Depuis le début de la guerre à Gaza et son extension au Liban, plusieurs voix se sont élevées pour appeler au boycott des universités israéliennes, en précisant toujours que celui-ci devrait viser uniquement les universités en tant qu’institutions et non les personnes y travaillant. Ces initiatives disent avoir pour objectif d’accroître la pression sur Israël pour que le pays change sa politique, mette fin à la guerre et s’engage à nouveau dans un processus de paix avec les Palestiniens, et elles se justifient par l’argument que toute université israélienne, du simple fait de son existence, soutient les politiques de l’État hébreu. Or il y a de sérieuses raisons de douter, tant de l’efficacité politique de ces pratiques de boycott que des représentations qui les motivent. Pour clarifier le rapport des universités israéliennes au gouvernement Netanyahu, et lever le voile sur leur rôle et fonctionnement dans le conflit actuel et au sein de la société israélienne, K. est allé interroger les professeurs Itaï Ater et Alon Korngreen, membres du groupe « Universitaires pour la démocratie israélienne », ainsi que le professeur Eyal Benvenisti.
Pour les critiques contemporains du sionisme religieux, sa fièvre messianique serait avant tout la conséquence de sa religiosité. Ainsi posé, le problème n’admet qu’une seule solution : pour que la vie en Israël ne soit une négation ni de l’exil, ni des droits des Palestiniens, le sionisme ne saurait être que laïc. Dans cette lecture personnelle du dernier essai d’Amnon Raz-Krakotzkin, Conscience mishnique, conscience biblique : Safed et la culture sioniste (Éditions du Kibbutz Ha-Meuhad et de l’Institut Van Leer, 2022), Noémie Issan-Benchimol propose à notre critique un autre appui normatif : le modèle protosioniste de Safed, pour la conscience duquel l’exil se vit par excellence en Israël. En pointant vers l’idéal d’une articulation entre la loi et la mystique, c’est un autre possible qui se trouve ouvert. À moins qu’il n’ait déjà le statut d’une réalisation ?
Nous rendons cette semaine accessible un nouveau texte en version audio, lu par Sephora Haymann. Il s’agit du témoignage bouleversant de Cléo Cohen suite à l’attentat de la Ghriba, où sont évoqués l’antisémitisme tunisien et l’épreuve qu’il représente pour cette jeune juive cherchant à renouer avec ses origines arabes.