Les peintres juifs de l’École de Paris de la Shoah à aujourd’hui

Le musée d’art et d’histoire du Judaïsme de Paris présentait de juin à octobre une exposition sur les artistes juifs de l’École de Paris, le célèbre mouvement artistique français de l’entre-deux-guerres. L’exposition s’appuyait sur l’œuvre de Hersh Fenster Nos artistes martyrs parue en 1951 en yiddish et qui, pour l’occasion, a fait l’objet, grâce au MahJ, d’une première traduction en français. Véritable mémorial dressé en hommage aux artistes disparus durant la Shoah, l’ouvrage de Fenster dévoile la place des peintres juifs dans le Paris artistique des années folles. Après Fenster, la marchande d’art Nadine Nieszawer s’est elle aussi employée depuis plusieurs décennies à faire connaître ces artistes martyrs. Paul Salmona, actuel directeur du mahJ, et Nadine Nieszawer évoquent pour K. ces artistes du « shtetl perdu de Montparnasse ».

 

Portraits des artistes disparus épinglés par Hersh Fenster © mahJ, archives Fenster 

 

Connaissez-vous la « peinture française » de Chagall, Epstein, Feder, Krémègne, etc. ? À Varsovie, entre les deux-guerres, c’est ainsi que bien des apprentis-artistes qualifiaient l’œuvre de leurs aînés partis chercher les beautés de la Gaule : ils étaient devenus des peintres français. Mais à Paris, comment les voyait-on ? Comme des peintres et comme des juifs, sans doute. Mais quant à leur art, le trouvait-on juif ? Existe-t-il une peinture juive, comme on parle de musique juive ?

Extrait de Artistes juifs de l’École de Paris 1905-1939, sous la direction de Nadine Nieszawer, Les Étoiles, 2020 pour la troisième édition[1] :

« L’École de Paris est un terme créé par le critique d’art André Warnod en 1925, dans la revue Comœdia, pour définir le groupe formé par les peintres étrangers à Paris. L’École de Paris ne désigne pas un mouvement ou une école au sens académique du terme, mais un fait historique. Dans l’esprit de Warnod, ce terme était destiné à contrer une xénophobie latente plutôt qu’à fonder une approche théorique.

Il faut dire qu’à l’époque la critique artistique ne cache pas son nationalisme. Les revues artistiques expriment le mépris et la peur face à la place de plus en plus importante prise par les artistes étrangers et notamment juifs dans le paysage artistique français. Louis Vauxcelles écrit dans Le Carnet de la semaine en 1925 : « Une horde de barbares s’est ruée sur Montparnasse, descendant [dans les galeries d’art de la] rue La Boétie, venant des cafés du XIVe arrondissement, poussant des cris rauques germanoslaves de guerre… Leur culture est tellement récente ! Quand ils parlent de Poussin, est-ce qu’ils connaissent le maître ? Ont-ils vu un jour un Corot ? Ou lu un poème de La Fontaine ? Ce sont des peuples « d’ailleurs » qui ignorent au plus profond de leurs cœurs le respect devant ce que Renoir a appelé la douceur de l’École française – le tact qui est la vertu de notre race. […] »

Le même Louis Vauxcelles, critique prolixe des peintres juifs, écrira pourtant des monographies pour les éditions Le Triangle, dans la collection « Artistes juifs », en accord avec ces derniers. Dans celle consacrée à Marek Szwarc, en 1931, on lit : « (…) telle une ruée de sauterelles, une invasion de coloristes juifs s’abat sur Paris – sur le Paris de Montparnasse. Les causes de cet exode : la révolution russe, et ce qu’elle a entraîné avec elle de misères, pogroms, exactions, persécutions ; les malheureux jeunes artistes se réfugient chez nous, attirés par le rayonnement de l’art français contemporain. (…) Ils vont constituer un des éléments constitutifs de ce que la jeune critique appellera l’École de Paris. Nombre de talents seront à considérer en cette cohue de métèques. »

Fonds Fenster du mahJ – Photo Christophe Fouin

Sans en être membre lui-même, Lazar Lissitzky écrira à propos des peintres juifs qui formeront le gros des troupes de l’École de Paris : « Nous étions toute une génération, des enfants du heder jusqu’aux étudiants talmudistes, épuisés par tant d’années à la seule analyse des textes. Nous emparant de crayons et de pinceaux, nous avons commencé à disséquer la nature, mais aussi à nous disséquer. Qui étions-nous ? Quelle était notre place parmi les nations ? Quen était-il de notre culture ? À quoi devait ressembler notre art ? Tout cela s’ébaucha dans quelques petites villes de Lituanie, de Russie blanche et d’Ukraine pour se prolonger à Paris.[2]»

Une grande partie des artistes juifs de l’École de Paris qui peuplèrent les cafés de Montparnasse pendant les années folles disparurent corps et biens pendant la Deuxième Guerre mondiale, exterminés. Après la guerre Hersh Fenster écrira leur histoire dans un livre paru en 1951 en yiddish Undzere farpaynikte kinstler. Une exposition-dossier – « Hersh Fenster et le shtetl perdu de Montparnasse » – au musée d’art et d’histoire du Judaïsme accompagnait la publication par les éditions Hazan et le mahJ de la première traduction française de Undzere farpaynikte kinstler, sous le titre Nos artistes martyrs[3]», en lien avec l’exposition « Chagall, Modigliani, Soutine… Paris pour école, 1905-1940 », présentée parallèlement et consacrée aux artistes juifs de l’École de Paris. — Macha Fogel

 

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Un jalon de l’histoire de l’art du xxe siècle tiré de l’oubli : Undzere farpaynikte kinstler de Hersh Fenster, par Paul Salmona, directeur du mahJ : 

La récente traduction française de Undzere farpaynikte kinstler (Nos artistes martyrs) répare une triple injustice : l’oubli dans lequel est tombée une génération d’artistes déportés ou morts pendant l’Occupation, la méconnaissance de la richesse culturelle de l’émigration yiddishophone dans le Paris de l’entre-deux-guerres et l’anonymat frappant leur mémorialiste, Hersh Fenster (1892-1964), journaliste et écrivain originaire de Galicie, installé à Paris en 1922.

Publié en yiddish en 1951 à compte d’auteur, et tiré à trois cent soixante-quinze exemplaires, Undzere farpaynikte kinstler évoque, alors que l’historiographie de la destruction des juifs d’Europe n’en est qu’aux prémices, le parcours de quatre-vingt-quatre artistes de l’École de Paris dont l’Occupation et la Shoah ont abrégé l’existence. Livre d’art et mémorial, l’ouvrage recense des créateurs pour la plupart effacés des mémoires, et dont les œuvres elles-mêmes ont parfois été détruites. Parmi eux, seuls Otto Freundlich et Chaïm Soutine ont connu la gloire. Certains, comme Jean Adler, Naoum Aronson, Erna Dem, Léon Droucker, Henri Epstein, Adolphe Feder, Georges Kars, Moïse Kogan, Léopold Sinayeff-Bernstein, Paul Ullman, Zelman Utkès, Abraham Weinbaum, Joachim Weingart, sont présents dans les collections publiques françaises grâce à quelques achats de l’État, mais leurs œuvres restent invisibles ; les autres demeurent des inconnus pour la plupart des historiens de l’art. Le traitement sévère que leur réserve la postérité n’est pas dû à la qualité de leur œuvre mais à leur disparition corps et biens de la scène artistique. On mesure ainsi l’importance du travail de Fenster. Véritable ouvrage de référence pour qui s’intéresse à la première École de Paris, Undzere farpaynikte kinstler n’était pourtant accessible en français qu’en citations et n’était lisible en totalité que par de trop rares historiens de l’art yiddishophones.

Jaquette de la couverture de l’édition originale d’Undzere farpaynikte kintsler de Fenster réalisée par Arthur Kolnik – Paris, 1951 ; Paris, Maison de la culture yiddish – Bibliothèque Medem

Outre les artistes « emportés par la tempête » dont il rappelle l’existence, Fenster fait revivre dans le Paris de l’entre-deux-guerres une communauté artistique juive méconnue et qui, après la Libération, n’est plus qu’un « monde disparu », à l’instar du judaïsme d’Europe orientale. Installée dans la ville qui est alors la capitale mondiale de l’art, elle a ses rites et ses lieux, dont le moindre n’est pas le Foyer amical (Dos yidishe vinkl) ouvert au 41 de la rue Richer par Fenster en 1939, avec pour vocation d’accueillir des réfugiés fuyant le Reich. Paris abrite alors une émigration juive d’Europe centrale et orientale, gonflée au tournant du siècle par les pogroms perpétrés dans l’Empire russe. Celle-ci sera dure­ment touchée par les mesures antisémites de Vichy et par la déportation ; les nombreux artistes qu’elle comptait ne feront pas exception.

Enfin, cette publication rend hommage à Hersh Fenster (1892-1964), dont la vie et l’œuvre sont inconnues en France : en préambule au texte de Fenster, Natalia Krynicka évoque son militantisme socio-culturel, Pascale Samuel s’attache à ses relations avec les artistes, et Judith Lindenberg met en perspective Undzere farpaynikte kinstler avec les « livres du souvenir » publiés en France par les « sociétés d’originaires » des shtetlekh d’Europe orientale.

Portrait de Hersh Fenster, Paris, vers 1960 © mahJ

Achevé cinq ans après la guerre, avec une visée mémorielle, l’ouvrage de Fenster n’est pas conforme aux canons actuels de l’écriture de l’histoire de l’art, mais il recèle une somme d’informations et une riche iconographie en noir et blanc, qu’il convenait de renouveler entièrement pour l’adapter aux normes de l’édition d’art en quadrichromie. Juliette Braillon-Philippe a ainsi conduit un travail de recherche exceptionnel, compte tenu de la faible notoriété de ces artistes disparus, tout en complétant les données biographiques de l’édition originale. Mais cette entreprise éditoriale ne pouvait épuiser le sujet. Aussi espérons-nous que cette traduction suscitera chez de jeunes historiens de l’art le désir d’entreprendre des recherches approfondies sur ces créateurs effacés des mémoires. Une démarche historiographique analogue devra être conduite sur la vie de Fenster, qui ne fait même pas l’objet d’une fiche Wikipédia.

Pour le musée d’art et d’histoire du Judaïsme, la traduction et l’édition du texte de Fenster, en suscitant un retour vers ces artistes, ont contribué à leur assurer une place nouvelle dans la collection. Car hormis Naoum Aronson, Étienne Farkas, Adolphe Feder, Otto Freundlich, Jules Gordon, Jacques Gotko, Moïse Kogan, Jacob Mącznik, Joseph Raynefeld, Sigismond Sigur-Wittmann, Marcel Slodki, Chaïm Soutine, Rahel Szalit-Marcus, Abraham Weinbaum, Joachim Weingart, Léon Weissberg et Zber – le plus souvent uniquement représentés par une ou deux œuvres –, la plupart des personnalités évoquées dans cet ouvrage étaient absentes des collections du mahJ.

Ary Lochakow (1892-1941) : « Le poète David Knout », 1923 © mahJ

Ainsi, l’œuvre de Fenster donne-t-elle, soixante-dix ans après la publication de Undzere farpaynikte kinstler, une inflexion aux acquisitions du musée ; ce dernier s’attache désormais à rassembler des exemples remarquables de la production de cette génération perdue, à l’instar du portrait, acquis en 2020, de David Knout par Ary Lochakow, un artiste jusqu’alors absent des collections publiques françaises. — Paul Salmona

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Hersh Fenster est mort à Paris en 1964. Après lui, c’est une femme qui va veiller sur la mémoire des artistes martyrs de l’École de Paris. Nadine Nieszawer est marchande d’art. Spécialiste de l’école de Paris, elle a dirigé l’un des ouvrages de référence sur le thème (livre dont sont tirés les extraits plus haut). Surtout elle a consacré de longues années de sa vie à retracer l’histoire et à rechercher les toiles de ces peintres juifs de l’école de Paris.

 

Rencontre avec Nadine Nieszawer :
Macha Fogel : Vous avez publié un dictionnaire recensant les artistes juifs de l’école de Paris et racontant leur vie. Comment décrète-t-on qu’un peintre fait partie de ce groupe ?

Nadine Nieszawer : L’École de Paris désigne l’art des artistes exilés dans la capitale française entre 1905 et 1939. Picasso y a inventé le cubisme, Matisse le fauvisme… Paris était à cette époque le laboratoire international de l’art. Un grand nombre de ces artistes exilés était juif – près de 500 semble-t-il. Ils partageaient une histoire commune. Je les vois comme des jeunes femmes et hommes qui ont quitté leurs pays, bravé les interdits et ont débarqué à Paris sans un sou, avec juste une adresse en poche. Leur misère et les duretés de leurs destins les unissent. D’un point de vue artistique, je leur trouve un point commun : leur maladresse. C’est qu’ils ont découvert l’art un peu tard. Petits, ils n’admiraient pas les vitraux des églises. À mes yeux, leurs tableaux sont peints « en virgules » : ils étaient inspirés par le flottement des lettres hébraïques qu’ils avaient apprises dès leur plus jeune âge. En France, parler de « peinture juive » ne se fait pas. Aux États-Unis, ça ne pose pas de problème, mais l’histoire française rend cette appellation presque impossible. Dans les années 1920-1930, tant que ces peintres étaient vivants, ce n’était pourtant pas une question : il existait une amicale des artistes juifs à Paris. C’était considéré comme quelque chose de normal. Dans les cafés de Montparnasse, on parlait yiddish. On l’a oublié, mais ce monde a existé.

MF : Pourquoi, alors que vous étiez dans les années 1980-1990 une jeune marchande d’art, avez-vous décidé de vous intéresser à ces peintres inconnus ?

NN: Ma sœur et moi avons perdu précocement nos parents. Ils avaient un stand aux puces et ma mère, venue très tôt de Tunisie, tenait aussi une petite boutique d’antiquités dans le quartier de Saint-Paul – à l’époque, on ne disait pas « Le Marais ». Mon père était un orphelin de la guerre, il avait perdu ses parents lors de la rafle du Vel’ d’Hiv et s’était ensuite débrouillé tout seul en vendant des peaux de chamois et des éponges de mer. Avec ses copains, après la guerre, ils fréquentaient un café à Saint-Paul, Chez Galidi. Des chiffonniers passaient déposer leurs trésors et mon père est devenu leur « expert en peinture ». C’étaient des gens modestes. Je suis née en 1959, j’ai toujours suivi mon père dans les salles de vente. On chinait des tableaux aux Puces. Il avait l’œil et reconnaissait immédiatement un tableau de l’un de ces peintres qu’il appelait « les yidn ». À la maison, il lisait leur biographie dans un livre écrit en yiddish par Hersh Fenster et dans un autre, également en yiddish, du critique d’art Chil Aronson. Puis, mon père a eu une galerie près de Drouot dans laquelle il vendait des tableaux du XIXe siècle, de l’art pompier. Parallèlement, il collectionnait ces « yidn », ces « petits maîtres » comme je les appelle moi. Mais ces tableaux ont été volés après sa mort, dans des circonstances que je préfère ne pas évoquer ici. Alors, j’ai voulu faire un dictionnaire, m’intéresser à ces peintres juifs et retrouver l’héritage de mes parents. J’ai repris la galerie de mon père et j’ai cherché des livres sur ces peintres, pour m’informer, mais je n’en ai pas trouvé. J’avais même perdu ce livre en yiddish de Fenster que lisait mon père et que j’ai fini par retrouver… aux Puces ! Bref, j’ai décidé de partir sur les traces de ces artistes.

Portrait de l’écrivain Wolf Wieviorka réalisé en 1941 par Jacob Macznik (1905-1945) – Collection Samson Munn
MF : Comment avez-vous rencontré les descendants de ces peintres ?

NN: J’ai cherché leurs familles dans l’annuaire, tout simplement. Je leur ai écrit des lettres, je les ai rencontrées. Au même moment, à la fin des années 1980, une amie m’a fait rencontrer Paul Fogel, un jeune ingénieur qui parlait et lisait le yiddish. Tous les mardis, chez moi, on s’est mis à se retrouver avec des amis et notamment une historienne de l’art… Toutes les personnes que ça pouvait intéresser savaient qu’elles pouvaient passer. Fogel venait et traduisait des notices du livre de Fenster que j’avais retrouvé et de celui Chil d’Aronson, que je tenais de mon père. Nous découvrions ainsi la vie de ces peintres, de ces hommes et de ces femmes. Aronson était très lyrique – son recueil, publié en 1963 était composé d’articles qu’il avait écrits tout au long de sa vie pour la presse yiddish. Il avait publié Scène et visages à Montparnasse, en yiddish, sur lhistoire du quartier et avait aussi consacré des articles et des livres aux peintres italiens et polonais, américains, russes à Paris. Il racontait beaucoup danecdotes. Fenster, lui, avait consacré son recueil Nos artistes martyrs aux peintres juifs de lÉcole de Paris assassinés. Certaines de ses notices étaient détaillées, dautres très succinctes. Parfois, ces mardis, en écoutant Fogel traduire le Fenster, nous étions tous tristes. Dans le même temps, comme je le disais, je rencontrais les descendants de ces artistes. La fille, la dernière femme… Cest comme ça quon a enrichi la connaissance de ces artistes. Jy cherchais aussi pour moi-même une histoire familiale que je navais pas ; je la trouvais en rencontrant ces familles, on se consolait ensemble.

Hommes et jeux d’optique, 1929, par Alexandre Fasini (1892-1942) – Association des Amis du Petit Palais, Genève
MF : Vous êtes ensuite devenue experte de ces peintres juifs de l’École de Paris, dont la cote a connu une belle hausse sur le marché de l’Art. L’aviez-vous prévu ?

NN : J’ai été nommée expert par l’union française des experts en art en effet. Pour vendre les tableaux de ces « petits maîtres », dont j’avais rencontré les familles, aux côtés desquelles j’étais, je voulais une belle salle de vente. Comme je l’ai dit, je connaissais bien la mécanique des ventes aux enchères. J’ai choisi un bon commissaire-priseur qui a fondé Artcurial. Ce que je n’avais pas prévu, c’est la chute du Mur de Berlin et l’effondrement de l’Union soviétique. Les pays d’Europe de l’Est ont voulu retrouver un patrimoine propre, qui ne soit pas communiste ; ils se sont tournés vers ces artistes lituaniens, polonais, biélorusses… qui avaient gagné Paris. Les Russes aussi ont beaucoup acheté ; aujourd’hui, leurs oligarques recherchent plutôt les grands maîtres. A présent, j’ai un site qui marche très bien. On m’envoie souvent des demandes d’estimations. Je dirais que j’ai rempli ma mission. L’un de mes fils et sa femme, Boris et Déborah Princ, après avoir travaillé avec moi, se sont installés de leur côté dans le marché de l’art. Mon autre fils, Arthur, s’est spécialisé dans l’expertise de la sculpture. J’ai transmis le métier de mon père. Aujourd’hui, je prépare un livre graphique sur son histoire. — Propos recueillis par Macha Fogel


Paul Salmona / Macha Fogel

Notes

1 La deuxième édition est parue en 2015 sous le titre Artistes Juifs de l’École de Paris 1905-1939 en édition trilingue chez Somogy éditions d’art. La première édition était parue en 2000 sous le titre Peintres Juifs à Paris, École de Paris, 1905-1939 chez Denoël.
2 El Lissitzky, Rimmon/Milgroïm, n° 3, Berlin, 1923 cité dans Histoires des artistes Juifs de l’école de Paris 1905-1939, sous la direction de Nadine Nieszawer, Les Étoiles, 2020 pour la troisième édition
3 Hersh Fenster, Nos artistes martyrs, traduit du yiddish par Nadia Déhan-Rotschild et Evelyne Grumberg, Paris, mahJ-Hazan, 2021.

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