Le 11 mars dernier, un nouveau président a pris ses fonctions au Chili : Gabriel Boric. Pendant la campagne, l’un de ses anciens tweets a suscité beaucoup de réactions, jusqu’en Europe : « La communauté juive du Chili m’envoie un petit pot de miel pour le Nouvel An juif, réaffirmant leur engagement pour « une société plus inclusive, solidaire et respectueuse ». J’apprécie le geste mais ils pourraient commencer par demander à Israël de restituer les territoires palestiniens illégalement occupés ». Ariel Bohorodzaner, fondateur des Étudiants juifs du Chili, éclaire le contexte politique dans lequel se situe cette sortie, revient sur la campagne présidentielle et rend compte de l’incertitude dans laquelle elle a plongé la communauté juive chilienne.
Gabriel Boric a été élu le 20 décembre 2021. Son élection marque une révolution dans le paysage politique chilien. Le résultat l’a placé en finale contre José Antonio Kast, un leader d’extrême droite qui fait l’éloge de la dictature de Pinochet. Ce moment politique a aussi été marqué par un double mouvement qui s’est emparé du débat public, lequel marginalisait une fois de plus les juifs du pays tout en les plaçant au cœur du débat. Pour comprendre la situation et la relation du nouveau président chilien avec la cause palestinienne, il est essentiel de revenir sur l’histoire récente du pays et sur la manière dont le conflit du Moyen-Orient s’est installé au Chili.
La plus grande diaspora palestinienne au monde
S’il existe au Chili une force politique inédite, c’est bien la diaspora palestinienne. Cette communauté est la plus importante au monde en dehors du Moyen-Orient, avec environ 400 000 citoyens d’origine palestinienne, presque tous chrétiens, principalement originaires de villes comme Beit Jalla ou Nazareth. Leur arrivée au Chili remonte à la fin du XIXe et au début du XXe siècle, lorsque la Palestine historique faisait partie de l’Empire ottoman. Le décret discriminatoire de ce dernier, prévoyant la conscription obligatoire des chrétiens au front, a motivé leur migration. Ils sont arrivés au Chili avec des passeports ottomans et étaient alors familièrement appelés « Turcs ». Depuis, la communauté palestinienne s’est considérablement développée et, bien que considérés comme des immigrants de seconde classe, ils se sont rapidement intégrés et se sont établis avec succès dans diverses régions du pays.
Dès 1917, ils ont fondé l’église orthodoxe San Jorge dans le quartier de Recoleta, célèbre pour être l’épicentre historique de la communauté palestinienne, avec son marché « shuk » caractéristique. Pour comprendre ce qui se suit, il faut noter que ce quartier a été le bastion de Daniel Jadue, l’un des candidats à la primaire de gauche, le colistier de Boric et célèbre activiste de la communauté palestinienne, qui en a été le maire pendant près de dix ans.
L’une des étapes les plus importantes de l’histoire de l’intégration de cette communauté a été la création du Club Deportivo Palestino en 1920, une équipe de football professionnelle qui joue en première division et compte plusieurs titres à ce jour. Le club a en effet remporté le championnat du Chili à deux reprises, en 55 et en 78, a été finaliste 4 autres fois et a remporté la Coupe du Chili 3 fois, la dernière fois en 2018.
Mais l’immigration palestinienne ne date pas exclusivement de cette époque « ottomane » puisqu’elle s’est poursuivie tout au long du XXe siècle, à la suite des bouleversements survenus au Moyen-Orient, notamment la guerre d’indépendance israélienne en 1948 et la guerre des Six Jours en 1967. Dernièrement, en 2006, l’État chilien a accordé l’asile à des dizaines de familles palestiniennes réfugiées d’Irak, en raison de la situation humanitaire provoquée par l’invasion américaine du pays. Les Palestiniens du Chili ont alors fait preuve d’une grande solidarité en les accueillant et en les aidant à s’intégrer dans le pays.
Une petite communauté juive
Le pays compte 18 000 Juifs. Le premier minyan enregistré a été célébré en 1910 et a été tenu dans la ville de Temuco par des Juifs séfarades venant de l’Empire ottoman. Au cours de la première moitié du 20e siècle, de nombreux juifs sont arrivés pour fuir l’antisémitisme en Europe avant que de nombreux survivants de la Shoah arrivent, de Tchécoslovaquie et de Pologne en particulier – comme ce fut le cas de mes grands-parents.
Au fil des années, la communauté s’est beaucoup développée. On se souvient que dans la ville de Viña Del Mar, dans les années 1960, il y avait même deux restaurants kasher, ce qui est impensable aujourd’hui. Mais la communauté a connu son premier exil important pendant les années 1970, lorsque de nombreux Juifs de droite ont quitté le pays, craignant le marxisme du gouvernement de l’«Unité populaire» du président Salvador Allende. Ceux-ci, après le coup d’État du 11 septembre 1973, ont été suivis par un autre groupe égal ou supérieur en nombre, de Juifs de gauche, qui voulait échapper à la dictature militaire d’Augusto Pinochet.
Les communautés conservatrices sont les plus conséquentes depuis ces années. Il convient aussi de noter la forte croissance de la communauté orthodoxe dès le début des années 2000, avec l’établissement de l’organisation Aish HaTorah dans le pays.
Aujourd’hui, il existe trois écoles juives dans le pays : la plus grande est l’institut hébraïque séculier ; il y a aussi l’école Maimonide, qui est moderne-orthodoxe ; et enfin l’école hébraïque de Viña Del Mar, où réside une petite communauté. Cette dernière, il y a de nombreuses années, a dû ouvrir ses portes à des étudiants non juifs pour continuer à fonctionner. Il existe également de petites communautés dans d’autres villes, comme Concepcion et Temuco, mais la grande majorité se concentre à Santiago.
Une force politique parfois antagoniste à la communauté juive
La communauté palestinienne se distingue aujourd’hui par le niveau d’organisation de ses institutions, son succès commercial, son influence socioculturelle et l’importante représentation politique qu’elle a acquise. Bien qu’elle partage de nombreuses caractéristiques avec la communauté juive, nourrissant de bonnes relations et des partenariats fructueux, les trois dernières décennies ont connu des épisodes de forte tension. L’ouverture de l’ambassade de Palestine au Chili a marqué un tournant dans cette relation autrefois harmonieuse. La représentation de l’Autorité nationale palestinienne à Santiago a conduit à un renforcement idéologique de la communauté palestinienne qui s’est radicalisée, devenant un instrument de lutte et de propagande pour la cause palestinienne en Amérique du Sud. Cette cause s’est installée progressivement comme le principal pilier de l’identité palestinienne au Chili, qui a orienté son action politique en diabolisant l’État juif dans la société chilienne. Ce fut un succès : dans l’opinion publique chilienne, le mot « sioniste » est devenu l’équivalent d’une insulte.
On pourrait écrire de nombreux livres sur toutes les campagnes de communication contre Israël, les tensions avec la communauté juive et les voyages de parlementaires et de leaders d’opinion chiliens en Palestine. La position officielle de la communauté palestinienne n’a cessé de se radicaliser, s’éloignant même de la vision de l’Organisation de Libération de la Palestine et se rapprochant idéologiquement de celle prônant la lutte armée. Au parlement, les mots et les idées du Hamas résonnent parfois davantage que ceux de Mahmoud Abbas. Cette évolution n’a pas suscité de réelles inquiétudes en matière de sécurité chez les Juifs chiliens, mais lorsque des guerres ont éclaté entre Israéliens et Palestiniens, une énorme couverture médiatique a imprégné la société. À chaque fois, cela contribuait à assigner aux communautés les stigmates des deux parties en conflit, l’une dans le rôle de victime, l’autre dans celle du bourreau.
Le succès de ce travail de propagande n’est pas le fruit du hasard : la communauté palestinienne est très bien organisée et a fait son travail de « Hasbara » mieux que n’importe quelle organisation prosioniste n’aurait pu le faire. Quand l’occasion leur est donné, ils tapissent la ville d’affiches, ainsi que tous les lieux publics et les universités, proposent des motions de condamnation au Parlement, promeuvent avec des acteurs et des politiciens célèbres des campagnes de communication, comme le fameux #GazaAmor qui a fait le tour des réseaux sociaux. Ils sont allés jusqu’à installer des reproductions du mur de sécurité sur la voie publique, et ont distribué de faux avis d’expulsion dans les boîtes aux lettres de Chiliens ordinaires pour sensibiliser aux abus que subissent les Palestiniens en Israël. Ces actions ne sont que quelques-unes parmi des centaines.
Un leader étudiant radical et intransigeant
Gabriel Boric, quant à lui, n’est pas étranger à cette réalité. Parce que l’extrême gauche, naturellement antisioniste, est plus facilement encline à soutenir la cause palestinienne. Mais il faut noter que le soutien au mouvement de boycott BDS (Boycott, Désinvestissement, Sanctions) est absolument transversal à l’ensemble du spectre politique chilien et pourrait même être considéré comme l’une des seules causes auxquelles les politiciens de gauche et de droite adhèrent conjointement. Par exemple, le sénateur Ivan Moreira, figure importante du parti UDI, est l’un des principaux promoteurs du BDS. Ce parti a été fondé par Jaime Guzmán, l’une des figures les plus emblématiques de la dictature de Pinochet, qui a été assassiné sous l’ère démocratique dans le centre de Santiago en 1991 par le Front patriotique Manuel Rodríguez, un groupe de guérilla communiste.
Gabriel Boric n’est donc ni le seul ni le plus grand représentant de la cause palestinienne dans la classe politique, mais son engagement, malgré son jeune âge, est ancien et débute lorsqu’il était leader étudiant.
En 2009, Gabriel Boric était président des étudiants en droit de l’Université du Chili ; c’est à cette époque qu’il a commencé sa carrière publique.
Le principal souvenir que j’ai de Boric à l’université remonte au temps où il candidatait pour prendre la tête de la Fédération des étudiants de l’université du Chili. Une élection cruciale dans le contexte d’une année de fortes protestations étudiantes pour obtenir un enseignement supérieur gratuit. J’avais des cours de droit procédural avec l’ancien doyen de l’université, Monsieur Nahum, qui avait dû démissionner trois ans auparavant sous la pression de Boric, puis avait été réintégré. Il est habituel au Chili de faire campagne dans les salles de classe et, généralement, les professeurs accordent quelques minutes aux candidats pour s’adresser aux étudiants. Un matin, donc, je suis venu en classe. Notre professeur n’était pas encore arrivé. Boric, lui, était présent. Au lieu de parler aux étudiants et de se rendre dans d’autres classes, il a attendu patiemment l’arrivée du professeur. Quand celui-ci a rejoint sa classe, il lui a demandé l’autorisation de prendre la parole et, au grand étonnement de tous, il a prononcé un discours très critique à l’encontre de l’administration de l’université. Après quoi, il a demandé au professeur s’il voulait poser des questions ou faire des commentaires ; celui-ci a fait un signe de tête négatif et Boric a quitté la classe. J’ai compris que notre futur président ne craignait pas de s’opposer à l’autorité et au système. Il en a payé le prix fort, car il a ensuite échoué deux fois à l’examen pour devenir avocat (il s’agit d’un examen oral arbitraire où la commission peut facilement vous recaler).
Le choc de l’affaire Waingortin
Une fois élu député, Boric a voté contre l’accord commercial avec Israël, a proposé de convoquer l’ambassadeur en signe de protestation lors de la guerre de 2014. Lors d’une visite organisée par la communauté palestinienne d’Hébron, il a semblé prendre part à une bagarre avec les forces de sécurité israéliennes.
Mais plus grave encore est l’affaire de la naturalisation du rabbin Eduardo Waingortin en 2015. Waingortin est l’un des rabbins les plus éminents du Chili. Il jouit d’un immense respect après avoir vécu au Chili pendant plus de 20 ans au cours desquels il a construit la plus grande communauté juive du pays – il avait été nommé aumônier juif du palais de la Moneda. Une initiative parlementaire a proposé de lui accorder la citoyenneté chilienne. Le vote, sur une longue liste de candidats, se faisait au cas par cas. Et c’est uniquement pour le rabbin que Boric s’est opposé à l’octroi de la citoyenneté. Il a même demandé que sa naturalisation soit débattue. Sa demande a été rejetée et les raisons de cette mise à l’écart n’ont jamais été soumises au débat.
Tous ceux qui, comme moi parmi les Juifs du Chili, voulaient être optimistes et ne pas étiqueter automatiquement Boric comme antisémite, ont vu leurs espoirs déçus après cet événement. Et malheureusement, ce ne fut pas un événement isolé.
Gabriel Boric se recentre ?
Le célèbre tweet a également été un point de discorde. Après son élection, la plupart des médias juifs du monde ont souligné la réponse de Boric à la communauté juive qui lui avait envoyé un pot de miel pour Rosh Hashana : « La communauté juive du Chili m’envoie un petit pot de miel pour le Nouvel An juif, réaffirmant ainsi son engagement en faveur d’une ‘société plus inclusive, solidaire et respectueuse’. J’apprécie le geste mais ils pourraient commencer par demander à Israël de restituer les territoires palestiniens illégalement occupés. ». Deux ans plus tard, à l’occasion de Hanoukka, il a délicatement troqué l’indignation pour une formulation plus allusive en tweetant : « Je salue la communauté juive aujourd’hui, au début de Hanoukka. La fête au cours de laquelle nous célébrons la victoire du courage contre l’oppression, la lutte pour la liberté et la lumière, même dans les temps obscurs. »
Cette nette différence de ton dénote une tentative notable de modération du discours, que les alliés de Boric ont entamé il y a peu de temps. Pendant la présidence de Michele Bachelet, entre 2014 et 2018, le parti communiste faisait partie du gouvernement en place formant la « nouvelle majorité » et la coalition de Boric était alors plus à gauche. Le nouveau président faisait toujours partie du mouvement étudiant et se positionnait dans l’opposition au gouvernement de gauche. L’une des évolutions les plus claires de ce mouvement de recentrage est sa prise de distance avec le parti communiste et le maire Daniel Jadue.
En tant que maire de Recoleta, ce dernier a librement profité de sa position et du budget municipal pour diffuser de la propagande anti-israélienne. Jadue est un communiste d’origine palestinienne bien connu de la vie politique nationale. ll a été président de l’Union générale des étudiants palestiniens et coordinateur de l’Organisation de la jeunesse palestinienne d’Amérique latine et des Caraïbes. En 2021, le Centre Simon Wiesenthal l’a désigné comme l’un des 10 pires antisémites au monde. Cet antisémitisme profondément ancré est établi dès son plus jeune âge. Divers témoignages émanant de ses camarades de classe racontent que Jadue avait autrefois dit que le cadeau idéal à lui faire serait de lui offrir un juif pour qu’il puisse pratiquer le tir de précision ou qu’il aspirait dans le futur à nettoyer la ville des juifs.
Connaissant son passé d’antisémite et ses propos, on en conclurait facilement qu’aucun juif ne soutiendrait jamais Jadue. Mais comme à l’accoutumée, et même dans ce cas, un groupe marginal appelé Judíos por jadue [Les Juifs pour Jadue] l’a soutenu dans sa campagne présidentielle, donnant à la gauche une occasion inattendue de minimiser ses positions. Daniel Jadue aime aussi parfois citer publiquement ses amis juifs ou mentionner sa présence à des mariages juifs.
Une campagne toxique
Le Chili n’est pas le seul pays au monde où la position du candidat sur les Juifs ou Israël est un facteur central. La dernière campagne a cependant connu à ce propos une évolution inquiétante. La situation, qui a divisé la communauté juive, doit être considérée avec le plus grand sérieux et intérêt. L’antisémitisme et l’antisionisme ont été utilisés comme une arme électorale. Lors des dernières élections, l’instrumentalisation de ces questions a été déchirante, notamment lors du second tour de la présidentielle qui opposait José Antonio Kast, le candidat catholique ultraconservateur d’extrême droite, à Gabriel Boric, le progressiste d’extrême gauche.
Le phénomène le plus surprenant de la campagne a été la manière dont certains arguments ont pris une importance considérable dans la propagande des deux camps, transcendant largement un débat intracommunautaire. Les réseaux sociaux du pays étaient en ébullition avec des questions telles que : « Comment expliquez-vous à vos enfants que vous avez voté pour Kast, le fils d’un nazi qui veut gracier les sbires de Pinochet, ou pour un antisémite qui soutient le Hamas et veut la destruction d’Israël. »
En décembre, la rumeur s’est répandue d’un soutien financier du Hezbollah et du Hamas à la campagne de Boric. Après les émeutes sociales de 2019, ce sont ces débats et celui sur la préservation de l’héritage politique et économique du régime militaire qui ont pris le pas sur la nécessaire discussion autour des réformes que des millions de personnes sont venues réclamer lors du mouvement de protestation. Le détournement de la cause palestinienne ou juive pour tenter de trancher ces élections est plus que grossier. Il représente un énorme danger pour la cohésion du pays et la place de sa communauté juive. Ces questions sont en train de devenir une arme supplémentaire dans les campagnes virulentes et extrémistes qui divisent et polarisent la société chilienne depuis des décennies. Il ne serait pas exagéré de dire que cette campagne a renforcé une animosité et une suspicion encore plus grandes envers les Juifs. Encore plus dans les secteurs les plus extrémistes et les plus dangereux de la société, qui en eux-mêmes avaient déjà peu de sympathie pour les Juifs.
Une occasion historique
Depuis qu’il a gagné les élections, Boric a essayé d’inspirer la confiance à la population et surtout aux investisseurs, en envoyant un message beaucoup plus modéré qu’au début de sa campagne. Un phénomène intéressant a été le manque de personnes susceptibles d’entrer dans la nouvelle coalition pour occuper les postes du gouvernement en formation. Le nouveau président a rallié à lui beaucoup de figures politiques du centre gauche et s’est distancé de Daniel Jadue.
Mais certaines nominations n’ont pas manqué de susciter la polémique. Comme par exemple celle du militant juif du parti communiste, et soutien de Jadue, Galo Eidelstein Silberau, au poste de sous-secrétaire aux forces armées. Il a été critiqué pour son manque de légitimité ou même le danger de sa nomination suite à la faillite de l’université Arcis dont il était l’un des dirigeants. L’université avait reçu des fonds du Venezuela et a connu des détournements de fonds.
L’aspect le plus complexe et crucial des manœuvres à venir du gouvernement de Boric est la manière dont celui-ci renouvellera l’actuelle assemblée constitutionnelle, qui est accusée par beaucoup d’avoir été kidnappée par des radicaux – elle risque de devenir le lieu où s’expriment des souhaits délirants, totalement impraticables, et une énorme menace pour l’économie et la démocratie du Chili.
Boric a pris ses fonctions ce mois-ci. Tous ceux qui l’ont côtoyé à l’université peuvent témoigner de son intransigeance et de sa radicalité. En même temps, il a témoigné dans cette campagne d’un surprenant revirement vers le centre gauche, dont il avait toujours été un grand critique, notamment pour sa politique de perpétuation d’une partie de l’héritage de Pinochet. Pour sa première participation à un gouvernement, il a une occasion historique de conduire le pays et l’Assemblée constituante vers une société plus juste et plus solidaire, celle qu’il promet. Il pourrait aussi choisir de se conformer à la tendance régionale, qui nous conduira au populisme et à l’effondrement économique. Et à la mise en danger croissante de la communauté juive.