalystes juifs) réactivée après le 7 octobre 2023. Par ailleurs, les autrices de l’article recommandent d’agir par l’éducation, en mettant en place des programmes spécifiques dans les écoles et à l’université afin de traiter l’impact de l’invalidation traumatique, de renforcer la résilience et de promouvoir des politiques de lutte contre l’antisémitisme. 

Des recherches seront nécessaires pour mesurer la prévalence de l’invalidation traumatique, tester l’efficacité des interventions, explorer les facteurs de protection (résilience, identité, soutien social) et développer des outils cliniques adaptés à la culture juive, incluant la prise en compte des traumatismes intergénérationnels.

Quatre mois après sa parution, l’article a été consulté 57 024 fois, un chiffre exceptionnel pour un article de revue scientifique. À titre de comparaison, les autres articles publiés à peu près à la même période dans cette revue ont été consultés en moyenne une centaine, parfois quelques centaines de fois, y compris ceux portant sur l’antisémitisme. Lors d’un entretien, Miri Bar Halpern m’a confié que de très nombreuses personnes lui avaient fait part du fait qu’elles s’étaient reconnues dans cet article. Il répond sans aucun doute à une véritable demande aussi bien des personnes concernées que des psychothérapeutes. Il m’a semblé essentiel de porter cet article à la connaissance du public français.


Céline Masson

Je tiens à remercier Caroline Eliacheff pour sa relecture éclairée.

Céline Masson est professeure des universités à l’Université de Picardie Jules Verne, psychanalyste, membre du CHSSC, Centre d’Histoire des Sociétés, des Sciences et des Conflits (EA 4289). Céline Masson est directrice du RRA (Réseau de recherche sur le Racisme et l’Antisémitisme).

Notes

1 J’ai reçu des témoignages d’artistes, d’étudiants, de chercheurs ou de féministes mais aussi d’autres personnes dont certaines étaient non-juives, ahuries par l’indifférence ou le silence
2 Anti-Defamation League. (2024a). Plus de 10 000 incidents antisémites enregistrés aux États-Unis après les crimes de masse du 7 octobre. ADL.
3 Elle est psychologue et coordinatrice du programme de TCD (DBT) au VA Puget Sound Health Care System, ainsi que professeure associée au Département de psychiatrie et des sciences du comportement et professeure associée adjointe au Département de psychologie de l’Université de Washington.
4 Harned, M. S. (2022). Treating trauma in dialectical behavior therapy: The DBT prolonged exposure protocol (DBT PE). Guilford Press.
5 En 1980, soutenu par des vétérans de la guerre du Vietnam et par des psychanalystes, l’American Psychiatric Association (APA) reconnaît le nouveau diagnostic nommé « syndrome de stress post-traumatique » (SSPT ou ESPT) en anglais « Post-Traumatic Stress Disorder » (PTSD). Il a été inscrit la même année dans le Diagnosis and Statistical Manual of Mental Disorder (DSM III de l’APA) et en 1992 dans la CIM 10 (Classification International des Maladies de l’OMS). Ce syndrome, bien que très critiqué et à raison, aura cependant permis de faire connaître la notion de traumatisme psychique à un large public. À mon sens, son plus grand mérite aura été de faire reconnaître médicalement et psychologiquement la souffrance des personnes.

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