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La tragédie du 7 octobre a suscité en diaspora de multiples analyses. Joseph Ziegler propose dans ce texte une lecture plus intime de l’événement tel qu’il a été vécu depuis la France, témoignage personnel empli de la pensée du plus jeune israélien pris en otage par le Hamas et dont nous sommes aujourd’hui sans nouvelle.

Le discours prononcé le 2 novembre à propos de la situation au Proche-Orient par le Vice-chancelier allemand Robert Habeck, membre des Verts, a frappé les esprits. D’une clarté sans faille, qui sans doute en Europe ne pouvait venir que d’Allemagne, il y insiste à la fois sur le droit des Palestiniens à avoir leur propre État et celui d’Israël à défendre sa sécurité. Fustigeant l’ambiguïté d’une partie de l’opinion envers le Hamas, il explique pourquoi l’Allemagne et l’Europe, si elles veulent rester fidèles à ce qui fonde leur légitimité politique, ne doivent céder en aucune circonstance et pour aucune raison « humanitaire » sur le combat contre l’antisémitisme.

Les Judéo-Espagnols « d’Orient » – ceux de l’ex-empire ottoman (par opposition aux Judéo-Espagnols « d’Occident » qui se regroupèrent surtout au Maroc) – « se connaissent et reconnaissent les uns les autres, mais personne ne les connaît », comme nous l’explique Marie-Christine Bornes Varol, qui rappelle qu’en Turquie aujourd’hui, les Juifs ont pour devise « pour vivre heureux, vivons cachés ». Retour sur une histoire complexe, qui s’est déroulée sur un espace géographique et à travers un écheveau de langue tout aussi complexes. Une histoire de la survivance d’une micro-société éparse, dont la Turquie demeure un centre.

Adolfo Kaminsky est devenu une légende : le résistant faussaire connu pour s’être spécialisé dans la fabrication de faux papiers au cours de la Seconde Guerre mondiale. Il voulut être peintre, il est devenu un photographe discret, hésitant à montrer son travail. Une vie clandestine, dans son œuvre comme dans ses engagements : après la guerre, il fabrique des faux papiers pour la Haganah, il est le faussaire des réseaux de soutien aux indépendantistes algériens dans les années 1950 et 1960, celui des révolutionnaires d’Amérique du Sud comme des opposants aux dictatures de l’Espagne, du Portugal et de Grèce…

La vocation du Forum Humboldt est d’accueillir des expositions sur les cultures non européennes. Mais ce musée ethnographique est aujourd’hui au cœur d’une controverse concernant la propriété d’œuvres d’art et d’objet obtenus à l’époque de l’empire colonial allemand en Afrique et en Asie. Nous avons voulu, dans cet entretien avec l’historien d’art Horst Bredekamp, en savoir davantage sur une tradition ethnographique allemande oubliée – et en particulier sur la contribution des savants et collectionneurs juifs au sein de cette tradition.

Avec le soutien de :

Merci au bureau de Paris de la Fondation Heinrich Böll pour leur coopération dans la conception du site de la revue.

Merci au mahJ de nous permettre d’utiliser sa photothèque, avec le voyage visuel dans l’histoire du judaïsme qu’elle rend possible.