Pogrom

« Pogrom » est le terme par lequel le souvenir de la persécution en Europe de l’est a trouvé à s’inscrire dans la mémoire juive. Mais quand apparaît-il, et avec quel usage ? Pour ce texte, Elena Guritanu s’est plongée dans les dictionnaires des deux derniers siècles, afin de retracer l’histoire de ce terme qui, parce qu’il désigne une horreur indéniable, a lui-même été l’objet d’omissions et de dénégations.

Mondialement célèbre depuis son adaptation par Walt Disney, Bambi, l’histoire d’une vie dans les bois, fut d’abord une histoire pour enfant imaginée, il y a un siècle, par l’écrivain juif viennois d’origine hongroise, Felix Salten. Un écrivain qui fut aussi un sioniste convaincu et un anti-assimilationniste militant. En repartant de la biographie de son auteur, Mitchell Abidor nous propose une autre lecture de Bambi comme métaphore de la vie des Juifs en Europe de l’est, écartelés entre les assassinats de masse des pogroms et le suicide de l’assimilation ; loin du conte pour enfants.

C’est le 6 et 7 avril 1903 qu’eut lieu le premier pogrom de Kichinev qui, parmi des dizaines et de dizaines de pogroms ayant été commis à l’est de l’Europe entre la fin du XIXe siècle et le début du XXe, conserve une valeur particulière. Son retentissement fut immédiat et mondial, et, encore aujourd’hui, il vaut comme un symbole. En cette date d’anniversaire du massacre, nous publions, grâce à la traduction inédite d’Elena Guritanu, les extraits choisis du récit capital – Jours d’affliction, qui mériterait d’être publié en France dans son intégralité – de Moisei Borisovitch Slutskii, témoin direct et, en tant que médecin et directeur de l’hôpital de Kichinev, acteur de l’événement.

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Merci au mahJ de nous permettre d’utiliser sa photothèque, avec le voyage visuel dans l’histoire du judaïsme qu’elle rend possible.

La revue a reçu le soutien de la bourse d’émergence du ministère de la culture.