Culture - Shoah

Yudit Kiss est née à Budapest en 1956, l’année même où les chars soviétiques entraient dans la ville. Après une enfance et une jeunesse en Hongrie, elle passe de l’autre côté du rideau de fer. Son père, lui, rescapé de la Shoah et communiste convaincu, y demeurera toute sa vie. Coincé entre les craintes nées des persécutions antisémites, et les espoirs suscités par l’avènement de l’homme nouveau, il apparait dans le portrait qu’en fait sa fille comme à la fois incapable d’être juif et incapable de ne pas l’être.

Qu’est-ce qu’un écrivain juif ? Et comment se distingue-t-on comme tel ? C’est à ces question que Henri Raczymow tente de répondre pour lui-même : il revient à la fois sur ses lectures essentielles et sur quelques-uns de ses livres, pour s’expliquer comment – après la Shoah et, comme il l’écrit, ayant « perdu ses sources » – il a fait un retour dans sa propre histoire juive.

Il y a cinquante-cinq ans, en 1966, Jean Améry faisait paraître ‘Par-delà le crime et le châtiment. Essai pour surmonter l’insurmontable’. Dans la préface à la première édition de son livre capital, il évoquait « l’obscur envoûtement qui [l’avait paralysé] » jusqu’au moment où « tout voulait soudain être dit ». Ce « tout » qui voulait être dit, il désigne d’abord une impuissance : celle de la culture et de l’esprit devant Auschwitz.

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