# 229 / Edito

Pendant cette pause estivale, la revue interrompt ses publications originales. En attendant la rentrée, nous proposons pour chaque numéro un dossier regroupant certains de nos textes parus cette année autour d’une thématique. L’occasion de découvrir le texte à côté duquel vous étiez passé, de redécouvrir celui qui vous avait interpellé, et de partager avec vos amis qui ne connaissent pas encore K. quelques-unes de ses publications. 

Pour rappel, nos archives sont ouvertes et nous vous invitons à cheminer parmi les centaines de textes que nous avons déjà publiés depuis plus de quatre ans. 

Cette semaine, notre dossier Cartes postales fait la part belle aux récits de voyages et aux reportages. Les amateurs de personnages et de lieux légendaires pourront partir avec Benny Ziffer en Albanie sur les traces du faux messie juif Sabbataï Tsevi, ou aller découvrir, dans l’entretien avec Ber Kotlerman, les souvenirs d’une enfance passée dans la région autonome juive de l’URSS, le Birobidjan. Quant aux rêves d’exotisme, ils seront comblés par le récit de l’expédition d’Anshel Pfeffer au cœur de la forêt tropicale du Suriname, où se trouvent les vestiges d’une communauté juive autonome. Sur un ton plus grave, les reportages « Sauver Odessa la Juive » de Joseph Roche et « Les convertis de Munkács » de Yeshaya Dalsace interrogent la persistance de la vie et de la culture juive dans une Ukraine ravagée par la guerre.

Parti à la recherche de Sabbataï Tsevi, de sa tombe, de son héritage surtout, Benny Ziffer, journaliste et auteur israélien, nous invite à un étrange voyage au cœur des Balkans où la présence du faux messie juif continue d’infuser imperceptiblement les esprits. Le messie autoproclamé qui fonda une secte crypto-juive, puis se convertit sous la menace de mort à l’islam, nous y a légué quelque chose de joyeux, une légèreté religieuse qui par les temps qui courent nous soulage. Une autre manière de visiter l’Albanie.

Ber Kotlerman est né à Irkoutsk, en Union soviétique, en 1971. Il a grandi au Birobidjan, la « région autonome juive », fondée en mai 1934 aux confins de l’URSS, à la frontière chinoise, avec le yiddish pour langue officielle. « Son roman ‘Koydervelsh’, qui emmène le lecteur du Birobidjan à Tel Aviv, vient de paraître. Il s’agit de son quatrième livre de prose en yiddish : le premier, un recueil de nouvelles, a été publié à Tel Aviv, le deuxième, un thriller basé sur des responsa rabbiniques, a été publié à New York, et le troisième, une épopée familiale, à Buenos Aires. Cependant, tout ce qu’il écrit, dit-il, est d’une manière ou d’une autre lié à la région de son enfance, le Birobidjan. C’est le sujet de cet entretien avec Macha Fogel, réalisé en yiddish peu avant le 7 octobre.

Perdus au milieu de la forêt tropicale, les vestiges d’une autonomie juive oubliée viennent d’être inscrits au patrimoine de l’UNESCO. Anshel Pfeffer nous emmène en expédition au Suriname, ce tout petit pays d’Amérique du Sud qui, à en croire certains de ses habitants, aurait pu devenir un véritable État juif.

Qu’est-il advenu d’Odessa, jadis surnommée « étoile de l’exil » par Isaac Babel, depuis le début de l’invasion russe de l’Ukraine ? Joseph Roche nous livre ici son témoignage sur la manière dont la communauté juive s’efforce d’y subsister, malgré la guerre et les départs.

Rabbin de la communauté Massorti en France, Yeshaya Dalsace est parti en Ukraine à Munkács – Moukatchevo en ukrainien -, où ne reste plus qu’une centaine de Juifs. Y était récemment organisée, pour une quinzaine de personnes, une commission rabbinique de conversion dont le processus, entamé il y a des années, avait été suspendu par la guerre. Récit de voyage.

Avec le soutien de :

Merci au mahJ de nous permettre d’utiliser sa photothèque, avec le voyage visuel dans l’histoire du judaïsme qu’elle rend possible.

La revue a reçu le soutien de la bourse d’émergence du ministère de la culture.