Dossier : K.ritique

Cet été, K. vous propose de retrouver, dans chacun de ses numéros hebdomadaires, un dossier composé de cinq textes déjà parus dans la revue. Cette semaine, notre dossier « K.ritique » sert aussi bien de petit guide d’auto-défense intellectuelle que d’argument massue à envoyer aux interlocuteurs pénibles. Avec des textes de Elisheva Gottfarstein, de Bruno Karsenti, de Matthew Bolton, de Julia Christ et de Julien Chanet.

 

 


De la ‘fragilité goy’. Réponse juive à une gauche offensée

 

Elisheva Gottfarstein – Paru le 26 juin 2024

 

« Outrage », « infamie », « affront ». L’accusation d’antisémitisme portée contre la France Insoumise – récurrente depuis plusieurs années mais accrue dans le contexte actuel – a éveillé la susceptibilité d’un groupe d’intellectuels organiques. Ces derniers ont publié  une tribune dans le média de gauche Au poste dans le but de récuser de la « manière la plus sérieuse et précise possible » cette incriminationÀ l’initiative de cette tribune se trouve l’historienne des mobilisations sociales Ludivine Bantigny (soutien indéfectible de la polémiste Houria Bouteldja) qui avait lancé un « appel solennel » sur son compte X (ex Twitter) le 11 juin dernier pour élaborer une réponse collective et argumentée à cette « accusation infondée » émanant des « adversaires du Nouveau Front Populaire ».

 

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Trump et la guerre des juifs

 

Bruno Karsenti – Paru le 30 octobre 2024

 

Le monde juif, que l’on sent actuellement engagé dans un processus de clivage, pourrait-il aller jusqu’à la guerre intestine ? Pour Bruno Karsenti, l’éventuelle élection de Donald Trump à la présidence américaine pourrait bien venir consommer la rupture. Car elle rendrait impossible à ignorer le fossé qui sépare désormais les juifs de la force, et ceux du droit.

 

 

>>> Lire le texte de Bruno Karsenti

 


Ce que “génocide” veut dire

 

Matthew Bolton – Paru le 4 juin 2025

 

Depuis l’attaque du 7 octobre et la guerre que mène Israël à Gaza, le mot « génocide » s’est imposé comme pierre de touche du débat public. Symbole d’un engagement intransigeant pour les uns, il ne relève plus du droit, mais d’un impératif moral absolu. Matthew Bolton analyse dans ce texte le glissement de ce terme — d’accusation juridique à condamnation ontologique — et montre comment son usage, nourri par la théorie du « colonialisme de peuplement », conduit à se couper de toute possibilité d’agir politiquement sur la guerre de destruction à Gaza menée par le gouvernement Netanyahu. Car en posant qu’Israël actualise une logique d’annihilation intrinsèque à son existence même, l’équation « Israël = génocide » devient l’axiome d’une idéologie qui réfute par principe tout issue politique au conflit. 

 

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Peut-on être antisioniste ?

 

Julia Christ – Paru le 17 avril 2024

 

« Il faut différencier entre antisionisme et antisémitisme » affirment ceux à qui il ne plaît pas d’être qualifiés d’antisémites. Cette exigence, à première vue, n’a rien d’insensée : il est en effet nécessaire de distinguer ce qui relève d’une critique légitime de l’État des juifs d’un sentiment louche et douteux à l’égard de ces derniers. Est-il pour autant nécessaire d’inventer un mot spécifique pour cette critique ? La philosophe Julia Christ traque les différents usages possibles de la notion d’ « antisionisme » et se demande à quelle condition, et dans quel contexte, la critique de l’État d’Israël peut légitimement se dire antisioniste. Cette petite analytique de la critique étatique et de ses modalités permet de mieux percevoir quand l’antisionisme n’est qu’un autre mot pour antisémitisme.

 

Philip Guston, ‘Aggressor’, 1978

>>> Lire le texte de Julia Christ

 


Le sionisme de gauche en procès

 

Julien Chanet – Paru le 23 avril 2025

 

Qu’on puisse être sioniste et de gauche, c’est ce qu’a décidé de rejeter par principe la gauche antisioniste contemporaine. Pourtant, cette possibilité est bien sûr attestée par tout un pan de l’histoire politique d’Israël comme par les mouvements politiques auxquels adhèrent de nombreux juifs de la diaspora. Julien Chanet interroge ici les causes et les conséquences de cette « évidence antisioniste » qui veut que « sionisme de gauche » soit un oxymore. En préférant dénigrer cette réalité que la penser, l’antisionisme vise non seulement à rendre les juifs un peu plus étrangers à la gauche, mais il se fait paradoxalement l’allié objectif du sionisme réactionnaire, obstruant tout horizon d’une issue politique au conflit israélo-palestinien. 

 

>>> Lire le texte de Julien Chanet

 

 

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