Témoignage

Écrit à New York en avril 1944 et publié dans Nowa Polska, le manifeste « Nous, Juifs polonais… » de Julian Tuwim — grande voix de la poésie polonaise — paraît ici pour la première fois en français, dans la traduction d’André Laks. Texte de deuil et d’insurrection morale, il met à nu la grammaire antisémite du fascisme, reconfigure l’axe polonité/judéité et appelle une Pologne future capable d’honorer les martyrs du ghetto.

Dans ce court texte, l’écrivain israélien Etgar Keret évoque la faille que la guerre a creusée dans sa société, au point d’y rendre la communication impossible.

L’être juif relève-t-il d’un faire semblant, d’une mascarade ? Pris dans l’excentrique manège entre deux mendiants, Ruben Honigmann s’amuse à se laisser déstabiliser, jusqu’à faire boiter son identité.

Keith Kahn-Harris, auteur de Everyday Jews : Why the Jewish people are not who you think they are, interroge ici, avec un soupçon de provocation, cette étrange et aliénante tendance juive à vouloir se rendre indispensable au monde. Et si la plus belle réplique contre l’antisémitisme était finalement de s’arroger le droit à la frivolité, de s’autoriser une existence parfaitement superflue ?

De la guerre Iran-Irak aux soulèvements réprimés dans le sang, jusqu’à la guerre actuelle, enterrant les espoirs nucléaires des Mollahs, la mémoire de la violence traverse toute une génération d’iraniens. Réfugiée en Allemagne, la poétesse iranienne Atefe Asadi nous a confié son témoignage. Elle questionne l’éthique des États face à un régime criminel resté impuni depuis des décennies. Entre souvenirs traumatisants, colère lucide et espoir inflexible, elle trace le portrait d’un peuple abandonné. Elle revient sur les répressions sanglantes, les illusions perdues, la guerre en cours – et continue pourtant de rêver d’un Iran libre.

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Trois éclats biographiques d’une filiation juive post-Crémieux, translatée entre l’Algérie et la France, voilà ce que nous offre ici le philosophe François-David Sebbah. Il y est lui-même situé en bout de récit, sous le visage de l’enfant. C’est à redevenir enfant en effet qu’il s’est exercé dans le livre, intitulé « Ses vies d’Afrique », dont ces quelques pages sont extraites et qui paraîtra à l’automne prochain aux Éditions Manucius. Il l’a fait pour mieux comprendre et pour mieux donner à voir ce qui, en lui, s’est secrètement conservé et déplacé de cette mémoire séfarade éminemment française. On verra qu’il y est lui-même suspendu à la manière d’un paragraphe rattaché à un plus long texte, impossible à unifier cependant, et voué pour cette raison à se présenter sous la forme d’éclats.

Deux témoignages, ceux des parents de Philip Schlesinger, se rejoignent à la frontière de l’intime et de l’histoire, dans une union déracinée où l’alliance semble surtout de circonstance. De la fuite hors de l’Autriche nazi aux difficultés de l’intégration à la société britannique, se dessine une identité prise entre le continent européen et cette île à l’appartenance incertaine.

Coïncidence du calendrier, Danny Trom avait prévu ses vacances en famille à Séville, pile pendant la Semaine Sainte. Perdus au milieu des défilés de pénitents, le Lexomil ne suffisant pas pour contrer une peur et une angoisse juive sans doute ataviques, il s’est improvisé correspondant journalistique de cette expérience archaïque du catholicisme.

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